Don't run away » h.s ─ TOME 1

Chapitre 116 : Ça va aller ?

Le lendemain matin, je me suis dépêchée d'aller prendre ma douche. J'étais tellement pressée de montrer la tasse à Nono. Il va être si heureux !
En ce moment-même, je suis dans la chambre en train d'enfiler mes sous-vêtements tandis qu'Harry prend sa douche. J'attrape une chemise blanche que j'enfile rapidement avant de la retrousser jusqu'aux coudes. Je saisie ensuite un jean bleu nuit que j'enfile aussi avant d'aller prendre la boîte contenant la tasse et du papier cadeau. Je couvre la boîte, attrape un marqueur et note dessus : "Pour le plus merveilleux des grand-pères, mon Nono. ♡"

- Harry, dépêche-toi ! Je veux montrer à Nono son cadeau.

De la salle de bain, il me répond en riant :

- Oui, oui, je me dépêche ! J'arrive !

Je souris avant de regarder une nouvelle fois mon paquet cadeau. Je l'ai mal emballé, mais ce n'est pas grave. Ce qui compte, c'est ce qui est à l'intérieur : une tasse que Nono va adorer, j'en suis certaine. Je me lève pour aller vérifier si Harry a bientôt fini de se doucher, mais je suis arrêtée par mon portable qui sonne. Le nom de ma mère s'affiche. Je le prends et décroche, le sourire aux lèvres.

- Hé, maman !

- Maëlle ?

Elle pleure.
Mon cœur se met alors à battre très fort, trop fort. Je m'attends déjà au pire, mais j'espère que j'ai tord. Pourquoi est-ce que j'ai déjà du mal à respirer ? Elle ne m'a encore rien dit, bon sang ! Pourquoi est-ce qu'une boule se forme dans ma gorge et me donne envie d'éclater en sanglots ?

- Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu pleures ?

Je parle rapidement, mais je ne peux pas faire autrement.

- C'est... C'est...

Elle essaie de contrôler ses pleurs, mais c'est un échec.

- C'est qui ?

Je t'en prie, ne dis pas Nono, ne dis pas Nono, ne dis pas...

- C'est Nono...

J'ai tout à coup du mal à tenir sur mes jambes. Je sais tout. Mais j'espère encore que ce ne soit pas ça.

- Il se passe quoi avec Nono ? Il a quoi ? Maman !

Ma mère prend une profonde inspiration, puis laisse tomber d'une traite :

- Il est mort dans la nuit.

Ma respiration se coupe. J'ai du mal à assimiler ses mots dont je comprends malgré tout la signification. J'ai du mal à réaliser, j'ai l'impression que mon cerveau a cessé de fonctionner. Littéralement.

- Quoi ?

Ma voix n'est guère plus forte qu'un murmure.
Je m'avance lentement vers le lit, encore sous le choc, complètement bouleversée.

- Il est décédé cette nuit -ou plutôt ce matin- aux environs de deux heures du matin. Son cœur s'est juste arrêté de battre.

Ma mère me donne toutes ces informations comme si mon cœur n'était pas en train de se déchirer lentement, comme si je n'avais pas l'impression de tout perdre.
Je me laisse tomber sur le lit. Les larmes dévalent mes joues sans que je ne m'y attende.
Alors c'est fini ? Mon grand-père est parti ? Il m'a abandonnée ? Il m'avait promis de rester jusqu'à la naissance d'Aiden. Il me l'avait promis !
J'ai du mal à respirer, mon portable glisse de mes mains et tombe sur le tapis de la chambre.
J'ai envie de hurler, de tout casser, de faire ressortir cette douleur qui me déchire de l'intérieur, mais tout ce que j'arrive à faire, c'est pleurer silencieusement.

- Bébé, tu peux m'aider à...

Harry entre dans la chambre en tentant de boutonner la manche de sa chemise. Mais il s'arrête en me voyant pleurer. Je pense qu'il comprend ce qui se passe, car la seconde d'après, il se précipite sur moi pour me prendre dans ses bras et me serrer fort. Fort contre lui.

[...]

Trois jours plus tard.

Aujourd'hui, on enterre Nono. Je n'ai absolument pas la force de voir son corps sans vie dans un cercueil. Les boys ont tenu à m'accompagner et je ne suis absolument pas contre cette idée. Niall y va avec ma mère, les autres avec moi.
Ces trois derniers jours, je me suis laissée aller. Je n'avais pas assez de force physique et mentale pour faire quelque chose de mes journées. La seule chose à laquelle je pensais tout le temps, sans arrêt était : Il est mort. Il est mort, putain !
J'ai pleuré, dormi, -un tout petit peu- mangé, pleuré, dormi, -un tout petit peu- mangé, pleuré, dormi encore, puis mangé, puis pleuré à nouveau...
"Aujourd'hui, je vais enterrer mon grand-père." C'est la phrase que je me répète depuis que je me suis péniblement levée ce matin.
Je porte une robe noire avec des ballerines plates et des bijoux de la même couleur. Par bijoux, je veux dire, un pair de boucles d'oreilles et un bracelet à mon poignet gauche. Je me suis ensuite fait un parfait chignon. Ma mère m'a appris à en faire lorsque j'avais 14 ans, mais je ne l'avais jamais fait, jusqu'à aujourd'hui.
Je suis installée sur le canapé du salon. J'attends qu'un des garçons ne se montre en fixant un point invisible au loin.
J'ai trop pleuré ces derniers jours ; je pense ne plus avoir de larmes en stock.

- Ça va aller ?

Je sursaute à l'entente de la voix qui ne m'est pourtant pas étrangère.
Louis est dans l'encadrement de la porte du salon. Il s'avance vers moi, un air inquiet sur le visage. Ils abordent tous cette mine depuis... Enfin, bref.
Je hausse les épaules.

- Je vais enterrer mon grand-père, quoi...

Il fait la grimace.

- C'était une question débile, je m'excuse.

Je hausse une nouvelle fois les épaules.

- T'inquiètes.

Liam et Zayn arrivent à leur tour.

- Harry m'a dit de te prévenir qu'il avait bientôt fini et qu'il arrivait, explique le pakistanais.

Je hoche la tête, l'air de dire "C'est cool".
Puis quelques minutes plus tard, Harry arrive. Il porte un smoking et une cravate noirs, et une chemise blanche en dessous.

- On y va ?

Il vient vers moi et m'aide à me lever. Lorsque je suis debout devant lui, il caresse ma joue tendrement.

- Je serai toujours là pour toi, Maëlle, tu le sais, non ?

Je hoche la tête.

- Je sais, merci.

- Je t'aime.

Je lui souris doucement, mais mon sourire s'efface presque immédiatement : je n'en ai pas la force.

- Je t'aime aussi.

Il m'embrasse tendrement, puis nous allons tous à la voiture de Zayn pour nous rendre à l'église où mon grand-père sera inhumé.