64. Faux-semblant

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Mathieu Clamart - salle de boxe

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Mathieu
Clamart - salle de boxe

Un gars normal serait rentré chez lui pour dormir vu l'heure qu'il est. Surtout après s'être séparé de sa copine, mais non, moi, j'ai préféré me rendre à la boxe. La salle est fermée mais j'ai les clefs parce que le gérant est un bon ami.

Pour exprimer ses émotions, chacun a sa technique. Certains préfèrent écrire comme Nek. D'autres vont chialer au fond de leur lit mais moi je préfère frapper dans des sacs de boxe.

Je remercie ma grand-mère qui m'a inscrit à ce sport depuis petit parce qu'elle voyait que j'avais du mal à extérioriser tout ce que je ressens. Aujourd'hui c'est devenu un automatisme. Quand je me sens bouffer de l'intérieur, c'est soit je me remplis de fumer, soit je me retrouve ici.

Étant déjà en jogging, je n'ai pas besoin de me changer. J'enlève ma sacoche, j'enfile mes gants et je me mets à frapper. Au début j'y vais pas fort mais au fur et à mesure, je décharge toute la haine que je ressens.

En vérité je ne sais pas pourquoi exactement j'ai autant la rage. Je sais que je suis énervé contre Isaïa mais il y'a autre chose de bien plus fort. Alors je frappe encore plus fort. A tel point que je fini par avoir trop chaud donc j'enlève mon t-shirt et recommence à cogner.

Plus mes poings s'entrechoquent contre le sac, plus des images d'Isaïa apparaissent dans mon esprit. Je la vois golri quand elle s'amuse à me faire crier. Je la vois sourire quand je lui propose à bouffer. Je nous vois nous deux quand on se taquine sans fin dans ma tchiop au lieu d'aller dormir.

Je vois toutes ces images et pleins d'autres qui me rappellent à quel point je tenais à cette racli. Pire encore, ces flash agissent comme si notre relation était déjà un lointain souvenir alors qu'elle vient de se terminer il y quelques minutes. Ça me fou les boules !

Je pousse un cri de rage, énervé d'en être arrivé là. J'arrête de frapper dans le sac et balance mes gants par terre. La tête appuyée contre le sac, je reprends mon souffle, essoufflé.

Même si je suis en colère, je ne regrette pas ce que j'ai fais. Cette fille, j'avais une confiance aveugle en elle. Ça faisait bien longtemps que ça n'était pas arrivé. Je pouvais lui faire confiance autant à elle qu'à mes gars que je considère depuis. Elle faisait partie de mon cercle fermé, de mon monde. Je voulais qu'elle fasse partie de ma vie.

Mais c'était pas pareil pour elle apparemment.

Elle a douté de ma parole, de tout ce qu'on a eu, tout ça pour sa soit disante meilleure amie qui lui veut du bien. Tu parles ! Cette meuf veut juste la nuire ! C'est pour ça que j'ai préféré me séparer d'elle. Voir l'incertitude dans ses yeux m'a fait bien plus mal que de voir la déception dans les yeux de ma grand-mère quand les condés sont venus chez elle.

Au moins j'étais sur de réparer ça. Mais redonner confiance à quelqu'un ? Ça me parait bien plus compliqué. Si Isaïa doutait de moi pour une affaire aussi grosse, je n'étais pas sûr d'avoir la patience de l'aider à ouvrir les yeux.

Je passe mes mains sur mon visage en soufflant.

Même si j'étais sûr de mon choix, je ressentais un pincement au cœur. Je ne vais pas me voiler la face, je commençais à avoir des sentiments pour elle.

Une petite partie de moi regrette la façon dont notre histoire s'est arrêtée. Ça sert à rien de faire le mec froid et dur, la vérité c'est que je tenais à cette fille et que cette histoire me fait chier. Mais il n'y a plus de marche arrière possible.

Elle a fait son choix, j'ai fais le mien.

[...]

tu faisais quoi hier ? Me questionne Ormaz. Je t'ai envoyé v'la les messages wesh !

— je pouvais pas répondre, j'étais occupé.

Je fais passer ma sacoche par dessus ma tête et m'installe dans le canapé face à la table de mixage.

ah j'ai capté, il sourit malicieusement, t'étais avec Isaïa ! Avoue !

— ouais, j'étais avec elle.

— ok j'en demande pas plus, il met ses mains devant lui.

de toute façon y'aura plus b'soin de demander, on n'est plus ensemble, dis-je sans émotions.

Son sourire disparaît d'un coup.

éh ! Comment ça mon reuf ? Genre vous vous êtes séparés ?

— ouais.

wesh j'suis grave choqué ! Il s'assoit à côté de moi. Mais pourquoi ? Vous aviez l'air d'être bien ensemble.

— peut-être mais on n'était pas fait pour le rester. Ça collait plus. Mon ami me fixe les sourcils froncés. Ça va fait pas cette tête ! On dirait que c'est toi qui t'es séparé d'elle !

— non mais j'en reviens pas ! En plus t'as pas l'air affecté. Tu la kiffais pas ?

vite fait, répond mon égo. Mais ça y est frère on comptait pas se marier ! Je lâche un rire mais il sonne faux. Bref de base on est venu pour charbonner.

— Sadam est au courant ? M'ignore mon ami.

non, je me tends. Il le saura en temps et en heure. Aller viens on bosse !

— ok vas-y, il acquiesce.

c'était quoi ton idée ?

Ormaz part dans une explication des idées qu'il aimerait amener pour son futur projet musical. Je l'écoute attentivement. Enfin au début... car finalement je fini par décrocher de ce qu'il dit.

Mes pensées fusent aussi et ne tournent qu'autour d'une seule et même personne. J'aimerais la chasser de mes pensées tout comme je viens de l'expédier de la discussion mais c'est bien plus difficile.

Surtout quand cette fille est encore liée à mon cœur.

J'aurai aimé passer à autre chose aussi vite que je le fais habituellement pour n'importe quelle autre fille sauf qu'Isaïa n'est pas n'importe qui.

Je me rends compte que pour l'effacer de mes pensées, il me faudra du temps. Beaucoup de temps.

Je vous l'ai posté aujourd'hui parce que c'est un chapitre vraiment court et en plus j'avais hâte que vous lisiez ce pov de Mathieu
Le fait qu'il agisse comme si de rien n'était... mais qu'en même temps il ne pense qu'à elle 🥴

A mercredi (pour de vrai cette fois 😂)

What's luv ? » PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant