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Sa réfutation est suspecte et me laisse très perplexe.
Les informations ont du mal à s'emmagasiner dans ma matière grise tant j'suis pris de court... C'est pas possible, elle ne peut pas s'avérer être la commanditaire.

Putain, je vais péter un câble.

« Comment tu sais ?

De quoi ?

Xhenissa, comment tu sais ? je réitère fermement

Numéro 347, émet la dame du guichet l'air agacée

Euh... c'est moi, balbutie Xhenissa en détournant le regard »

Je ne peux pas y croire. Elle n'a pas fait ça, impossible. On doit être entrain de me faire un gag bien que l'absence de caméras dément cette hypothèse. Mais c'est incroyable, du sens pas croyable. Comment la jalousie et l'envie peuvent -elle mener à commettre un acte aussi atroce ? Certes, elle n'a rien affirmé mais elle n'a rien infirmé non plus et qui ne dit mot consent.
Que je cesse de me leurrer, je tiens bien la coupable en face de moi.

Elle se lève alors pour rejoindre le guichet numéro cinq et je la regarde s'en aller presque bouleversé parce qu'elle vient de me balancer la figure quand tout à coup, j'ai l'impression que mon esprit se détache de son enveloppe charnelle. Toute raison a fui et sans y penser à deux fois, la fureur fulgurant en moi, je prends appui sur mes jambes pour la suivre. Avant qu'elle n'arrive à hauteur du guichet, je l'attrape par le cou d'une force brusque, cogne violemment l'arrière de son crâne contre un poteau à deux reprises et me met à l'étrangler de toutes mes forces pendant qu'elle tente de se défendre, en vain.

Je ne suis plus que simple spectateur de ma colère.

« SALE PUTE ! COMMENT T'AS PU !

Vous êtes malade ! Lâchez la Monsieur !

JE SUIS UN FILS DE PUTE SI JE VOUS TUE PAS ! je m'égosille en serrant son cou

Lâchez la ! Vous êtes fou ! crie un homme en me retenant

SUR LA VIE DE MA MÈRE QUE JE VAIS VOUS TUER !

Mademoiselle ça va ? Vous voulez qu'on appelle la police ?

C'est qu'un bref aperçu de ce que je vais vous faire ! Bande de fils de pute ! »

Xhenissa se tient la gorge en toussant et reprenant sa respiration avec l'assistance de toute la poste pendant que je profère moult insultes à son égard, retenu par trois vigiles qui m'escortent dans l'arrière-boutique en essayant de me canaliser tant bien que mal. J'ai le sang bouillante, une haine tellement inexorable agrémenté à la frustration de ne pas l'avoir admirée s'agoniser devant moi. C'est tout ce qu'elle mérite. Heureusement pour elle, on ne vit pas dans le Bronx. Autrement, je l'aurais flinguée sans états d'âme si je possédais un gun sur moi cette salope.

J'arrive pas à croire qu'elle ait pu faire ça. Jamais, je dis bien jamais je n'aurais pensé qu'elle irait aussi loin. On ne parle plus de harcèlement sur les réseaux sociaux ni de petits mensonges nuisibles, encore moins d'une agression physique... là, il s'agit d'une affaire de viol, d'une immixtion dans l'intimité d'autrui par la force et la violence ou tout simplement de "comment détruire une personne de l'intérieur". C'est un acte abominable que personne, ni homme, ni femme, ne devrait subir.

Un souvenir de ma grande soeur, alors âgée de douze ans, rentrant de l'école en pleurs émerge dans ma mémoire. Elle racontait à ma mère qu'elle avait subi des attouchements sexuels dans le bus, lequel était bondé, par un vieillard et elle se sentait sale, était dégoutée. Pendant une semaine, elle n'a plus voulu se rendre en cours en transports. Si de simples attouchements peuvent mener à ce genre de réactions, alors un viol ?

[I&II] Aissam et les FillesWhere stories live. Discover now