Chapitre 112 : Tu ne veux pas m'épouser.

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- Bonjour, Nono !

Je lance joyeusement cette formule de politesse en avançant vers son lit.

- Comment va ma petite mayonnaise ?

Sa voix est faible, plus qu'avant. Mais je mets ça sur le compte de la fatigue pour écarter mon inquiétude.

- Elle va bien et son grand-père favori ?

- Il va plutôt bien, comme tu peux le voir.

Il est ironique, mais je sais que ce n'est pas méchant.
Je m'assois sur son lit et prends sa main pour lui embrasser les doigts.

- Ça va aller mieux, d'accord ? Je te le promets. Tu es bien plus fort que ce que les gens peuvent penser, tu vas t'en sortir.

J'essaie de m'en convaincre moi-même, en réalité.
Nono me sourit.

- J'ai énormément de chance de t'avoir comme petite-fille, ma mayonnaise.

- Je t'aime.

J'embrasse une nouvelle fois ses doigts froids, avant de sentir une main réconfortante se poser sur mon épaule pour la masser doucement.

- Je t'aime encore plus, sourit mon grand-père.

Ses yeux se ferment alors tout doucement et, prise d'une soudaine panique, mon cœur bondit dans ma poitrine.

- Nono !

Je ne veux absolument pas assister à la mort de qui que ce soit, surtout pas de celle de mon grand-père. Je sais que j'en serais traumatisée à vie et que j'en ferais des cauchemars, encore et encore.
Il ouvre les yeux et me souris légèrement. D'une voix tout aussi faible que son sourire, il me murmure :

- Je suis juste épuisé.

Mes yeux se posent sur tous ces fils et ces tubes avec lesquels il est relié à cette machine. La machine. Celle qui fait bip tout le temps... jusqu'à ce que la personne liée à elle décide de s'en aller... pour de bon. Cette machine, la même que je déteste.

- Ne t'inquiètes pas pour moi, ma puce.

Il ne m'appelle que très rarement "ma puce" et je ne sais pas quoi en penser maintenant.
Je regarde Harry. Sur son visage à lui aussi est peinte l'inquiétude, mais en voyant que je le regarde, il me sourit. Son sourire est complètement faux et ressemble plus à une grimace qu'à autre chose, mais je ne lui en fais pas la remarque.

- Maxime est venu vous voir ? demande mon brun à l'intention de Nono.

Ce dernier hoche lentement la tête.

- Ce matin-même. Nous avons énormément parlé...

Il sourit après cette phrase, ce qui éveille ma curiosité.

- De quoi ?

Le fameux sourire qu'il affiche est celui qu'il fait quand il apprend quelque chose de croustillant à propos de quelqu'un.

- Une fille.

- Une fille ? Maxime ? Tu veux dire, mon frère ? Celui qui ne tombe jamais ou presque amoureux ?

Nono rit.

- Il n'est pas amoureux... Enfin, pas encore. Il dit juste qu'elle est très jolie et en plus de ça, très gentille.

Je n'arrive pas à croire que Maxime ne m'ait rien dit. Il ne me cachait jamais rien à moi avant, et inversement.

- Il l'a rencontrée comment ? Elle s'appelle comment ? Elle est comment ? Je veux dire physiquement. Tu sais quel âge elle a ?

Don't run away » h.s ─ TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant