Soleil, bouffe, femmes. Trois mots pour définir les vacances de Mathieu à Ibiza.
Après cette année forte en émotions pour lui, son seul objectif est de se relaxer sans prise de tête et sans complications. Il n'a rien calculé car, à part chiller, qu'...
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Isaïa Levallois-Perret - chez eux
Deux mois sont passés depuis mon accouchement. Je savais que ça serait une nouvelle étape de ma vie aussi éprouvante que réjouissante mais je ne pensais pas que je me sentirais aussi seule.
Chacun de mes proches passé par là m'avait dit que ça ne serait pas toujours tout beau, tout rose. C'est normal, tout change. À commencer par le rythme du sommeil car Jaïa se réveille pratiquement tout le temps. Ensuite, il ya l'apprentissage du change, des biberons, de la tété et tout un tas de trucs fastidieux à retenir.
Malgré tout, petit à petit je m'y suis faite et j'apprécie de plus en plus ces moments de tendresse avec ma fille. C'est pas tous les jours facile mais j'y arrive. Ma mère, celle de Mathieu et mes amies m'épaulent beaucoup. Mais il me manque le soutien d'une seule personne dont j'ai le plus besoin : celui de mon mari.
Les premières semaines ça allait. On était tous les deux dans la découverte donc forcément on apprenait à deux. Il n'avait pas encore repris ses activités liées à sa carrière alors c'était plus facile. Sauf que depuis un mois il est reparti au studio et, ajouté à cela, il va régulièrement voir sa grand-mère à l'hôpital.
Je peux comprendre qu'il ait un emploi du temps chargé mais j'ai l'impression d'être mère célibataire. Au début je pensais que ça allait passer, le temps qu'il s'organise bien, mais finalement rien n'a changé. J'ai beaucoup pris sur moi mais maintenant je sature. J'y arrive plus.
Je songe à lui en parler ce soir.
Je pose doucement Jaïa dans son lit qui vient de s'endormir à poings fermés. Comme si je marchais sur des œufs, je quitte sa chambre en faisant le moins de bruit possible.
Maintenant qu'elle dort, j'en profite pour tout ranger comme d'habitude. Les biberons et autres couverts accumulés dans le lavabo me donnent envie de crier. J'ai tellement la flemme de les laver !
Concentrée dans ma tâche ménagère, je ne fais pas attention à la porte de la cuisine qui s'ouvre dans mon dos.
— j'suis rentré, entendit je. Et j'ai ramené à bouffer !
— cool, je réponds sans enthousiasme, dos à lui.
— je t'attends au salon, dit-il avant de partir.
Je me retiens de souffler. Je fini de tout nettoyer puis je m'essuie les mains dans le torchon. Je rejoins le blond dans le canapé qui est avachi et sur son téléphone.
— je t'ai pris ton menu préféré, dit-il en souriant.
Cette petite attention fait redescendre ma colère d'un cran.
On mange tranquillement pendant qu'il me raconte sa journée. Apparemment les garçons du Screw lui ont rendu visite et ils se sont bien marrés.
— d'habitude tu reste plus longtemps au studio quand t'es avec les gars, remarquai je.
