Chapitre 12

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- 19 avril 2023, Charles-

Je ferme les yeux, laissant mes doigts glisser sur les touches de mon piano. La mélodie s'élève doucement, emplissant l'espace de notes harmonieuses. Un sourire naît sur mes lèvres, témoignant de ma fierté devant cette composition en devenir. Mes pensées se tournent vers le dernier Grand Prix, ce moment de frustration intense au quatrième virage, où j'ai été éjecté de la piste. "Hors-circuit", m'a dit Fred. Comme si je n'avais pas déjà saisi la situation.

La musique s'adoucit alors que je pense à Sofia. Pourquoi parvient-elle à apaiser mon esprit ? Hier soir, je l'ai observée dormir pendant des heures, incapable de trouver le sommeil. En silence, je suis retourné dans ma chambre et je l'ai contemplée. Une beauté aussi éblouissante que la sienne ne devrait pas exister. Elle incarne la perfection.

Soudain, je sens une autre main se joindre à la mienne, et un frisson me parcourt lorsque je réalise qu'elle est là, à mes côtés. Ses yeux noisette captivent les miens, faisant accélérer les battements de mon cœur. Je n'avais pas l'intention de la réveiller, mais visiblement, ma musique l'a attirée hors de son sommeil, et la voilà maintenant, sa main posée sur la mienne.

« Je ne voulais pas te réveiller. » Je dis doucement.

Son sourire matinal illumine la pièce, tandis qu'elle hausse légèrement les épaules avec une grâce naturelle. Même dans sa simplicité au réveil, elle demeure éblouissante. Je pourrais me perdre à jamais dans le regard profond de ses yeux. La façon dont elle me regarde, c'est comme si chaque regard était une invitation à explorer un monde inconnu. Cette fille occupe mes pensées, son empreinte indélébile dans mon esprit...

« Tu veux un truc à boire ?

- De l'aspirine. J'en ai bien besoin... » Dit-elle en se massant le front.

Un sourire complice éclaire nos visages tandis que nous nous levons du tabouret pour nous diriger vers la cuisine. Je lui sers un verre d'eau, tandis que je fais fondre un cachet d'aspirine, espérant apaiser la légère douleur causée par l'effet de la soirée passée.

« Merci. » Elle dit lorsque je lui donne le verre.

Elle boit le verre d'eau d'une traite, puis le dépose délicatement sur l'un des nombreux plans de travail de la cuisine. Malgré ses cernes et son teint pâle, elle reste magnifique. Dans toutes les circonstances, elle rayonne d'une beauté intérieure et extérieure. Surtout maintenant, alors qu'elle porte l'un de mes tee-shirts. Cette nuit, j'ai pris soin de lui en mettre un, pour qu'elle puisse se sentir plus à l'aise que dans sa robe.

« Je peux te demander un truc ?

- Oui, vas-y.

- Hier... J'ai fait des conneries ? Je ne me souviens plus de rien...

- De rien ? »

Elle secoue négativement la tête tout en se grattant la nuque. L'envie de la taquiner un peu me titille, alors je prends cela comme une opportunité, arrangeant bien le fait qu'elle ne se souvienne de rien.

« Bah... Tu as fait pipi dans les verres de certains clients...

- Non ??

- Si... » Je dis en grimaçant.

Elle laisse échapper un « putain » accompagné d'un geste vif, se frappant le front de la paume de sa main. Sentant une bouffée d'émotions me submerger, je serre les poings, contractant ma mâchoire pour dissimuler l'intensité de ma colère naissante.

« Ensuite, tu t'es tapé Lando dans les toilettes. Et tu n'as d'ailleurs pas manqué de me le dire. »

Sofia me fixe, les yeux écarquillés, sa main se pressant contre sa bouche. Bien sûr, tout cela est faux. Cependant, après l'insolence dont elle a fait preuve envers moi hier soir, je me dis qu'elle mérite une petite leçon.

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant