[I&II] Aissam et les Filles

[XXXIX]

Actuellement, j'suis sous pression. Je conduis comme une chauffarde jusqu'au domicile de Xhenissa parce qu'aujourd'hui, bagarre il y aura, du sang va couler sur les murs.
J'suis pourtant loin d'être le genre de fille qui en vient aux mains facilement, je privilégie plutôt les règlements de compte à l'amiable mais là, elle m'a trop titillée pour que je la laisse s'en tirer sans séquelles. Elle a besoin de grandes gifles et de chassés dans la gueule pour l'aider à reprendre ses esprits et avoir les idées claires.

Pendant que je dévale les rues du quartier des albanais à toute allure, la sonnerie de mon téléphone ne cesse de retentir ; Aissam est l'auteur de ses appels. Nul ne doute qu'il m'appelle pour me dissuader d'aller régler l'enfant d'autrui et c'est bien pour ça que j'n'ai prévenu personne en sortant de chez moi.
Du coup, j'ignore ses coups de fil et fonce chez l'ennemi.

Sans hésitation, j'me poste en bas de son immeuble et l'appelle. J'ai quand même un tant soit peu de respect ; je vais pas aller chez des parents alors que je compte dégommer leur fille

« Allo ? décroche-t-elle

— Descends maintenant de chez toi maintenant si t'es une femme, je la somme directement

— Euh, qu'est-ce qu'il se passe ?

— Descends maintenant ! Comme tu veux harceler et menacer les gens sur les réseaux, comme tu crois que j'suis ta pute, viens maintenant, je t'attends

— Vas-y, j'arrive, dit-elle avant de raccrocher »

C'est après m'avoir fait patienter dix minutes qu'elle a décidé d'enfin se montrer mais bien sûr, elle n'est pas venue seule ! Sa copie au format masculin l'accompagne, la mâchoire bien serrée, le torse bombé, les yeux m'envoyant des éclairs.
C'était prévisible et j'aurais du l'anticiper ; une pétasse qui ne t'insulte pas à découvert, genre c'est quand tu veux la frapper qu'elle va porter ses seins ? Des couilles.

Face à tant de trouillardise, je me demande un instant si elle mérite que je me salisse les mains pour sa gueule. La réponse est non mais on s'en carre l'oignon ; j'vais la rewen comme on dit à Molenbeek, lui faire regretter ses actes et je vais m'en donner à coeur joie, frère dans les parages ou pas.

«  Bah pourquoi tu ramènes ton frère ? je l'interroge sur un ton moqueur. T'as peur ?

— Il se passe quoi ? Tu veux quoi à ma soeur ? répondit son frère sèchement

— C'est à ta soeur que tu dois demander ça, elle me harcèle sur les réseaux depuis avril !

— Mais c'est pas moi ! dément Xhenissa l'air offusquée

— Vas-y ferme ta gueule là, tu m'prends pour une débile ou quoi ?! je rétorque en m'approchant d'elle

— Wesh calme-toi déjà, tu vas rien faire du tout ! braille son frère en s'intercalant entre nous

— Je vais rien faire ? Tu m'connais toi ?! Ta soeur, j'la bute quand je veux. En bas de chez vous, j'la démonte. Toi, tu m'as cherchée hein Xhen, t'as voulu faire la folle avec plus folle que toi ?! Maintenant, tu vas assumer

— Mais c'est pas moi ce fake wesh, dénie-t-elle. Pourquoi j'ferais ça ?

— Mais comment tu sais de quoi je parle ?! J't'ai parlé d'un fake moi ?!

— Euh... non m..mais Simba-

— Ah, ça parle plus français là ? je l'interromps en riant jaune

— Explique, explique ma soeur, y a quoi ? tente de me calmer son frère. Pourquoi tu viens faire du bruit ici ?

— Nous ne sommes pas frère et soeur déjà. Et puis, ta vraie soeur là, Xhenissa, mademoiselle est fiancée mais elle kiffe l'homme d'autrui et-