⤞Chapitre 22⤝

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Quand est-ce que je vais arrêter de me sentir coupable d'aller mieux ?

***

J'ai passé une nuit entière.

Aussi curieux que cela puisse paraître j'ai dormi près de huit heures. C'est une sensation incroyable qui m'avait très clairement manqué. Le problème, c'est que comme je me suis endormie très tôt, dès que je suis rentrée de chez Charles vers dix-neuf heure la veille, je suis déjà debout à sept heures. En même temps, j'ai dormi près de onze heures, tu m'étonnes que mon corps eût envie de se lever.

Désireuse de prendre l'air, je décide de prendre un temps pour aller me balader. De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais de nombreuses choses de prévu dans ma journée. Aucun pilote n'est à Monaco et Charles a je ne sais quoi de prévu.

J'avais un peu peur de me retrouver seule. Depuis la fin de la saison, je suis presque tout le temps avec le monégasque. Sa chambre d'ami est clairement devenue ma deuxième chambre. Pourtant, et je pense que ma nuit en est clairement pour quelque chose, j'ai décidé qu'aujourd'hui allait être une bonne journée.

J'enfile un legging avant de rajouter un gros jogging par-dessus. Un gros manteau et une écharpe plus tard, je sors de mon appartement et commence à arpenter les rues de la principauté. Le mois de décembre est spécialement froid cette année, ça ne me dérange pas pour autant, bien emmitouflé dans mes vingt-six couches de vêtements.

Avant, marcher le matin était devenue une habitude. Je me réveillais en fonction de ça, je ne pouvais pas commencer une journée sans aller me balader au moins dix minutes. Ça me permettait de réveiller mon corps, de prendre du temps pour moi, et puis j'adore découvrir les rues et les paysages qu'offre le rocher.

Pas après pas, je redécouvre tout ce qui m'entoure depuis si longtemps. Mes écouteurs dans les oreilles, je prends le temps d'observer chaque détail, chaque paysage, chaque fleur, mur, porte comme si tout avait de l'importance. Ce sont mes années de peinture qui doivent ressortir. Je ne vais pas mentir, ces derniers temps, reprendre un pinceau m'a démangé plus que prévu. Depuis l'atelier que j'ai fait avec Charles il y a deux mois de ça, je n'ai pas osé racheter du matériel, mais ce n'était clairement pas l'envie qui manquait.

Ne pouvant pas peindre, j'attrape mon téléphone à la place et immortalise ces petits endroits surement passé inaperçu auprès de nombreuses personnes. Je marche près d'une heure. Le froid commence malgré tout à se faire ressentir. Je décide alors de m'arrêter dans un petit café où nous avons pris l'habitude d'aller avec Charles. Je commande comme toujours la même chose, un latté à la vanille.

Je récupère ma commande et part m'installer à une table. Je prends de suite ma boisson en photo pour l'envoyer à Charles, j'avoue que je m'ennuie. J'espère que malgré ce qu'il a à faire, il pourra quand même me répondre.

En attendant un signe de vie de sa part, je sors de mon sac mon carnet. Ces derniers temps, je n'écris plus dedans, j'en ai comme perdu l'intérêt. Je préfère dessiner ce qu'il se passe autour de moi. Esquisser ce qui m'entoure est devenu mon nouveau passe-temps favori, ça me permet surtout de penser à autre chose.

Aujourd'hui, je jette mon dévolu sur la fenêtre juste en face de moi, offrant une vue sur la rue. Après près d'une heure à donner des coups de crayons sur ma page, je m'estime satisfaite du rendu et décide de quitter les lieux. Une fois dehors, je prends le temps de voir si monsieur m'a répondu mais j'ai seulement récolté un vu.

Tentant d'avaler ma déception, je décide de rentrer chez moi afin de me poser sous un plaide avec un bon film et de ne plus bouger de la journée.

Après tout, il est déjà près de onze heures, j'ai assez bougé pour la journée.

Je te le prometsWhere stories live. Discover now