Retour en arrière

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Trois semaines avant l'enlèvement de Jo

Une foule de gens s'était attroupée autour de la camionnette de police. La sécurité faisait de son mieux pour contrôler les citoyens hystériques qui s'acharnaient sur le véhicule en y infligeant des coups puissants. À l'intérieur, un garçon menottée vêtu d'un ensemble orange reposait sur le siège arrière. Il avait la tête baissée, ne laissait ainsi paraître que sa crinière bouclée.

– Sale ordure ! Tu devrais brûler en enfer, lui criait-on à travers la vitre.

Des hommes s'étaient mis à lancer des cailloux sur l'automobile dans lequel venait tout juste de d'embarquer le garçon contraint à l'incarcération. On ordonnait à tout le monde de dégager la route, mais la huée ne cessait pas. Les autorités menaçaient les contrevenants avec des amendes bien épicées, mais la majorité continuait d'évacuer leur haine envers le nouveau détenu.

– Tu ne m'as pas l'air très apprécié, osa remarquer la policière à l'avant de la voiture.

Le jeune homme resta immobile, regardant ses pieds sans dire un mot. Il était complètement impassible depuis qu'il avait quitté la cour il y a de cela quelques minutes maintenant. Le verdict avait été rapide : le garçon devra passer presque l'entièreté de sa vie enfermé avec des brutes ayant le double de sa grosseur et de son âge.

Plusieurs minutes passèrent avant que la foule soit contrôlée et que la bagnole puisse enfin avancer. Ils exécutèrent le trajet dans un silence sévère. Le condamné se contentait de fixer ses poignets reliés par une chaîne. C'était compréhensible après s'être fait infligé une telle sentence; sa vie serait désormais bouleversée du bout au bout. Mais après tout, disait-on, c'est bien ce qu'il mérite, ce meurtrier.

L'automobile franchit alors une haute muraille de pierre pour aboutir devant un grand bâtiment sous haute surveillance : la prison de Helfond. Elle était énorme comparativement aux vastes plaines qui l'entourait.

Un homme assez corpulent ouvrit la porte du véhicule en un battement et empoigna le bras de l'individu à l'intérieur.

– Hop, hop, hop, monsieur Styles ! le pressa-t-il. Je n'ai pas juste ça à faire de ma journée.

Ils se mirent deux pour l'accompagner dans l'immense bâtisse, suivit de près par des gardes de sécurité en grand nombre. Le prénommé Harry avait les mains dans le dos et son regard était toujours rivé sur le sol, ses cheveux pendouillant de chaque côté de son visage. Il traînait mollement ses pieds par terre, n'aidant pas le travail des gardiens qui devaient le tirer pour qu'il les suive.

Ils entamèrent la procédure habituelle et obligatoire qui sembla interminablement longue aux yeux d'Harry. Il se contentait d'obéir, gardant la bouche clouée. Dès qu'ils eurent finis, on conduit le nouvel arrivant à travers les couloirs de la prison. C'était une gigantesque aire-ouverte s'étendant sur trois étages.

À son passage devant les cages des autres prisonniers, Harry se fit une nouvelle fois hurler dessus. Cette fois, ça ressemblait plutôt à de la confrontation que de la haine. Les hommes maigres passaient leurs mains entre les barreaux pour l'attraper tandis que les plus costauds tentaient de l'effrayer en les secouant férocement, provoquant un bruit insupportable. Ce très long séjour promettait d'être tout sauf une partie de plaisir.

En passant à côté de la seule et unique fenêtre, tout de même grillagée, de l'étage où il se trouvait, Harry en profita pour lever la tête et regarder la ville où il avait grandi et ensuite connu l'horreur avant qu'on le pousse au fond d'une cellule habité par le noir et la solitude.

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Voila le 2e retour en arrière de cette histoire pour vous mettre en contexte et connaître davantage le passé d'Harry ! Vous en pensez quoi ?

Merci beaucoup pour les 100 votes <3

Puisque que cette partie est extrêmement petite, je compte poster le prochain chapitre demain ou après-demain alors soyez à l'affût !

Bons examens à tous pour ce qui vous reste. Plus qu'un petit effort à donner.

Angie.

Whispers of EvilWhere stories live. Discover now