Chapitre 3 : Journée Mouvementée (P2)

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    On se regarde sadiquement, et attendons que le vendeur ait le dos tourné, lorsqu'il est dos à nous, nous attrapons un des magazines spéciales Mika puis nous nous dirigeons vers la porte. Soudainement, une vieille dame se mit à crier au loup :

Vieille Dame : AU VOLEUR ! AU VOLEUR !

    Et merde, nous sommes grillés, Driss et moi nous regardons paniqué nous sommes comme figé, on aimerait fuir, mais lorsque l'envie nous prend, nous sommes retenus par une main ferme. Nous levons la tête, pour voir qui nous empêche de partir. Nous comprenons rapidement que c'est le gérant, un air très sévère est installé sur son visage. Il nous regarde presque méchamment, tout en nous emmenant dans son bureau. Il nous fait asseoir, et commence à nous adresser la parole :

Gérant : Bande de voleur ! Je devrais appeler la police ! S'apprêtant à le faire.

Driss et Moi : Non surtout pas !! Nous étions presque suppliant.

Gérant : Vous avez raison, je vais plutôt appeler vos parents pour qu'ils vous donne une bonne leçon !

    Drissou et moi, nous regardons en rigolant. Il nous questionna :

Gérant : Pourquoi rigolez-vous ? Vexé.

Driss : Parce que vous.. En rigolant. Vous.. AHAH..

Moi : Vous.. Voulez appeler nos parents.. AHAH !

Driss : On a pas de parents, on vit au refuge, plus calmement.

Moi : Oui.. Au refuge Unicef, ahhh ça c'était la meilleure Driss.

Driss : Je m'en remets pas Anja. Des parents nous ? mdr.

Gérant : Très bien, merci pour toutes les informations Anja et Driss, je vais pouvoir appeler maintenant. De façon mesquine.

Nous : QUOI ? Mais comment vous savez nos prénoms ? Nous étions étonnés.

Gérant : Vous venez de les dire en croyant parler sans que personne n'écoute. Il compose le numéro du refuge qu'il venait de trouver en faisant des recherches.

    Alors la, on est foutu. Nous regrettons de lui avoir dit d'où nous venons et qui nous sommes, pour le coup on a pas réfléchi. Après une brève discussion au téléphone, il raccroche, et nous adresse de nouveau la parole :

Gérant : Vos moniteurs arrivent, je vous le dis maintenant, ils sont remontés.

    Je suis paniquée, presque pâle, quand il nous dit ça. Lorsqu'Antoine va être là, je suis morte. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire..?

    Peu de temps après, Jenna et Antoine, franchissent le pas de la porte. Je vois à leur visage qu'ils sont vraiment très furieux, ils nous fusillent du regard. Le seul moyen de s'en sortir, c'est de coopérer, quand ils vont nous dire quelques choses. Mr Bartolini les fait s'approcher, et leur explique dans les moindres détails ce qu'il s'est passé. À chaque mots qu'il prononce, Antoine perd de plus en plus patience. Je finis même par me coller à Driss pour me rassurer, bien que nous soyons dans la merde tous les deux. L'explication terminé Anto et Jenna remercient le gérant, s'excusent de notre comportement, nous demandent de nous excuser à notre tour, puis nous ordonnent de rejoindre la voiture. Nous nous exécutons. Quand nous sommes dans la voiture, Antoine démarre et commence à rouler, pas un mot ne sort de nos bouches. Une fois assez éloigné il s'arrête, Jenna et lui, se tournent vers nous et commencent à nous réprimander fortement. J'ai honte de notre connerie, je baisse instinctivement la tête. Anto me hurle dessus :

Antoine : TU ME REGARDES QUAND JE TE PARLE S'IL-TE-PLAIT ! Je te le dis maintenant Anja, t'es morte quand on rentre. Il me dit ça tellement sèchement, que mon sang se glace.

    Jen retourna la phrase à Driss tout en ajoutant :

Jenna : Pas de dîner ce soir, dès qu'on rentre vous filer dans vos chambres, vous en ressortirez demain matin.

    Une chose est sûre.. Je suis plus que morte. Mes larmes commencent à couler lorsqu'Antoine reprend la route, ma punition va vraiment être horrible.. Je n'ose plus parler, je suis devenue muette. Tandis que Driss, essaie par n'importe quel moyen de négocier nos punitions communes mais rien à faire, ils n'en démordent pas et Jenna s'énerve un peu plus. Il finit par se taire et nous rentrons au refuge dans une ambiance très électrique.

Arrivés, je ne bouge pas. Je ne veux pas descendre, mais Driss me force à le faire en me disant que si je ne le fais pas je risque de me faire encore plus engueuler. Il n'a pas tort. Je sors donc de la voiture en trainant des pieds, je veux profiter du peu de liberté qu'il me reste. Mais Antoine, me pousse à l'intérieur du refuge. Une fois dedans Jenna nous ordonne d'aller dans nos chambres, avant de monter je prends Driss dans mes bras et le serre en lui disant "à demain" puis je pars presque en courant dans ma chambre, pour m'asseoir sur mon lit et pleurer. J'attrape rapidement mon téléphone et envoie un court message à Lital. Quand c'est fait, je le pose, et continue de réfléchir. Je pense au moment où Antoine va monter.. Il va encore me crier dessus.. Si cette vieille n'avait pas été là on ne ce serait pas fait griller. Le pire dans tout ça c'est pas l'engueulade qui va suivre mais plutôt la fessée..

    Non tu ne rêves pas j'ai 11ans et au refuge on se fait fesser. Enfin.. Ce qui sont dans mon cas.. Pourquoi ? Juste parce qu'on est des enfants dit "turbulent" qui se comportent comme des gosses de 5ans.. Bah désolée si on ne veut pas grandir.. Personnellement, j'ai beaucoup trop peur du monde adulte.. Donc oui j'agis comme une enfant.. Je ne suis pas la seule à être puni ainsi mais.. C'est presque injuste parce que.. Les autres sont punis avec des gifles (exemple : Driss).. Je préfèrerai une gifle moi.. Quoique non.. Ça doit faire mal.. Je suis perdue. Je continue de pleurer le visage dans les jambes jusqu'à ce que j'entende ma porte s'ouvrir. Je me redresse et vois Anto poser ma pomme sur le bureau, il me regarde de façon énervé et déçu. Je ne dis rien, je ne préfère pas. Lui, prend parole :

Antoine : Tu me déçois énormément Anja ! Et puisque c'est comme ça, tu ne sors plus du refuge jusqu'à nouvel ordre de ma part, est-ce que c'est bien clair ? Dit-il très froidement.

Moi : Oui c'est clair.. Dis-je la voix tremblante.

Antoine : Très bien. Maintenant lève-toi ! Toujours froidement.

    Ah non ! JAMAIS.. Voyant que je ne réagis pas, et que je ne bouge pas, il me lève en me tirant par le bras, ce que je regrette, lorsque sa main se pose à plusieurs reprises sur mon jean. Une chose est claire, j'ai mal. Quand il me lâche enfin, il dit sèchement :

Antoine : Je passerai te voir plus tard quand tu seras calme.

    Puis il sort de ma chambre pendant que moi je me jette sur mon lit, pour de nouveau pleurer, mais cette fois-ci dans mon coussin. Au bout de 10minutes je m'endors par fatigue. Ce n'est qu'une heure après que je me réveille le visage séché par les larmes. Quand je me redresse, je me rends vite compte que je n'ai plus aucune douleur et je souris légèrement, mais je suis rapidement ramenée à la réalité lorsque je me souviens être puni dans ma chambre. Je me lève de mon lit, allume la lumière et pars me rincer le visage, je me regarde dans le miroir, et ce que je vois me dégoutte. Je suis si laide.. Avant que je ne pleure de nouveau, je sors de la salle de bain, récupère ma pomme posé sur mon bureau et la dévore, car pour une fois j'ai faim.

Je finis mon goûter vers 18h30. Sur mon portable j'aperçois que j'ai une réponse de Lital, je lui réponds et envoie un message à Driss pour savoir comment il va. Quelques secondes après on toque à ma porte, je me lève et ouvre. C'est Antoine. En le voyant je n'ai qu'une seule envie, le serrer dans mes bras, mais je sais qu'il m'en veut encore. Alors avant qu'il ne parle, je m'excuse, ce qui le fait sourire fièrement. C'est jusqu'à 19h30 que nous discutons de ce que Driss et moi avons fait. Je l'avoue c'est mal.. Très mal. Je crois que ne volerai plus jamais.

Par la suite, il m'aide à faire mon sac puis descend dîner, tandis que, je reste tranquillement dans ma chambre à discuter avec Driss et Lital. Aux alentours de 21h05 je pars me brosser les dents, une fois fait je prends des feuilles, un crayon et dessine jusqu'à ce qu'Antoine monte me demander de me coucher. Pour une fois je me couche sans lire et sans râler ! Miracle, car d'habitude j'essaie toujours de négocier avec lui, et je râle beaucoup.

ANJAWhere stories live. Discover now