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AMANDINE SOUPIRA. Il était seize heures, il neigeait dehors, et tout le monde se préparait pour la veille de Noël. Elle adorait cette période de l'année, et elle était heureuse parce que ce soir, elle allait fêter ça avec sa famille.
Mais quelque chose l'embêtait.
Elle possédait un fleuriste et même si elle avait deux employés, le vendredi, c'était elle qui fermait. Et chaque vendredi, un mec mignon venait acheter des fleurs.
Le problème, c'est qu'il venait vers la fermeture, à dix-huit heures. Mais aujourd'hui, veille de Noël, la boutique fermait exceptionnellement ses portes à dix-sept heures.
C'était stupide. Mais elle voulait vraiment le voir. Pour passer un joyeux Noël, pour passer un bon weekend. C'était la tradition. Elle ne pouvait pas partir sans le voir. Mais elle avait aussi promis à sa mère de l'aider à cuisiner pour ce soir, alors elle ne pouvait pas rester et faire comme si elle avait oublié.
Soudainement, elle entendit la porte, et quand elle releva la tête, elle ne put s'empêcher de sourire. Il était là.
-Bonsoir, il sourit aussi, et elle n'arrivait plus à réfléchir correctement.
-Euh, bonjour. Bonsoir.
Il s'approcha du comptoir.
-Est-ce que vous voulez quelque chose en particulier aujourd'hui ? le regarda-t-elle, attendant la réponse.
La plupart du temps, il voulait juste des fleurs, donc elle pouvait les choisir elle-même. Mais parfois, il avait des conditions. Il voulait des roses, ou tout un bouquet autour de la couleur orange. Elle aimait pouvoir faire ce qu'elle voulait, mais elle aimait aussi les challenges. Il lui faisait complètement confiance, et il ne s'était jamais plaint de quoi que ce soit, alors elle pensait qu'il aimait ce qu'elle faisait. Et que la personne pour qui c'était aussi. Elle ne savait pas qui c'était, mais elle avait sa petite idée. Il était plutôt mignon, et elle savait que c'était un joueur de foot. Amandine avait conclu que c'était sa copine. Elle n'était pas vraiment jalouse. Elle ne le connaissait pas. Et elle non plus. Ils étaient peut-être très mignon, et elle les shipperait. Et puis elle n'était qu'une petite serveuse, son avis n'était pas important.
-Pas vraiment.
Elle hocha la tête et commença à regarder les fleurs autour d'elle. Elle pouvait faire quelque chose avec des fleurs rouges. Après tout, rouge était une couleur de Noël. Elle commença à sélectionner des fleurs et à organiser son bouquet, concentrée.
Quand elle créait, elle se fichait des gens autour d'elle, beaux ou pas. Ce n'était pas juste son boulot, c'était quelque chose qu'elle adorait faire. Les fleurs étaient ses amies.
Après dix minutes, le bouquet était prêt. Elle sourit, fière, avant de le donner à l'homme.
-Voilà. Qu'est-ce vous en pensez ?
-Il est super. Merci beaucoup.
Il paya, et elle sourit. C'était déjà fini. Jusqu'à la semaine prochaine.
-Euh, hum, commença-t-il, et elle fronça les sourcils.
Pourquoi semblait-il soudainement anxieux ? Il était toujours si joyeux !
-Elles sont pour toi, dit-il, lui tendant le bouquet, et elle le regarda avec de grands yeux.
-Pour...moi ?
-Oui, pour toi, hocha-t-il la tête avec un sourire, et elle le prit, ne comprenant toujours pas ce qui se passait.
-Mais...et ta copine ? dit-elle sans réfléchir.
-Ma copine ? Je n'ai pas de copine.
-Oh. Je croyais que les fleurs...
-...étaient pour ma copine ? Pas du tout ! Elles sont pour ma mère. Je la vois tous les weekends et...c'est un cadeau. Elle m'a toujours soutenu et c'est grâce à elle que je suis la personne que je suis aujourd'hui. Et je ne parle pas simplement d'être un joueur de foot.
Ouais. Être mignon aussi.
-J'ai envie de t'offrir un bouquet depuis plusieurs semaines, mais...je suis un peu timide, au cas-où tu n'aurais pas remarqué.
Amadine haussa les épaules.
-Je le suis encore plus.
-Ça m'étonnerait. Je suis vraiment timide.
-Je suis genre, vraiment vraiment vraiment timide, insista Amandine. En plus, tu m'as offert ce bouquet. Un morceau de timidité est parti.
-Bon, d'accord.
Elle sourit avant de regarder les fleurs.
-Merci. Je l'aime beaucoup.
-En fait, c'est un peu stupide. Je veux dire, tu l'as fait, et maintenant je te le donne, je--
-C'est encore mieux. Je ne m'y attendais pas du tout.
Il la regarda, essayant de voir si elle le pensait vraiment ou si elle était juste polie. Mais elle semblait honnête.
-Je suis contente que ça te plaise.
Elle hocha la tête, et elle haussa les épaules, un peu gêné.
-Bon, euh, je dois y aller.
-Oh, bien sûr, hocha-t-elle la tête. Joyeux Noël, Reiss.
-Joyeux Noël, euh...
-Amandine.
-Joyeux Noël, Amandine. À vendredi prochain.
Elle sourit et commença à froncer les sourcils quand il ne bougea pas d'un pouce.
Finalement, il bougea, mais il ne fit pas ce à quoi elle s'attendait : il s'approcha d'elle et embrassa sa joue avant de se tourner et de quitter le fleuriste.
Une chose était sûre, elle allait passer un très joyeux Noël.
