Fille de lune T1 : Pleine lune

37 Ceux qui passent le cercle, restent dans le cercle

Bonne lecture :)

Loïc ne nous emmena pas très loin mais en voyant le décor je regrettais le poteau auquel j'étais attachée. Une espèce d'autel en pierre avait été aménagé ainsi que plusieurs poteaux reliés à des chaines pour suspendre une personne par les deux bras. Il y avait plusieurs jarres dispersées un peu partout et lorsque j'en renversais une par erreur je découvris qu'il s'agissait d'organes. Je pensais que Loïc allait m'attacher aux poteaux ou même à l'autel mais il se contenta de me laisser au milieu d'un cercle réalisé avec une poudre claire. Lorsqu'il me tourna le dos je reculais doucement et butais contre quelque chose. En me tournant je ne vis rien mais je sentis comme une force qui me repoussait et qui m'empêchait de sortir. J'essayais de passer ma main à travers le cercle mais je n'y arrivais pas.

–Tu n'y arriveras pas, m'informa Loïc en revenant avec une jarre. Ce cercle a été tracé avec de la poudre d'os, avec le sort adéquate c'est une très bonne prison.

J'allais lui poser une question mais il souffla une poudre rouge à mon visage et j'en inspirais une grande quantité malgré moi. Une violente toux s'empara de moi et le sol se mit à tanguer. Ma gorge commença à me brûler et je finis par m'écrouler par terre, incapable de respirer normalement. Mes poumons refusèrent de fonctionner correctement, comme consumés par un feu, et je me tordis de douleur sur le sol. Loïc s'accroupis près de moi et pencha la tête pour m'observer comme si je faisais quelque chose de bizarre. Ses yeux se mirent à luire à la façon des voleurs de peau et une douleur que j'avais déjà expérimentée par le passé refit surface. Ma louve s'agita et se cogna contre la barrière mentale qui la retenait pour pouvoir sortir. Les milliers d'aiguilles me transpercèrent de toute part et de violents spasmes me tordirent les entrailles. Je notais une nuance de purification dans l'air et constatais avec horreur que Loïc en était l'origine.

–Ce que tu sens c'est ta louve en train de mourir. Dis-moi où il est Regan, dit moi pourquoi tu ne portes plus le pouvoir de l'Alpha et la douleur cessera.

–Je ne sais pas, gémis-je malgré moi.

Il poussa un soupir théâtral avant de m'attraper par le bras pour me redresser. A l'instant même où sa main entra en contact avec ma peau un froid polaire se rependit dans mon corps. Je poussais un nouveau cri de douleur mais ma peine ne semblait pas le moins du monde l'affecter. Lorsqu'il me relâcha enfin je rampais le plus loin possible de lui et butais de nouveau contre la barrière. L'empreinte de sa main apparaissait sur ma chair brulée et je dû me retenir pour ne pas lui donner la satisfaction de montrer ma douleur.

–Il n'a pas pu disparaitre, le pouvoir de l'Alpha doit appartenir à quelqu'un sans quoi la meute meurt. Si tu ne l'a pas tu l'as transféré à quelqu'un, je veux savoir à qui. Il s'approcha de moi et je me préparais déjà à une nouvelle vague de douleur mais sa main fut prise de tremblement et il recula en fronçant les sourcils. Il serra le poing pour essayer de calmer les soubresauts, sans succès. La colère se refléta dans son regard et il marmonna quelque chose pour lui-même avant de sortir du cercle. Il retourna près de l'autel à la recherche de quelque chose et se faisant il me tourna le dos. Alors que je reprenais mon souffle je sentis une petite pression dans mon esprit, comme lorsque j'utilisais mon lien avec Hex ou la meute.