Démons

Chapitre 29: Lou

Lou regardait les hommes dans la cage. L'affrontement de sa propre énergie contre la leur était visible, l'air était secoué de vagues, un peu comme lorsqu'il faisait très chaud. Lou sentit une goutte de transpiration glisser le long de sa tempe. Elle essayait de puiser dans l'énergie de Gaspard tout en se concentrant sur les ennemis, mais elle n'y arrivait que par fragments. Incapable de lâcher, Lou accentua sa pression sur les vampires et les vagues devinrent encore plus larges. Par contre, elles se rapprochaient dangereusement des hommes...
-Lou arrête ! Entendit-elle.
Non. Il ne fallait pas qu'elle arrête, pas avant d'avoir gagner, pas avant d'avoir dépensé toute sa puissance.
-Gaspard lâche là ! Fit une autre voix.
Lou serra un peu plus la main de Gaspard. Elle sentit un filet de liquide brûlant couler de son œil sur sa joue. Du sang.
Une des vagues crées par l'affrontement toucha l'un des vampires, le marquant d'une grosse brûlure.
« les vampires ne supportent pas la chaleur» pensa Lou. Une autre phrase lui revînt, tirée d'un film : « le feu c'est l'accélération des vibrations des particules ».
En plus de projeter toute son énergie pour comprimer les vampires les uns contre les autres, Lou tenta de l'accélérer. L'air se mit à vibrer plus vite et les hommes de la cage commencèrent à hurler.
Soudain, Gaspard retira sa main.
Lou sentit sa tête tourner et lâcha toute la pression. Tout devînt flou et noir et Lou se sentit tomber et entendit les policiers se rapprocher de la cage avant de perdre connaissance.
Elle se réveilla une heure plus tard, dans une chambre somptueuse.
-Bonjour, fit une voix.
Lou tourna la tête et vit un homme métisse assez vieux. Deux cornes dépassaient de ses cheveux blancs en bataille.
-Belzébuth ? Demanda Lou.
-Ce sont les cornes qui m'ont trahit je suppose, dit-il avec un sourire.
-Oui, répondit Lou. Excusez moi, mais où je suis et que faites vous là ?
-Vous êtes dans mon palais et je suis là car vous m'avez sauvé la vie. Si vous n'aviez pas été là, ces hommes seraient entrés dans mon palais et m'auraient peut-être tué. Merci, lâcha-t-il.
-Heu de rien, dit Lou.
Le diable savait-il qu'elle était censée le remplacer sur le trône de l'Enfer ?
-J'ai demandé à vos mentors à toi, Alice, Yann, Gaspard et quelques autres élèves puissants que vous veniez ici tous les vendredis pour que je vous apprenne comment gouverner l'Enfer. Car, même si il semblerait que ce soit toi, Yann et Alice qui devez me succéder, on ne sait jamais. Et puis si l'un de vous venait à mourrir...
-Oui c'est sûr, acquiesça Lou, on n'est à l'abris de rien. Et merci c'est une bonne idée.
-Bon, fit Belzébuth, je vais devoir te laisser te reposer. Surtout que Gaspard doit s'être réveillé.
-Gaspard aussi est évanouit ? S'inquiéta Lou.
-Oui, autant tu m'as sauvé la vie autant tu as faillis le tuer. Si il n'avait pas réussit à libérer sa main il serait mort.
-Et Yann ? Demanda-t-elle.
Belzébuth sourit.
-Tu sais que je sens les émotions des autres ? Dit-il.
-Et ? Dit Lou même si elle connaissait très bien la réponse.
-Et bien je suis sûr que tu peux y arriver. Je vais le chercher, conclut le diable.
Puis il partit. Les questions fusèrent dans l'esprit de Lou.
Pourquoi n'avait elle pas été capable de s'arrêter avant de ne plus avoir d'énergie ? Comment Belzébuth pouvait-il deviner aussi aisément ses sentiments ? Pourquoi avait-il dit qu'elle pouvait y arriver ?
Toutes ces questions tournaient en boucle dans la tête de Lou, ce qui lui rappela sa grande question qu'elle s'était toujours posée: « y-a-t'il quelqu'un là-haut ?»
Maintenant elle avait la réponse. Si le Diable et les anges existaient, sans doute que Dieu aussi.
-Mais quel fils de pute ! S'exclama-t-elle.