Tome 2 : Chapitre 18

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- 6 septembre 2023, Sofia-

🎶 In This Shirt - The Irrepressibles 🎶

Les mains tremblantes je regarde notre maison qui se dresse devant nous. Je n'y avais pas mis les pieds depuis bien trop longtemps. Charles me prend la main, puis nous faisons rouler nos valises respectives jusqu'à l'entrée de notre maison. Il ouvre la porte et me laisse passer devant tel un gentleman. Tout est si calme. Si vide. En fait, je n'aime pas ça. Cela me rappelle trop de mauvais souvenirs. Je ferme les yeux et repense à toutes les fois où ce calme était présent. Il était vite brisé par les cris de Henri, par ses coups, et surtout par ses insultes.

« Je vais monter nos valises, ok ? » Me dit Charles.

Je hoche la tête et pendant que Charles monte à l'étage, je vais dans le salon où tout semble si bien ordonné. Je parcours la pièce du regard comme si elle avait changé. Alors que ce n'est pas le cas. Tout est comme avant. Chaque chose est à sa place, ce qui d'une part me rassure. J'avais peur que Henri puisse y mettre un pied. Il était à Monaco quand nous sommes partis de Sardaigne. Peut-être avait-il l'intention de venir ici. Dans cette maison. Dans notre maison... Le seul endroit où je me sens en sécurité.

Je vais dans la cuisine me servir un verre d'eau et lorsque j'ouvre le frigo, je soupire voyant qu'il est vide. Deux yaourts se battent entre eux... Il va falloir envisager de faire des courses. Rien que d'y penser, ça me déprime. Je pensais que notre journée avec Charles allait se résumer à dormir, mais apparemment, non...

« Tu as faim ? »

Je tourne la tête et Charles apparait dans mon champ de vision. Alors j'acquiesce. Le monégasque s'approche de moi et pose son menton sur mon épaule en contemplant le frigo... Vide.

« Tu veux que je m'occupe des courses ?

- Je veux bien. Prends de la glace aussi. Beaucoup de glace.

- Promis. Tout va bien se passer toute seule ?

- Oui. De toute façon, Henri n'est plus là donc... »

Charles me sourit tristement et embrasse ma tempe. Il me demande de faire attention puis sort de la cuisine pour s'extirper de chez nous afin de faire des courses. Je ne voulais pas l'inquiéter mais être seule me fait un peu peur. Je sais que rien ne peut m'arriver puisqu'Henri n'est plus de ce monde mais je suis tétanisée. Lorsque j'étais seule, avant, Henri ne se gênait pas pour m'humilier, pour me frapper...

Je devrais tourner la page sur tout ça, sur cette histoire, mais je n'y arrive pas. C'est plus fort que moi. Dès que je ferme les yeux, je le vois, son couteau à la main en train de me menacer. Quand il m'a donné le premier coup ce jour-là, j'ai directement pensé au bébé. Il l'avait tué... Je ne pensais pas à ma vie, non... Mais à celle de mon enfant. Je me demandais comment Charles allait survivre s'il me perdait et qu'il perdait son bébé... Et avant qu'Henri m'offre un second coup, John Dawson est arrivé. Il n'a pas réfléchi. Ni paniqué d'ailleurs. Il l'a tué de sang-froid. Je revois encore le corps de Henri gésir dans son propre sang. Le cauchemar venait enfin de se terminer. Il n'allait plus me faire du mal. J'étais libre. Charles aussi. Tout allait redevenir comme avant. C'était ce que j'attendais le plus.

Alors que je suis en train de penser à tout ce qui m'est arrivé ces derniers jours, j'entends la sonnette retentir dans la maison, ce qui me provoque un léger sursaut. Je n'attends personne. La personne tambourine à la porte et je me mets légèrement à paniquer. Devrais-je prendre un couteau afin de me défendre ? Je ne sais pas... Non, c'est absurde.

Je sors de la cuisine et me donne du courage pour ouvrir la porte. Je pose ma main sur la poignée et l'enclenche. Mon cœur bat trop vite quand je vois la personne qui se dresse devant moi. Je m'apprête à refermer la porte, mais il bloque celle-ci avec son pied.

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant