Chapitre 25

139 19 8
                                    

Point de vue externe

Lorsque Grayson est entré dans la minuscule pièce, la paire de béquilles en mains, Harry a poussé un soupir de bonheur. Il en avait marre de resté cloué à son lit parce que Niall lui interdisait de marcher sur sa jambe par peur que la plaie sur sa cuisse ne s'ouvre. Le premier jour s'était bien déroulé tandis que ceux qui ont suivi avaient été terriblement plus ennuyeux.

−      Merci, je te revaudrai ça, dit Harry à l'homme un peu rondouillard qui lui tendait les baguettes de métal.

Il les prit sans hésiter, se leva à croche-pied et passa les béquilles sous ses aisselles. Il posa ensuite sa jambe atteinte sur le sol, n'y mettant que très peu de poids. Il ferma les yeux, un sourire se dessinant sur ses lèvres.

−      Si tu savais à quel point ça m'avait manqué. Je ne suis même plus capable de voir ce lit, sans vouloir t'offenser.

Harry jeta un coup d'œil à Grayson qui lui sourit en retour. Il savait que les couchettes qu'il avait confectionnées n'étaient pas les plus confortables du village, mais c'était déjà un peu mieux qu'être à même le sol. De toute façon, ici, on ne dormait que très peu.

Sans plus attendre, Harry dépassa le vieil homme, s'engouffrant dans le couloir. Il regarda à droite, puis à gauche, se demandant où aller. Jo n'était pas la seule nouvelle arrivante dans ce hangar, c'était aussi la première fois qu'il posait les pieds là-bas. Sauf que lui, il n'avait pas pu bénéficier d'une visite guidée des lieux.

Il savait que Jo dormait dans la chambre juste à côté de la sienne puisque Louis lui en avait informé lorsqu'il était venu prendre de ses nouvelles. Il lui avait tenu compagnie durant deux bonnes heures avant que sa copine vienne l'emprunter. Ils avaient profité de ce moment toutefois un peu trop court pour rattraper le temps perdu.

−      Jo, appela Harry alors qu'il arriva devant le fin rideau terni.

Aucune réponse. Il tenta le coup à nouveau, frappant cette fois-ci sur le mur en même temps. Toujours aucune réponse.

Il fronça les sourcils avant de repousser le bout de tissu de devant ses yeux pour lui permettre de voir à l'intérieur de la pièce. Une modique turne contenant un lit dont les couvertures avaient été ramenées jusqu'à la tête à la va-vite lui fit alors face. La lampe posée sur la table de chevet était éteinte, engloutissant la chambre dans une certaine noirceur. Il n'y avait aucune trace de Jo.

Elle doit être en bas, avec les autres, se dit Harry.

Il s'empressa de béquiller maladroitement jusqu'à un escalier étroit. À première vue, il lui sembla impossible de descendre dans cet espace restreint avec ces deux morceaux de métal sous les bras, mais il y arriva tout de même d'une façon quelque peu malhabile.

Une fois qu'il fut arrivé au rez-de-chaussée, Harry scanna l'immense aire ouverte du regard pour essayer de repérer Jo. Lorsqu'il ne la vit nulle part, son froncement de sourcils s'accentua. Elle ne pouvait pas être très loin. Bien que le hangar était d'une dimension assez impressionnante, ce n'était pas assez grand pour lancer un avis de recherche.

Il s'avança dans la pièce, faisant toujours voyager son regard autour de lui.

−      Qui vois-je là ? chantonna quelqu'un derrière lui.

Il tourna la tête avant de soupirer en réalisant l'identité de son interpellatrice.

−      Qu'est-ce que tu veux, Melody ? lui lança Harry en se reconcentrant sur la salle devant lui.

−      Monsieur est mal luné ? constata-t-elle, imitant une mine offensée.

Le bouclé roula les yeux. Au loin, il vit Louis rire avec un groupe d'une dizaine de personnes, tous placés en cercle. Il commença à se diriger vers son ami quand il sentit la présence de Melody le suivre de très près.

Whispers of EvilWhere stories live. Discover now