Retour en arrière

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Deux semaines et demi avant l'enlèvement de Jo

Mason Atkins avait été incarcéré pour avoir assassiné l'employée d'un dépanneur lors d'un hold-up. Il n'éprouvait aucun remords et se vantait haut et fort de son meurtre depuis son arrivée à la prison d'Helfond. On avait peur de lui, même dans ce lieu de captivité en constance surveillance. Lorsqu'il arpentait les corridors, les autres détenus baissaient la tête, bien qu'il soit enchaîné et suivi par des gardes aux aires sévères. On ne le craignait pas seulement en raison de son crime qui peut d'ailleurs s'avérer minime comparativement à ce que bien d'autres personnes enfermées dans ce même établissement ont pu faire, mais aussi à cause de sa carrure imposante et la dure expression sur son visage parsemé d'une barbe tressée.

Il était midi et comme toujours, la première vague de prisonniers prenait leur repas dans l'espace spécialement réservée à cet effet.

À une table, un barbu, un vieillard, un apprenti et un bouclé. Ce dernier avait la tête basse, se concentrant sur son assiette.

–      T'es qu'un bâtard ! cracha Mason à la figure d'Harry. Je t'avais dit quatre cent dollars avant aujourd'hui et toi, l'abruti, tu n'en ramène que cinquante !

Le garçon continua de mâchouiller sa viande en ignorant les propos de celui qu'il avait surnommé Barbichette. Soudainement, l'homme prit sa mâchoire d'une main et tourna sa tête de sorte à ce qu'il le regarde, écrasant ses joues.

–      Quand je te parle, tu me regardes et tu me réponds, c'est bien clair ?

Harry secoua la tête pour se défaire de son emprise et fronça les sourcils.

–      Je n'ai pas le reste de ton argent, d'accord ? articula-t-il en lui lançant un regard noir et en redirigeant ses yeux vers son assiette.

Cela ne sembla pas plaire au barbu puisqu'il l'empoigna violemment par le col de son uniforme l'apportant à quelques centimètres de son visage. Ses acolytes étouffèrent leur rire en observant la scène avec amusement.

–      T'en as du cran, toi, remarqua-t-il en souriant malicieusement.

Derrière eux, deux gardes les aperçurent et commencèrent à marcher dans leur direction.

–      Atkins ! l'avertirent-ils au loin.

Ce dernier leur jeta un petit regard avant de reporter ses yeux sur Harry, qui n'avait pas bougé, accroché à la main de Mason, le visage toujours crispé.

–      Écoute-moi bien, chuchota-t-il rapidement. Ces têtes de rats ne seront pas toujours là pour protéger ton petit cul alors soit tu ramènes l'argent avant vendredi, soit je l'explose la figure devant tout le monde, compris ?

Avant même que le bouclé puisse répondre, les deux hommes arrivèrent à leur table et Mason se dépêcha de reposer Harry. Il imita un faux sourire en tournant la tête vers les gardes.

–      Hey, bonjour les gars, comment allez-vous ? On se marrait bien ici, essaya-t-il de se défendre avant qu'on l'empoigne par les bras pour le remettre en cellule.

Harry le regarda se faire traîner hors de la pièce en silence et soupira, continuant à manger sous les regards du vieux et de l'autre garçon, la tête basse, encore une fois.


Le lendemain, Harry se fit sortir de sa minuscule cellule alors qu'il était allongé sur le mince matelas effrité, les mains derrière la tête. Il regardait le plafond, perdu dans ses pensées comme toujours. La grille de son piètre enclos avait grincé et deux gardes lui avait ordonné de se lever et ses retourner face au mur, les mains derrière le dos. Harry avait obéis, le visage démuni d'émotion. Puis, les hommes l'ont enchaîné pour l'amener dans une pièce où se trouvaient une chaise et une vitre derrière laquelle attendait une jeune femme, son sac à main sur les cuisses.

Whispers of EvilWhere stories live. Discover now