Chapitre 14 : Je t'aime.

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Son regard va de mon frère à moi, comme si elle était en train de devenir folle.

- Je... dis-je en même temps que mon frère.

Je me tais et le laisse parler.

- Maman, c'est pas du tout ce que tu crois. Je... On peut tout t'expliquer. Maëlle est venue me voir au lycée, et comme je pensais que vous n'étiez pas là pour la journée entière, je lui ai proposé de venir à la maison. Mais c'est ma sœur, tu comprends ? dit-il d'une traite, complètement paniqué.

- Maxime, tais-toi...

Ma mère pose ses doigts sur ses tempes et les masse lentement, puis elle se laisse doucement tomber sur le canapé. Je reste assise en regardant mes ongles, n'osant pas regarder ma mère en face. Mon frère aussi finit par s'asseoir et de longues minutes de silence s'écoulent. Je suis de plus en plus mal à l'aise, et j'ai l'impression que je vais étouffer. J'ai l'impression que les murs se rapprochent et c'est horrible. Je me lève d'un bond et attrape mon sac.

- Je vais m'en aller. Je suis désolée d'être venue.

Mais au moment où je commence à marcher pour sortir, de longs doigts fins s'enroulent autour de mon bras. Je me tourne immédiatement, et je vois ma mère me regarder. Elle a les yeux brillants de larmes et sa lèvre inférieure tremble.

- Maman...

Elle se lève lentement en me regardant. Et sans que je ne m'y prépare, elle m'attire contre elle et me sert dans ses bras, éclatant en sanglots. Mon cœur se brise.

- Maëlle... Je suis désolée. Désolée. Désolée. Désolée. Tellement désolée, ma chérie.

- Pourquoi tu t'excuses ? je demande en la serrant un peu plus fort, mais en faisant quand même attention à mon ventre.

- Je... J'ai laissé ton père te jeter dehors, et je ne sais même pas où tu vis.

Elle pleure, ses sanglots sont incontrôlés.

- C'est rien, maman.

Une larme roule sur ma joue et je remarque que Maxime regarde ailleurs, comme s'il était gêné.

- Tu m'as tellement manqué...

Elle me sert encore dans ses bras, puis quelques minutes plus tard, elle me relâche. Le parfum de ma mère, la vanille, est tellement agréable à sentir. Il m'avait manqué. Elle me prend par la main et me fait asseoir sur le canapé avec elle.
Mon frère se lève et attrape les sacs de course restés par terre, sans doute pour aller les ranger.

- Comment tu vas, ma chérie ? demande ma mère en souriant et en s'essuyant les yeux.

- Je vais bien, je réponds en souriant, moi aussi.

- Tu habites où ? Tu as fait quoi pendant ces trois semaines ? Amy nous a appelés pour nous dire que tu étais partie avec le père de ton enfant, c'est vrai ?

- J'habite chez une amie, je n'ai rien fait d'intéressant si ce n'est aller chez la gynécologue et rester alitée pendant 300 ans à m'ennuyer, et oui, je suis partie avec le père de mon enfant, mais je ne le vois plus. Je reste chez mon amie.

Comment je fais pour mentir à ma propre mère ? C'est inhumain. Mais je suis obligée.

- Ton frère m'a dit que c'était un petit garçon. Tu veux l'appeler comment ?

C'est la seconde fois en moins de trente minutes qu'une personne me le demande, et je me rends compte qu'il faut vraiment que je vois ça avec Harry. Je me vois mal, allongée sur le lit d'accouchement, les jambes écartées, en train de crier à la mort et de discuter des noms du bébé avec Harry qui me tient la main.

Don't run away » h.s ─ TOME 1Where stories live. Discover now