Chapitre 20: Yann

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Yann se réveilla, glacé. Il regarda sa montre dont les chiffres indiquaient 4 heures du matin. Sa couette était par terre et sa vessie lui disait clairement que s'il continuait à l'ignorer il aurait le lit humide...
De toute manière, Yann avait si froid que cela l'arrangeait de devoir descendre tout en bas, même si cela le réveillait. Il descendit les marches. Arrivé en bas, au niveau de la « cuisine », il sentit quelque chose de visqueux sous son pied. Yann le retira vivement et vit un gros crapaud aux yeux verrons: un jaune et un violet.
-Original, murmura-t-il.
D'instinct, Yann sut que le crapaud l'avait comprit. D'ailleurs, il sentait que celui-ci voulait qu'il le suive. Yann caressa sa vessie en s'excusant et emboîta le pas au drôle d'animal qui partait en sautant.
Ils sortirent par la porte d'entrée et passèrent par un petit chemin qui menait derrière la maison. Là, accroupie à côté d'un puit, Lou. Sa silhouette semblait trembloter, comme agitée de sanglots.
Yann la rejoignit.
- Ça va ? dit-il en lui touchant l'épaule.
Elle frémit.
-Oui, retourne te coucher, répondit-elle.
Yann s'assit à côté d'elle.
-Sérieusement, tu sais que si ça va pas tu peux me parler, je te jugerai pas.
-T'inquiète pas, fit elle en relevant la tête, tout va bien. Et avec Alice ?
Yann sourit, gêné.
-Ça se voit tant que ça ? demanda-t-il.
-Oui.
-Tu pense que j'ai une chance ?
Lou fronça les sourcils.
-Tu devrai le savoir non ? Tu es un mage noir...
- Oui mais c'est une vampire, elle arrive à m'empêcher de savoir ce qu'elle veut...
Lou soupira. Yann eut l'impression qu'elle le regardait comme le dernier des imbéciles.
-Et pourquoi t'empêcherait-elle de savoir ce qu'elle veut si elle ne voulait pas sortir avec toi ? Lâcha Lou.
Yann se sentit stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt.
Il regarda Lou qui souriait, malgré ses yeux encore rouges.
Il essaya de savoir ce qu'elle attendait de lui. Ce qu'il trouva le surprit.
Il sentait à la fois un grand vide, un grand manque d'affection, qu'elle voulait qu'il la prenne dans ses bras, mais aussi une peur du contact et surtout de l'amertume et de la violence.
Il décida de continuer de parler d'Alice.
-Tu sais que tout à l'heure je l'ai embrassée sur le front ? Fit-il les yeux pétillants.
- Je savais pas. C'était bien ?
-Oui.
-Qu'est-ce qu'elle a dit ?
-On s'est dit bonne nuit. D'ailleurs il serait temps qu'on se le dise aussi non ?
-Oui peut être.
Yann se rappela soudainement de quelque chose.
-Tu peux me dire où sont les toilettes ? Demanda-t-il.
Lou sourit et se releva. Ils rentrèrent.
Lorsqu'il remonta dans sa chambre, Yann avait le cœur léger. Il s'endormit en pensant à Alice, à ses mains sur son torse quand il l'avait amenée en scooter, à ses doigts dans ses cheveux, à ses boucles blondes qui sentaient l'après schampoing au karité, à leur discussion, à sa bouche sur son front et imagina quel serait le goût de ses lèvres, de la peau de son cou...
Yann s'endormit avec des tas de scénarios possibles du lendemain, mais qui se finissaient tous pareils...

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