Chapitre 17

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À mon réveil, le soleil était déjà bien haut dans le ciel et la chaleur était presque suffocante. À mes côtés, Harry dormait toujours, la tête renversée vers la droite, son visage me faisant face. Ses sourcils étaient froncés et la base de ses cheveux, légèrement mouillée.

Je me redressai contre le rocher où nous étions couchés, une vive douleur se faisant alors ressentir dans mon dos. Roupiller sur le sol n'a pas dût plaire à mon corps et je devrai probablement endurer de vilaines courbatures durant quelques jours.

Je m'étirai lâchement tout en soupirant. Puis, mon regard se posa sur la jambe blessée d'Harry. En la voyant, la sensation angoissante d'hier refis surface. Harry n'avait pas l'air de s'en préoccuper et ça me perturbait un peu. Comment peut-il ignorer un tel problème ?

Je remontais les yeux vers son visage lorsque j'entendis un faible bruit sortir de ses lèvres. Le bouclés bougea un peu avant d'ouvrir les yeux tranquillement, aveuglé par le soleil.

−         Tu es réveillée depuis longtemps ? me demanda-t-il d'une voix rauque.

Je secouai la tête, le regardant se redresser à son tour contre le rocher. Il avait les yeux plissés, encore fatigués, et des cernes commençaient à se former sous ceux-ci. Il avait un regard tordu de douleur qu'il dissimulait bien entendu derrière un mince sourire plaqué contre son visage.

−         Pourquoi me dévisages-tu comme ça ? me fit-il remarquer en portant une de ses mains au-dessus de sa tête pour le cacher des forts rayons du soleil.

Je regroupai mes jambes contre me corps, jouant avec la terre disposée autour de moi.

−         Tu as l'air misérable, lâchai-je simplement d'une petite voix.

Son expression ne changea pas, comme s'il se doutait de ce que je voulais dire. Évidemment, il devait avoir deviné que je ne laisserais pas tomber le sujet d'hier soir, qu'il a tout simplement évité comme si tout était sous contrôle.

Il resta silencieux, me regardant émietter des boules de terres se retrouvant sur le sol. Le silence était pesant et le fait qu'il n'accorde pas plus d'importance à la situation m'irrita un peu.

−         Tu sais, tu ne peux pas renier tout ça, clamai-je en désignant sa jambe de mes mains. C'est grave, tu pourrais y rester.

Encore une fois, il resta silencieux. Je ne sais pas si c'est parce qu'il n'en a tout simplement rien à faire ou parce qu'il refuse de voir la situation en face. Peut-être qu'il a peur, qui sait ?

−         On se rapproche d'où se trouvent tes amis ? l'interrogeai-je après quelques lourdes secondes sous son regard intense.

Il se mordit la lèvre et hésita un peu avant de me lancer :

−         Tu veux la réponse courte ou la réponse longue ?

Je fronçai les sourcils, ne sachant pas pourquoi il faisait cela. J'eus la mauvaise impression que ça n'annonçait rien de bon. Chose certaine, je voulais qu'il aille droit au but.

−         La courte.

−         On est loin d'être arrivés, dit-il clairement en me fixant pour apercevoir ma réaction.

Je soupirai et me laissai tomber sur le sol terreux, fermant les yeux en raison du soleil.

J'entendis Harry échapper un rire prudent, comme s'il essayait en quelque sorte de la camoufler. Un bruit contre le sol attira mon attention et j'ouvrai un œil pour me rendre compte qu'Harry tentait vainement de se relever, jurant en voyant qu'il avait de la difficulté. Je le comprends, on doit se sentir faible d'être limité de la sorte.

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