⤞Chapitre 8⤝

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Athéna

« Je suis malade Nana »

Mes yeux se ferment lentement dans un ultime espoir de retenir de nouvelles larmes qui tentent de couler. J'attrape ma trousse à maquillage, bien que peu remplie, et essaye tant bien que mal de cacher mes yeux boursouflés et rouges. Assise devant mon miroir, je suis vidée d'énergie. En partant, elle a emmené avec elle la seule petite partie qui me donnait envie d'être heureuse.

Maintenant je n'ai plus rien. 

Ma main reste en suspension devant mon visage en apercevant la photo accrochée à mon miroir, juste devant mes yeux. D'un geste délicat et tremblant, je l'attrape avant de la regarder longuement. Ce cliché ne date pas d'il y a si longtemps. On peut la voir, dans son lit d'hôpital, tandis que je fais le clown juste à côté, essayant de lui décrocher un sourire. J'avais réussi ce jour-là, et mon père était là pour prendre cet instant en photo. C'était le dernier sourire que j'ai vu sur son visage. Après cela, tout est devenue trop dur, trop lourd à supporter. Elle n'avait plus la force de se battre et je ne pouvais rien y faire. J'aurais abandonné depuis longtemps si c'était moi à sa place, mais ma sœur a toujours été animé par cette force et cette mentalité de ne jamais lâcher.

Si elle savait oh combien je l'admire.

De légères tapes contre le bois de ma porte me sorte de ma contemplation. Dans le reflet du miroir, j'aperçois mon père, s'appuyant dans l'encadrement. Il a vêtu un pantalon noir ainsi qu'une de ses seules chemises, noire elle aussi. Son teint est pâle, frôlant presque la transparence. De grandes poches entoure ses yeux montrant au monde le calvaire qu'il vit chaque nuit depuis quatre jours maintenant.

- On part dans un quart d'heure.

J'hoche simplement la tête et la conversation s'arrête là. Devant elle, nous faisions comme si tout allait bien, mais une fois seuls, ce ne sont que les cris et les remords qui comblaient le vide qu'Ella laissait à la maison.

Je leur en veux.

C'est aussi simple que ça. Ils auraient pu me le dire, ils auraient DU me le dire. J'avais le droit d'être au courant, et ce depuis longtemps. A cause de ça, il y a tellement de chose que je n'ai pas pu lui dire. 

Elle n'a même pas su que j'ai pris un appartement tellement la situation devenait invivable. Je n'ai pas encore beaucoup d'affaire là-bas, mais c'était mon havre de paix durant cette période. Mes parentes ne savent pas non plus que je l'ai, personne ne le sait. C'est le seul endroit où je peux réellement être tranquille.

Mon téléphone, posé sur ma table de chevet, vibre une nouvelle fois et ce son commence à me tendre plus qu'autre chose. Je l'attrape afin de voir de qui il s'agit. C'est un message de Lewis, m'indiquant qu'il ne pourra pas être présent mais qu'il pense fort à nous bla bla bla. J'ai reçu de nombreux messages de pilotes, ingénieurs, mécaniciens, dirigeant des paddocks. Ma sœur a su se faire une place dans le monde automobile mieux que quiconque. Ces messages me font chaud au cœur, mais je ne prends pas la peine de leur répondre. Ils sont sûrement l'une des causes de la maladie de ma sœur. Je pense que de nombreux pilotes seront présent aujourd'hui. Les essais ont été décalé afin qu'ils puissent venir et la course de dimanche lui sera dédié. Mes parents y vont, et m'ont demandé d'être présente. Cependant, je ne suis pas sûre d'en avoir le courage et la force. 

J'ai assez donné dans la réception de regard de pitié.

Je me lève doucement et me dirige vers mon armoire. Mes doigts effleurent les différents tissus se trouvant à l'intérieur avant que je ne sélectionne une robe pour aujourd'hui. Mon regard termine rapidement sur sa robe préférée, elle adorait que je la porte. Elle est rouge, comme son écurie, est-ce que ça étonne quelqu'un ? Un sourire triste se dessine sur mon visage et je décroche une robe noire, longue, je n'ai pas la force de mettre des couleurs. Je l'enfile soigneusement et choisis une paire de talons assortie. Je descends les escaliers et c'est sans un mot que nous nous dirigeons vers la voiture afin de nous rendre vers le lieu de la cérémonie. Je sais que cette ambiance pèse sur mes parents, ils n'avaient qu'à réfléchir plus tôt à leurs actes. Après quelques minutes de voiture, nous arrivons enfin et l'angoisse me prends rapidement lorsque je constate le monde présent.

Je te le prometsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant