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JE DÉTESTE mes amis, je déteste mes amis, je déteste mes amis.
C'est tout ce à quoi Assia pensait.
C'est Noël aujourd'hui, je ne devrais détester personne.
Elle secoua la tête et regarda autour d'elle. Beaucoup de neige, ce qui est logique quand on passe Noël en montagne.
Ce qui n'était pas logique, c'est qu'elle avait perdu ses meilleurs amis pendant qu'ils skiaient.
Elle leur répétait depuis le début qu'elle n'était pas douée en ski, et elle pensait que ses amis feraient des efforts pour l'attendre sur la piste ou quelque chose.
Évidemment, ce n'est pas arrivé. Ils sont allés tellement vite que quand elle est arrivée en bas, ils avaient disparu.
Maintenant, elle marchait péniblement dans la neige pour prendre le télésiège. Elle était seule, mais elle avait quand même le droit de skier et de s'amuser.
Elle arriva enfin au télésiège et elle se dépêcha de monter. Un homme s'assit à côté d'elle, et ils commencèrent à monter.
Elle avait un peu le vertige, alors elle essaya de ne pas regarder autour d'elle, jalouse de ceux qui ne l'étaient pas : ils pouvaient admirer le paysage alors qu'elle paniquait, imaginant le pire.
Quand un coup de vent fit balancer leur siège, elle paniqua un peu.
-Hey, ça va ? demanda l'homme, et elle le regarda. Il sourit en voyant son visage. Vous avez le vertige ?
-Est-ce que mes émotions sont si visibles sur mon visage ?
-Dire non serait mentir.
Elle sourit. Il était mignon. Elle ne savait pas vraiment pourquoi ; peut-être un mélange entre son visage innocent et son accent.
Elle n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit : le télésiège s'arrêta soudainement, et ils se retrouvèrent comme ça, bloqués au milieu de nulle part.
-J'ai deux raisons de paniquer maintenant, elle marmonna, et l'homme se mordit la lèvre avant de prendre la main d'Assia.
-Je vais lire les lignes de ta main. Tu es gauchère ou droitière ?
-Gauchère, elle dit, sceptique.
-Je vais lire les lignes de ta main gauche alors. C'est ta main active. Il montra la ligne la plus haute sur sa main.
-C'est la ligne de cœur. La tienne commence entre ton index et ton majeur, ce qui veut dire que tu es sélective en ce qui concerne les gens que tu aimes.
Il montra la deuxième ligne.
-Ta ligne de tête est courte. Ça veut dire que tu es pratique et censée. Tu es très...réaliste, logique, organisée, et tu portes une grande attention aux détails parce que ta ligne est droite. Il lui montra la ligne la plus proche du pouce.
-C'est ta ligne de vie. Elle est très prononcée alors tu es en très bonne santé.
Il fronça les sourcils.
-Il y a aussi une ligne du destin, mais on ne voit pas vraiment la tienne. Tu veux savoir ce que dit ta ligne du mariage ?
-Ça existe vraiment ? elle plissa les yeux. Parce que j'en ai jamais entendu parler.
-C'est parce que la plupart des gens ignorent son existence.
-Dis-moi, elle hocha la tête.
Il prit sa main et regarda sur le côté, près de l'auriculaire.
-La plupart des gens ont plusieurs lignes, mais tu n'en as qu'une. Ça signifie que tu n'auras qu'une seule relation sérieuse dans ta vie.
Il lâcha sa main, et elle la regarda avec admiration.
-Comment tu sais tout ça ?
-J'ai lu des trucs dessus, il haussa les épaules comme si ce n'était pas grand-chose.
-C'est tellement intéressant !
-Les gens ne croient généralement pas à tout ça. Je veux dire, c'est pas de la science ou quoi.
-Ce que tu as dit correspond vraiment à ma personnalité.
Il sourit, et le télésiège se remit en marche.
-Bon à savoir. Même si tu n'y as pas cru, ça t'a distraite.
-Merci, elle hocha la tête. Comment tu t'appelles ?
-Thiago. Et toi ?
-Assia.
-Tu as perdu l'air paniqué que tu avais au début, il remarqua, et elle sourit.
-Tu es psychologue ou un truc comme ça ?
-Je suis joueur de foot, il dit, et elle fronça les sourcils, le dévisageant. Il enleva son bonnet, et en voyant ses cheveux, elle le reconnut.
-Thiago Silva, elle dit, surprise de se souvenir de son nom complet. Mon ami Luc a ton maillot.
Le télésiège arriva enfin en haut, et Thiago et Assia sortirent.
-Quel piste tu fais ? demanda-t-il, et elle haussa les épaules, honteuse.
-La bleue. Je suis pas très bonne en ski.
-Moi non plus. Et j'ai pas le droit de revenir blessé à Paris. Skions ensemble, il proposa, et elle hocha la tête.
-Bien sûr.
Et c'est ce qu'ils firent durant les deux prochaines heures.
