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EMRE SOUPIRA, s'asseyant sur son canapé. Ce matin avait eu lieu son dernier entraînement avant les vacances, et il ne savait pas comment il se sentait. Il était content d'enfin pouvoir se reposer, mais il aimait tellement le football qu'il savait que ça lui manquerait dans quelques jours.
En plus, il devait préparer ses affaires pour rejoindre sa famille, alors il n'avait pas vraiment le temps de se reposer pour l'instant.
Cependant, il décida de s'offrir quelques heures--disons, juste le temps de regarder un film.
Il alla sur Netflix et commença à chercher quelque chose à regarder--peut-être qu'il devrait demander un bon film sur Twitter ?--mais il fronça les sourcils en sentant quelque chose.
Ça sentait un peu le popcorn...mais cramé.
Il n'avait même pas de popcorn chez lui--ce n'est pas comme s'il avait le droit d'en manger--, alors ça ne venait pas d'ici. Et puis peut-être que ce n'était même pas du popcorn.
Il décida d'ignorer l'odeur et continua à chercher un film, mais c'était de plus en plus fort : il ne pouvait plus faire comme si de rien n'était. Il éteignit la télé et se leva pour ouvrir la porte. Et c'est là qu'il vit toute la fumée dans le couloir, venant de l'appartement en face du sien. Moins d'une minute plus tard, il frappait à la porte avec ses chaussures aux pieds et ses clefs dans la main. La porte s'ouvrit sur une petite jeune femme qui avait l'air paniqué et qui avait de la farine dans ses cheveux blonds.
-Bonjour ? Je suis assez occupée...
-Est-ce qu'il y a le feu ? demanda-t-il, et elle secoua la tête, rougissant.
-Non ! J'ai brûlé des cookies alors il y a beaucoup de fumée et je ne sais plus quoi faire, dit-elle d'un air désespéré.
-Je peux entrer ?
-Bien sûr, hocha-t-elle vivement la tête, et la première chose qu'il fit fut d'ouvrir toutes les fenêtres.
-Tu as de la chance que l'alarme ne se soit pas déclenchée, remarqua-t-il, et elle hocha la tête.
Il regarda les cookies et ne put s'empêcher d'éclater de rire.
-Ne rigole pas ! croisa-t-elle les bras sur sa poitrine.
-Ils sont tout noirs. Comment c'est arrivé ? Tu les as oubliés là-dedans ? il pointa le four du menton, et elle soupira.
-Non. Mais ils n'avaient pas l'air tout à fait cuit alors j'ai ajouté dix petites minutes.
-Tu as déjà fait des cookies ?
-Non, marmonna-t-elle.
-Je vois ça, sourit-il, mais tu as de la chance, parce que c'est ma spécialité.
-Toi ? Tu sais cuisiner ? demanda-t-elle.
-Pourquoi pas ? J'ouvrirais peut-être une boulangerie un jour.
-Tu n'es pas footballeur ? l'interroga-t-elle, et il hocha la tête en souriant.
-Tu me connais !
Elle haussa les épaules.
-Je suis née et j'ai grandi à Dortmund, et ma famille vit toujours là-bas alors quand j'y vais, je dois m'asseoir et écouter les avis de tout le monde sur le dernier mercato. Ils étaient tristes que tu partes, d'ailleurs.
-J'étais triste aussi, rit-il, mais j'avais besoin de plus de temps de jeu. Mais tu es très chanceuse d'avoir le seul et unique Emre Mor pour faire des cookies avec toi.
-D'accord, hocha-t-elle la tête, eh bien, moi, Isabella Fuentes, serais ton commis de cuisine.
-Mon quoi ?
-Ton apprenti. Tu manques de vocabulaire.
-Je t'apprends à cuisiner, tu m'apprends du vocabulaire, sourit-il, et elle haussa les épaules.
-C'était subtil.
-C'est un autre de mes talents, mais je ne peux pas t'en dire plus, sinon tu sauras déjà tout sur moi. Où est la farine ?
Ils passèrent les deux heures suivantes à faire les cookies, et lui apprit même à faire du glaçage.
-Mets-les au frigo, ils seront parfaits dans quelques heures, lui conseilla Emre. Ils sont pour qui ?
-Ma famille, Isabella haussa les épaules.
-Ta famille ? Genre, ceux qui sont fans de moi ? Oh mon Dieu. Ils ont intérêt à être bon.
Isabella rit avant de sortir deux cookies du frigo et d'en donner un à Emre.
-On devrait compter jusqu'à trois avant de les goûter.
-Pourquoi ?
-Tu sais, c'est comme dans Hunger Games, au moins si c'est empoisonné, on mourra en même temps.
-D'accord, hocha-t-elle la tête et compta jusqu'à trois avant de croquer. C'est bon, ils vont aimer, confirma-t-elle, et il sourit.
-Génial ! La prochaine fois, je t'apprendrais à faire une des recettes danoises de ma mère, mais il faudra que tu m'apprennes du vocabulaire.
-Bien sûr, après les vacances, sourit-elle. Tu veux des cookies ?
-Non, t'inquiète, secoua-t-il la tête. Amuse-toi bien avec ta famille.
-Toi aussi.
Et ils s'amusèrent avec leurs familles. Mais quand ils rentrèrent, la première chose à laquelle ils pensèrent en passant devant la porte de l'autre fut qu'ils avaient hâte de se revoir.
