Je te le promets

⤞Chapitre 13⤝

Premier symptôme : la fatigue intense, c'est la sensation de tomber dans le vide à chaque instant et de perdre le contrôle de son corps

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Charles

Une fois ma valise prête, je m'active un peu et pars mettre mes chaussures. Je jette un regard sur ma montre afin de vérifier que je ne suis pas en retard. Mon avion n'est que dans deux heures trente mais j'ai quelque chose à faire avant qui devrait, malgré moi, me prendre un certain temps.

Après avoir énormément discuté avec Pierre de comment je pourrais agir vis-à-vis de cette liste, je l'ai prise afin de regarder par quoi je pourrais bien commencer. Les choses à faire sont totalement différentes les unes des autres, je n'en comprends même pas pour certaines. Heureusement, Ella m'a confié une enveloppe où chaque ligne de cette liste est expliquée avec le pourquoi du comment. Ça peut paraître bête, mais ça va me permettre de mieux la comprendre et de réaliser ces choses avec Athéna avec le bon but derrière.

Quelques débats plus tard avec Pierre, nous avons décidé de commencer par l'une des premières choses à faire : aller voir un grand prix.

Ce week-end, c'est celui de Monza. Il y a toujours une ambiance spéciale, surtout lorsque l'on pilote pour Ferrari. Encore plus de Tifosi font le déplacement pour nous voir, c'est une fierté de pouvoir rouler sur les terres de mon écurie et de me sentir autant soutenue. D'après ce que m'a écrit Ella, c'est l'un des circuits préférés de sa sœur ? mais elle n'a jamais eu l'occasion de venir le voir en vrai. Je me suis donc dit que c'était le bon moment pour l'emmener. Plusieurs grands prix sont déjà passés depuis le décès de ma coéquipière. Plusieurs hommages lui ont été rendu mais normalement, ce week-end rien n'est prévu. Je me suis dit qu'il aurait été compliqué pour Athéna d'assister à tout ça alors que c'est encore si frais pour elle.

Après je ne m'avance pas trop, à tout moment elle me rembarre totalement et ne vient pas avec moi. Je prends ma voiture et pars en direction de son appartement. Son quartier est assez tranquille alors je ne mets pas longtemps à trouver une place pour me garer. Comme la dernière fois, je décide de sonner chez le concierge puisqu'elle ne m'ouvrira surement pas la porte. Il m'ouvre, un grand sourire sur les lèvres avant de me souhaiter bonne chance pour la course de ce week-end. Je le remercie avant de prendre les escaliers. J'avoue que là ça m'arrange bien, mais j'espère qu'il ne laisse pas rentrer n'importe qui comme il l'a fait avec moi.

Une fois devant sa porte, une légère angoisse me vient. Et si j'arrivais trop tard ?

Je ne suis pas revenue depuis la dernière fois. J'ai pensé qu'elle aurait peut-être besoin d'espace, j'espère qu'elle ne s'est pas sentie abandonnée. Je lui ai promis que je reviendrais, et je tiens toujours mes promesses. Je suis seulement passé une fois, mais n'ai finalement pas osé monter jusqu'à elle.

Je toque alors, sans m'arrêter, espérant désespérément que cette foutue porte s'ouvre sur boucle d'or. Après plus de trois minutes sans réponses, je me décide à crier pour l'appeler mais je suis stoppé dans mon élan lorsque la porte cède sous mon bras. Ses yeux me scrutent, me disant des milliers de choses tandis que ses lèvres restent closes. Je ne peux m'empêcher de la détailler et je remarque immédiatement qu'elle a encore perdu du poids. Ses joues sont encore plus creuses que la dernière fois, on dirait qu'elle pourrait presque s'envoler si une bourrasque trop forte venait à souffler. Je ne dis rien pourtant, attendant sûrement son approbation pour rentrer cette fois-ci. A ma grande surprise, elle se décale, me laissant la place de pénétrer dans son appartement.

Mes yeux scrutent alors le salon et j'aperçois qu'elle a fait le ménage depuis la dernière fois. Mes pensées sont confirmées lorsque je remarque qu'une faible odeur de produits ménagés flotte dans l'air. Je ne fais pas de remarque et me contente de m'assoir sur son canapé. Comme la dernière fois, elle se contente de rester debout, à quelques pas, regardant dans le vide, attendant sûrement que je dise quelque chose. Je décide alors de briser le silence.