Tome 2 : Chapitre 24

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- 3 octobre 2023, Charles-

Paisiblement endormi, la sonnerie de mon téléphone m'émerge de mon sommeil. Je sais que nous sommes encore en pleine nuit car habituellement, se sont les rayons du soleil qui me réveillent. Dans les vapes, je décroche l'appel sans prendre la peine de regarder qui est mon interlocuteur.

« Allô ? » Je dis d'une voix endormie.

Une respiration saccadée se fait entendre au bout du fil, puis des sanglots s'en suivent. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qui est en train de se passer. Je regarde le prénom de la personne qui a passé l'appel et je réalise que c'est Sofia.

🎶 It Will Rain - Bruno Mars 🎶

« Mon cœur... Tout va bien ? Qu'est-ce qui se passe ? » Je demande inquiet.

Je me redresse et allume la lampe de chevet à mes côtés.

« J'ai mal, Charles... J'ai du sang, je... Viens s'il te plait... » Dit-elle en sanglotant.

Je passe une main sur mon visage et tente de garder mon calme. Trouve une putain de solution, Charles. Réfléchis...

« Tes parents ne sont pas là ?

- Ils dorment... Je ne veux pas les réveiller. Charles, j'ai besoin de toi, s'il te plait, j'ai mal... Viens.

- J'arrive. Je suis là, ok ?

- Reste avec moi au téléphone, s'il te plait...

- Je suis là, promis. »

Je me lève du lit, et m'habille en vitesse. Un tee-shirt et jogging. Ça fera l'affaire. Je sors de ma chambre et pénètre dans celle d'Arthur. Désolé de te réveiller frangin, mais j'ai besoin de toi sur ce coup. La lumière que je viens d'allumer l'émerge de mon sommeil.

« Putain, tu fais chier.

- J'ai besoin de toi. Appelle les pompiers et donne l'adresse des parents de Sofia.

- Quoi ? Pourquoi ? » Dit-il paniqué.

Je ne veux pas l'admettre, ni le dire, d'ailleurs, mais il doit connaitre la raison. Alors d'une voix brisée et nouée, je lui dis :

« Elle.... Elle est en train de perdre le bébé. »

Arthur me regarde tristement, de la pitié dans les yeux et me confirme qu'il va appeler les pompiers. Je le remercie et descends à l'entrée, mets mes chaussures puis m'extirpe de la maison pour grimper immédiatement dans ma voiture.

« Tu es toujours là mon cœur ?

- Oui... Viens...

- Je suis en route... »

Dans ce genre de situation, je n'en ai strictement rien à foutre de briser les codes. Ma priorité avant tout, c'est Sofia. Et le bébé... Qu'elle est potentiellement en train de perdre. Ma vue est brouillée de larmes lorsque je conduis. C'était mon rêve de fonder une famille. Il est en train de se briser... Sous mes yeux en plus... Pendant le trajet, je parle à Sofia, afin qu'elle reste éveillée. Elle ne doit pas se rendormir. Les routes sont vides, puisqu'il est 3 heures du matin. N'ayant pas la patience, je grille tous les feux rouges, appuyant un peu plus sur l'accélérateur.

Des centaines de questions fusent dans ma tête. Comment vais-je retrouver Sofia quand je vais arriver ? La quantité de sang qu'elle perd est-elle abondante ?

« Charles, ne pleure pas...

- Je ne pleure pas mon cœur... »

Elle me connait si bien. Elle sait, rien qu'au son de ma voix que je suis en train de pleurer dans ma voiture, ne voyant plus la route tellement que ma vue est brouillée par les larmes. Je ne peux pas m'empêcher de culpabiliser à cet instant. Si je ne m'étais pas comporté comme un connard, peut-être qu'elle ne serait pas en train de perdre le bébé.

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant