⤞Chapitre 19⤝

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Sixième symptôme : perturbation de la durée ou de la qualité du sommeil causé par les autres symptômes solidaires

***

Athéna

Je tourne dans ce lit, encore et encore et encore. J'ai cru que quelque chose avait changé aujourd'hui, je me suis endormie rapidement, même trop peut-être. Je pensais enfin passer une bonne nuit comme j'en rêve depuis des semaines. C'était sans compter que, deux heures plus tard, je sois déjà réveillée.

Consciente que je ne vais pas m'endormir dans les prochaines heures, je décide de sortir du lit, retirant cette couette réconfortante de mon corps. La chaleur dont il était enveloppé se fait vite la malle et je pars vers le salon où se trouve mon pull. Je l'enfile et m'approche de la fenêtre. Curieuse de voir réellement la vue qu'offre ce balcon, j'ouvre doucement la porte fenêtre avant de m'y glisser.

La vue est à couper le souffle, on voit presque tout le rocher, illuminer dans la nuit. C'est ça que j'adore avec Monaco, la principauté est largement plus vivante la nuit. La journée, on pourrait la comparer avec une petite ville paisible, lorsque la lune est de sortie, elle montre un tout autre visage.

Le monégasque est un sacré veinard.

D'ailleurs, je regarde ma montre et remarque qu'il ne devrait pas tarder à rentrer. Je souffle en réalisant que je ne suis toujours pas partie.

Dimanche, j'ai eu la bonne idée de ressortir ma fameuse boîte à souvenir. Au début tout allait bien, j'étais nostalgique de tous ces moments capturés, les larmes coulaient mais ce n'était pas très grave. Je pensais que voir tout ça allait me faire du bien. Pourtant, plus je continuais, plus tout cela devenait douloureux. C'était juste un électro choque qui fait bien mal. J'ai senti la crise d'angoisse monter et je sais les reconnaitre quand elles vont être fortes. Et celle-ci allait clairement l'être.

Mon premier réflexe a été de prendre mon téléphone et d'appeler le dernier numéro que j'avais contacter. C'était tellement douloureux que je me sentais partir, j'avais l'impression de mourir de l'intérieur, que cette crise allait avoir ma peau. Heureusement, ou pas, Charles, qui a répondu à mon appel, a vite compris que quelque chose n'allait pas. Une dizaine de minutes plus tard, alors que j'étais par terre je pense, le pilote est arrivé et je ne sais plus ce qu'il s'est passé ensuite.

C'est le black-out total.

Quand je me suis réveillée, j'étais dans un lit inconnu. J'ai d'abord paniqué, ne comprenant pas ce que je faisais là, mais l'odeur qui régnait dans la pièce m'a vite fait comprendre où j'étais. Après avoir tenté de refouler la dose immense de culpabilité qui m'assaillais, je suis sortie, espérant trouver le monégasque afin de m'excuser.

Il était dans le salon, sur son téléphone, ses valises prêtent à côté de lui. Mes pas ont dû l'alerter puisqu'il s'est retourné. Je me suis immédiatement excusée, couverte de honte, tandis qu'il tentait de m'expliquer que ce n'était pas grave. Nous n'avons pas eu le temps de parler plus que ça puisqu'il devait se rendre à l'aéroport afin de se rendre au grand prix de Austin. Il est parti en m'indiquant que je pouvais rester autant que je le voulais, je lui ai assuré que lorsqu'il rentrerait, je ne serais déjà plus là.

Et pourtant.

J'ai eu peur, peur de rentrer et de revoir toutes ces photos encore éparpillés sur le sol de mon salon, de refaire une crise. Je n'ai pas eu la force.

Il m'a laissé seule dans son appartement après avoir déposé un bisou sur mon front, à croire que ça commence à être une habitude. Je ne vais pas dire que ça me déplaît, je me sens protégée pour une fois.

Je te le prometsWhere stories live. Discover now