Chapitre 30

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Point de vue externe

Harry avait suivi Melody jusque dans une pièce où reposaient un bureau et des bibliothèques garnies de livres. La fille avait verrouillé la porte à double tours avant de faire signe au bouclé de s'approcher du meuble imposant disposé au centre de la pièce. Sur celui-ci, un téléphone était posé. L'écran allumé de ce dernier indiquait un appel en cours provenant de « Liam Payne ». Harry souffla.

− Il est là, déclara Melody au combiné en s'appuyant de ses mains sur la table de bois.

Elle jeta un coup d'œil à Harry, qui la regardait sévèrement.

− Alors comme ça, tu t'amuses à faire infraction dans ma tente et tabasser mes hommes ? Sympa, résonna la voix de Liam, à l'encontre d'Harry, depuis l'appareil qui était en fonction mains libres.

Il serra les poings.

− Tu ne t'es pas gêné de faire la même chose il y a quelques semaines. Je suis venu récupérer ce qui m'appartenait, c'est tout.

Il entendit Liam rire de l'autre côté de la ligne. Un rire sarcastique faisant dresser les poils sur ses bras.

− La différence est que toi, tu as levé la main sur un membre de mon groupe, l'accusa Liam. Peut-être aurais-je dût toucher à Jo lorsque je l'ai entendu se lever dans votre abri ?

Le corps entier d'Harry se crispa. Il empoigna fermement les côtés du bureau, ses jointures virant au blanc. Melody le dévisagea un instant, les yeux plissés. Ils restèrent tous les deux muets, ne sachant pas comment réagir. Harry savait qu'il avait fait le bon choix, bien qu'il aurait préféré avoir une autre alternative. Sauf que sa décision d'assommer le jeune garçon pour pouvoir s'enfuir n'avait pas du tout plu à Liam.

− Donc voilà ce que je te propose, continua leur interlocuteur après avoir compris qu'Harry ne prendrait pas la parole. Tu me redonnes les documents et tu n'auras pas de problèmes. C'est comme ça que ça marche, avec moi : donnant-donnant.

Harry garda une expression fermée et dure sur son visage, sous le regard insistant de Melody. Elle ne voulait pas de conflits avec Liam, le hangar n'en avait pas besoin. Pas pour une histoire comme celle-ci. Après tout, ce n'était pas leurs affaires ce que Liam ferait avec ces documents. Mais Harry, lui, ne pensait pas de la même façon.

− Je les ai brûlés.

Un silence pesant s'installa, comme si tout le monde venait de manquer d'air. Melody fut la première à briser ce vide en frappant violemment le bureau de ses poings. Elle jura plusieurs fois et s'éloigna, faisant des allers-retours infinis d'un côté à l'autre de la pièce.

À l'autre bout de la ligne, Liam respirait si fort qu'on pouvait presque croire qu'il était présent dans la même pièce que les deux autres personnes. On l'entendait bafouiller des choses incompréhensibles à voix basse, comme s'il était incapable de s'adresser clairement à Harry sous peine d'exploser de rage.

− Tu sais autant que moi que c'est mieux comme ça, Liam, ajouta le bouclé d'un ton calme.

− Non, tu ne peux pas comprendre, répondit-il immédiatement d'une voix vive remplie de détresse. On compte sur moi, ici. J'ai fait une promesse.

Harry soupira et se retourna pour s'adosser au meuble, les bras croisés devant lui. Son visage était dirigé vers le sol. Il savait ce que c'était de faire une promesse, mais de ne pas être en mesure de la tenir. On se sent impuissant, vulnérable. Liam ne voudra pas sortir de sa satanée tente pour annoncer à ses hommes la mauvaise nouvelle. S'il le faisait, il subirait la raclée de sa vie. Mais parfois, les promesses sont mieux rompues qu'accomplies.

Whispers of EvilWhere stories live. Discover now