𝓒𝓱𝓸𝓬𝓸𝓵𝓪𝓽 𝓞𝓻𝓪𝓷𝓰𝓮́

Chapitre 13 : Des secrets et encore des secrets

Alex se réveilla pour l'énième fois depuis son départ de chez ses parents, couverte de sueur et tremblante. Bucky, depuis le pied du lit, ne la lâchait pas de ses petits yeux aussi noirs que les ténèbres qui envahissaient la chambre à cette heure-ci. La jeune fille reprit tranquillement son calme, régularisant sa respiration en se passant les mains sur le visage. Elle s'assit sur le bord du lit, replaçant ses cheveux derrière son crâne. Les rideaux en baldaquin étaient toujours tirés, empêchant donc Sarah de la voir si elle était réveillée. Mais cela l'aurait étonné, Alex avait la chance d'avoir une colocataire qui dormait à point ferme. Seule la lumière du soleil pouvait la réveiller, une véritable tombe sinon.

La jeune Prince commençait sérieusement à en avoir marre de ces cauchemars. Rendue dans la salle de bain, elle se passa de l'eau froide sur le visage avant d'observer son reflet dégoulinant et dans un sale état avec ses cernes et les marques encore présentes de sa mésaventure avec le Saule Cogneur. La fente de sa lèvre était toujours visible et son œil au beurre noir avait presque disparu.

C'est alors qu'une boule de poil attira son attention. Bucky venait de grimper sur le comptoir de la salle de bain, un bout de parchemin dans son bec semblable à celui d'un canard. Il la déposa près de la jeune fille qui le dévisagea un instant, surprise, mais elle finit par prendre le mot entre ses doigts.

« Tu semblais exténuée, alors j'ai pris le soin de recopier ton écriture pour ton devoir à rendre demain en métamorphose et peut-être celui d'arithmancie en plus...

J'ai un peu parlé à Sarah et tu sembles ne pas bien dormir ces derniers temps. Peut-être devrais-tu prendre une potion de sommeil à l'infirmerie.

Lily. »

C'était le mot que lui avait laissé Lily quelques semaines plus tôt après avoir fait deux de ses devoirs dans la bibliothèque où elle s'était endormie. L'idée de se rendre à l'infirmerie ne lui avait que brièvement traversé l'esprit ses derniers temps avec les cours particuliers, les rondes, ses petites recherches sur ce que cachait les Maraudeurs et les secrets du Saule Cogneur.

Alex attrapa donc une veste qui le coffre au pied de son lit et quitta silencieusement son dortoir, baguette en main et Bucky sur son épaule. A pas de loup, elle descendit les marches et se rendit dans la salle commune de Serpentard, heureusement déserte. Et puis, même si elle se faisait prendre par Rusard ou un préfet, elle l'était elle-même, alors elle ne risquait rien sur le fait de retirer des points à sa maison, contrairement à trois autres abrutis endormis dans leur tour.

La jeune fille se rendit à l'infirmerie, uniquement guidée par l'éclairage de sa baguette grâce au sortilège « Lumos ». Certains tableaux grognèrent sur son passage, mais elle les ignora. Elle pénétra dans l'infirmerie, priant que Madame Pomfresh ne soit pas présente. Elle n'avait pas envie de répondre à un interrogatoire. Elle voulait simplement prendre ce qu'elle était venue chercher et foutre le camp.

La Serpentard se dirigea vers la réserve dans le fond de la salle, ne prêtant pas une grande attention aux lits déserts autour d'elle, si ce n'est un seul, entouré de rideaux blancs. La salle semblait vide mis-à-part cet unique lit dont elle n'avait aucune idée de celui ou celle qui l'occupait. La jeune fille se mit à fouiller dans les plusieurs étagères, chacune regorgeant de plusieurs potions. « Maux de tête », « Vision trouble », « Brulure », « Saignement de nez », « Verre de pied »...

Alex loucha un instant sur ce flacon, mais s'en détourna rapidement, ne voulant pas trop trainer, par crainte que l'infirmière ne débarque. Elle trouva finalement ce qu'elle cherchait : « Problème de sommeil », et s'empressa de faire demi-tour. Mais avant même qu'elle ne puisse poser la main sur la poignée de porte, un grognement l'arrêta. Elle se figea, craignant qu'il s'agisse de Madame Pomfresh, quoique... Cela serait étrange pour une infirmière de grogner de la sorte. Elle serait plutôt du genre à crier haut et fort votre nom en vous demandant ce que vous fabriquer dans les parages à cette heure-ci.