Chapitre 16

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- 23 avril 2023, Sofia-

Le lit est désert. Pourtant, ses promesses résonnaient encore dans mes pensées, un écho troublant dans le silence de la chambre. Je suis seule, enveloppée par les draps froids, la place à côté de moi abandonnée. Charles n'y a pas dormi, ses empreintes effacées comme s'il n'avait jamais existé. Il a répété le même schéma, cette fuite qui me glace, comme il y a huit ans de cela... Ai-je vraiment cru que tout serait parfait entre nous dès le lendemain de cette nuit ? Oui, j'ai osé l'imaginer. Mais la réalité est là pour me rappeler à l'ordre, cruelle chute de mon rêve.

Les yeux embués de larmes, je m'extirpe péniblement du lit. Enfilant le tee-shirt Ferrari d'Arthur, je m'enveloppe dans un jogging qu'il m'a aimablement prêté avant de descendre à la cuisine. Mais là aussi, le vide m'accueille. Me voilà donc, non seulement privée de la présence de Charles au réveil, mais aussi de toute compagnie matinale.

« Gros, je te jure j'étais gêné... Je ne suis pas un psy, hein. » Dit une voix.

Le son réconfortant du rire d'Arthur, fusionné avec l'écho du rire de Charles, résonne à travers la maison, comme une mélodie familière qui m'apaise. Un soupir de soulagement m'échappe alors que la porte se referme avec un léger bruit, signe que les deux frères sont toujours là, présents. Un sourire timide naît sur mes lèvres alors que je les vois pénétrer dans la cuisine, leurs visages brillants de sueur après ce qui semble avoir été une conversation animée.

« Hey ! Tu es levée. »

Charles s'approche doucement de moi, ses pas résonnant légèrement sur le sol de la cuisine. Avec une tendresse contenue dans son geste, il effleure mes lèvres d'un baiser furtif, mais chargé de significations tacites. À côté, Arthur, conscient de sa transpiration après l'effort, me tape juste dans la main, préférant s'abstenir de m'embrasser pour ne pas me déranger.

« Je ne te demande pas si tu as bien dormi, hein. » Dit Arthur en m'offrant un clin d'œil.

Charles adresse à Arthur une claque taquine derrière la tête, déclenchant un rire complice de ma part. Dans un geste de camaraderie, le brun se sert un verre d'eau, suivi de près par Arthur qui emboîte le pas. Tous deux avalent leur verre d'une traite, comme pour marquer la fin de leur séance d'entraînement.

« Tu as faim ? J'ai des céréales, du Nutella, du pain, des biscottes, des œufs, du bacon, de...

- Des céréales, ça ira, merci.

- Café ? Lait ? Thé ?

- Du lait s'il te plait.

- Pas de souci ! Charles, c'est ta meuf, tu es censé lui préparer le petit-déj.

- Mais je ne suis pas chez moi, cher frère. » Dit Charles.

Arthur pousse un soupir léger, empreint d'une délicate sollicitude, avant de déposer devant moi un bol, une bouteille de lait et un paquet de céréales. Avec une douce précision, je verse le lait dans le récipient, laissant glisser le liquide blanc avec une fluidité apaisante. Les céréales suivent avec délicatesse, créant un ballet harmonieux dans le bol, prêt à devenir le théâtre d'une dégustation matinale réconfortante.

« Quitte-la.

- Sofia, tu ne peux pas mettre le lait avant les céréales...

- Bah, si. »

Charles secoue la tête avec un mélange d'incrédulité et de légère exaspération, tandis qu'il se frappe le front de sa paume, comme pour chasser une idée absurde. De son côté, Arthur préfère fermer les yeux, comme s'il refusait d'assister au désastre que je suis en train de perpétrer. Leurs réactions, bien que démesurées à mes yeux, semblent refléter leur perfectionnisme légendaire, typique des Leclerc. Dans cette famille où l'excellence est une norme, mes petites maladresses ne peuvent qu'apparaître comme des fautes monumentales.

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant