Chapitre 37

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Point de vue externe

Un groupe de filles s'était réuni autour de la télévision à la cafétéria, toutes absorbées par le reportage de dernière heure.

─      Un vrai psychopathe ! C'est flippant, s'exclama une des sœurs Rowan.

─      Ferme-la Juliet, on essaie d'écouter, lui répondit sa cadette.

Le détective Larkman figurait à gauche de l'écran, le micro à la main, communiquant avec le présentateur de nouvelle. Leurs visages étaient durs face à une annonce de cette ampleur.

« Nous avons maintenant affaire à un double enlèvement de la part d'Harry Styles, révéla Klovis. Depuis ce matin, Emile Miles, le père de Jocelyne, a disparu de son domicile. L'enquête est en co... »

La silhouette de l'homme se déforma et des bruits stridents s'échappèrent de la télévision. L'animateur du télé-journal appela le détective à plusieurs reprises, posant le doigt contre son oreillette pour tenter d'entendre quelque chose, mais en vain. L'image de l'homme au veston de cuire devint noire avant que la caméra ne se focalise sur celui à la chevelure poivre et sel, qui arborait un froncement de sourcils.

« Nous venons malheureusement de perdre le signal. Nous vous rappelons de bien fermer vos fenêtres, car les averses s'annoncent très fortes ce soir. »

Sur ce, une publicité de craquelins prit possession de l'écran, faisant décrocher tous les regards des adolescents. Ceux-ci commencèrent à chuchoter entre eux de la nouvelle du jour, s'échangeant leurs inquiétudes et leur espoir.

─      Je ne réussirai pas à dormir ce soir, même nos serrures ne suffisent plus à nous protéger, se plaint Juliet.

─      Moi, je trouve qu'elle a quand même de la chance, Jocelyne. Le type qui l'a enlevé n'est pas mal du tout, ajouta Klara avec un sourire en coin.

Lydia Parks ne trouva toutefois pas cette blague amusante. Elle pivota vers son amie, le visage rouge de colère.

─      Regarde ce que tu dis, c'est écœurant ! lui reprocha-t-elle en levant les mains dans les airs. Jo est en danger à l'heure qu'il est, ce n'est pas drôle du tout.

─      Calme-toi, c'est de l'humour. Tu t'emportes seulement parce qu'elle était ton amie.

─      Elle est mon amie. Jo n'est pas morte.

Klara haussa les épaules et fit tourner une mèche de ses cheveux couleur feu autour de son doigt. Elle mâchait son chewing-gum bruyamment, les yeux fixés sur le petit écran plat de la cafétéria. Lydia bouillonnait de l'intérieur face à la négligence de sa camarade de classe. Pourtant, elle avait elle aussi fait partie de la bande d'amies de Jo auparavant. La seule différence était que Klara n'avait pas bien pris le fait que Jo coupe les ponts avec elles suite à la mort de sa mère et l'avait tout de suite renié. Désormais, elle se crispait chaque fois qu'on mentionnait son nom.

─      Tu es complètement jalouse, c'est pitoyable, murmura Lydia en tournant le dos à la rouquine.

─      Excuse-moi ?

La jeune fille se retourna vers son amie, qui la toisait méchamment.

─      Tu es jalouse, articula-t-elle. Tu l'as toujours été. Les gens aimaient Jo et toi, ça te rendait totalement folle ! Tu aurais voulu être à sa place, tu l'enviais.

Klara se leva d'un bond, les deux pieds fermement ancrés au sol, des éclairs traversant ses prunelles azur.

─      C'est faux, c'est elle qui m'enviait, dit-elle entre ses dents, l'index pointé en direction de Lydia. Elle nous suivait toujours comme un chien de poche et nous, on était obligées de la trimbaler partout où on allait.

Whispers of EvilWhere stories live. Discover now