Chapitre 7: Lou

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Assise en face d'un psy, Lou regrettait un peu d'avoir ramené les gars jusqu'à l'hôpital. Elle aurait dû les laisser crever sur le bord de la plage ou juste appeler le samu et puis partir.
- Comment te sens tu quand tu mange ? Demanda le psy.
Lou le regarda de ses yeux verts et l'ignora. Quelle question stupide.
- Lou, réessaya le psy, j'essaie de t'aider. Dis moi ce qui ne va pas.
Lou commençait à être vraiment agacée par ce vieux à lunettes qui croyait encore qu'on pouvait tout guérir avec des mots.
- Lou, s'énerva le docteur, tu sais que l'anorexie est une maladie qui est associée au sexe ?
- Nan mais ça va pas ? S'exclama Lou.
- Si si, continua le psychiatre, fier d'avoir fait réagir la jeune fille. C'est une maladie qu'on souvent les personnes ayant été victimes d'attouchements ou de viols durant leur enfance.
- Rassurez moi je paye pas là ? s'inquiéta Lou.
- Non répondit le psy, tout sera pris en charge par votre mutuelle.
Lou se leva et voulu sortir, mais la porte était fermée.
- Vous voyez ? Vous avez peur d'affronter la vérité en face.
- Non, rétorqua Lou. Je déteste juste les charlatans qui insinuent des choses fausses juste parce que je mange moins que la moyenne. Laissez moi sortir.
Le docteur l'ignora et regarda son ordinateur.
- Même vos moyennes prouvent que vous n'allez pas bien...
On toqua à la porte. Le psy appuya sur un bouton et la porte s'ouvrit.
- On demande mademoiselle Lou, dit l'infirmière, étonnée que la jeune fille soit déjà devant la porte.
- Je vous suis, répondit Lou aussitôt.
L'infirmière emmena Lou jusqu'à une chambre. Elle ouvrit la porte et Lou vit les deux surfeurs stupides la regarder.
- D'accord, fit Lou. Je vais répondre aux questions de votre psy...
L'infirmière poussa Lou dans la chambre et ferma la porte. Lou soupira.
- Qu'est-ce que tu foutais sur la plage à 6 heures du matin ? lui demanda aussitôt Yann.
- De rien, lâcha-t-elle.
Les deux garçons se regardèrent.
- Merci, dirent-ils en cœur.
- Je n'arrivait pas à dormir répondit Lou. Je me baladait, je vous ai vus, je vous ai mis chacun sur une planche, je vous ai tirés jusqu'en haut de la plage et puis après je vous ai mis sur mon vélo, un sur la selle l'autre sur le porte bagages, et je vous ai ramenés ici. C'était pas loin.
Ce n'était pas l'exacte vérité. Lou avait vu les deux garçons, les avait tirés, mais après, elle ne savait pas exactement comment mais elle les avait fait léviter pour les mettre sur son vélo et ils avaient tenu. Et elles s'était sentie très fatiguée.
- Tu veux dire, reprit Gaspard que tu nous as soulevés ?!
- Pas la peine d'en faire tout un plat, répliqua-t-elle. Je peux y aller ?
- T'as pas l'air de nous apprécier, fit Yann, pourquoi tu nous as sauvés ?
- Tu m'aurais laissée si tu m'avais vue évanouie sur une plage ?
- Non, reconnut Yann.
- Bah c'est la même, conclut Lou. A lundi, et elle partit.
Lou quitta l'hôpital par la porte de derrière. Elle avait trop peur de devoir retourner avec l'autre cinglé de psy. « Les psy, tous les mêmes » pensait elle en rentrant. Il n'était pas le premier à deviner qu'elle avait été victime d'abus sexuels. Mais comme tous les autres, il ne comprenait pas qu'en parler ravivait les souvenirs et qu'elle préférait oublier.

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