Chapitre 46: Alice

33 5 0
                                    

L'ambiance du self était vraiment pesante et personne ne parlait. Tout ce dont Alice avait horreur. En face d'elle, la cuisse d'Esteban était agitée de tic nerveux, il la bougeait à toute vitesse, ce qui faisait trembler les chaînes suspendues à son pantalon.
-Arrête ça, dit alors Alice.
-Pas ma faute si je suis stressé, princesse, lâcha Esteban en faisant une courbette.
-Ta gueule, rétorqua Alice qui avait horreur qu'on se moque d'elle.
-T'inquiète je me tais, il y a un squelette qui arrive, répliqua Esteban.
Alice se retourna et vit Lou venir vers elle, accompagnée de Gaspard et Yann. Avec un dernier regard noir vers Esteban, elle se leva et partit les rejoindre.
-Alice, dit Lou, il faut que je vous parle.
Les quatre jeunes sortirent dans le couloir.
-Je ne suis pas une sorcière, lâcha Lou.
-Hein, fit Gaspard.
-Mon mentor l'a découvert il n'y a pas longtemps. On ne sait pas ce que je suis.
-Mais t'as une idée ? Demanda Yann.
-En quelques sortes, répondit Lou.
-Dit toujours, l'encouragea Gaspard.
-Et bien, dit Lou, je pense être une sorte de protecteur. Chaque fois que l'un de vous trois est en danger, mon instinct me pousse à l'aider. C'est pour ça que j'ai rejeté Béatrixe si brutalement quand elle nous a plaqués contre le mur. C'est aussi pour ça que je n'arrivai pas à m'arrêter avec les Libres-Mangeurs.
Ce que disait Lou fit écho à de récentes lectures d'Alice.
-Lou, murmura Alice. Je sais ce que tu es. Tu es un ange gardien.
-Quoi ? S'exclama Lou.
-Écoute, reprit Alice, Celsius m'a dit que la bibliothèque d'ici était plus complète que la sienne sur les anges gardiens. Vas-y et pendant ce temps nous on fait un plan.
-Ok, répondit Lou.
Et elle partit en courant vers la bibliothèque.
-Attendez, fit alors Gaspard. Si Lou n'est pas la sorcière destinée à monter sur le trône, c'est qui ?
Alice et Yann le regardèrent. Avec insistance.
-Moi ? S'exclama Gaspard.
-Oui toi, rétorqua Alice. Sérieusement, vous ne trouvez pas ça bizarre que comme par hasard on reste potes tous les quatres alors que tout nous différencie ? A part vous deux ?
-Si, approuva Yann. Depuis le début on restait tout les quatre parce que Lou nous protégeait.
-C'est ça, confirma Alice. Maintenant, essayons de tendre un piège aux Libres-Mangeurs.
Les Trois retournèrent dans le self.
Yann annonça à tout le monde qu'ils étaient les Trois et Lou leur ange gardien.
-Bon, dit Alice. Pour nous battre, il nous faudrait un plan. Je propose que tous les sorciers aillent préparer des potions d'énergie et des filtres de la mort. Que tous les vampires aillent se limer les dents en pointes, tant pis si on n'est pas adultes, et qu'ils aillent tous travailler leur apparence terrifiante.
-Quant aux mages noirs, continua Yann, allons tous  nous entraîner au combat et à la clairvoyance en même temps !
Les élèves se séparent en trois groupes distinct et commencèrent à travailler.
Alice limait les dents des autres et tous les vampires eurent bientôt les dents en pointes comme les adultes.
Les mages noirs vinrent les aider à se préparer au combat. Ils avaient l'avantage de savoir à l'avance leurs coups mais les vampires se donnaient l'air terrifiant ce qui n'aidait pas leurs adversaires. Les sorciers, eux, préparaient de petites sarbacanes et des flèches contenant de petites fioles pleines de filtre de la mort.
Le plan: faire semblant de livrer les Trois mais avec Lou à la place de Gaspard. Pendant que les Libres-Mangeurs s'approcheraient pour les capturer, les sorciers, du haut des tours, lanceraient de l'huile bouillante et leurs munitions. Et là, vampires et mages noirs sortiraient par la porte principale et de derrière pour se battre. Ils avaient récupéré de vieilles règles en métal, les armes de leurs professeurs ( qui étaient tous morts comme Mme Arielle) et ils avaient chacun un des couteau rond du self dans leur chaussette au cas où on les ligotait.
Ils feraient semblant de livrer les Trois cinq minutes avant la fin du délais de deux heures, afin de bénéficier du maximum de temps possible tout en attaquant les premiers.

Il restait vingt minutes. Tous les élèves se reposaient en sirotant diverse mixtures énergétiques, avachis sur les tables.
À côté d'Alice Esteban continuait de remuer sa cuisse, mais la jeune fille n'y faisait plus attention et finit même par s'endormir sur son épaule.

DémonsWhere stories live. Discover now