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-BONJOUR, EUH, je peux m'asseoir ?
Houssem attendit la réponse, mais apparemment, la fille devant lui ne l'avait pas entendu.
-Bonjour ?
Toujours pas de réponse. Il secoua sa main devant son visage, et elle releva enfin la tête, le visage rouge.
-Euh, oui ? Oh, vous me parliez ? Je suis vraiment désolé, je n'écoutais pas, je--
-C'est rien, rit-il, et elle ne put s'empêcher de le trouver mignon.
Pourquoi c'est la première fois que je vois cet humain ? Je devrais sortir de chez moi plus souvent.
-Je voulais juste savoir si je peux m'asseoir ici...c'est la seule chaise libre mais si tu as besoin de te concentrer, je comprends.
-Non, non, ne vous inquiétez pas !
Je ne peux pas lâcher la seule personne attirante qui me parle dans ma vie.
-Merci, sourit-il de nouveau, et il s'assit en face d'elle.
C'était parfait. Comme ça, elle pouvait faire semblant de regarder son ordinateur quand en réalité, elle regardait son visage.
C'est mal de fixer. Mais je ne fixe pas s'il ne me prend pas en flagrant délit, n'est-ce pas ?
Le serveur lui apporta une tasse, et il le remercia avant de boire et de faire un petit bruit bizarre.
Elle haussa un sourcil et le regarda.
-Désolé. C'était chaud.
-Qu'est-ce que tu bois ? demanda-t-elle.
-Du chocolat chaud, dit-il en haussant les épaules, et toi ?
-Du café.
-Le café, c'est pour les adultes, il secoua la tête, et elle rit.
-Tu n'en es pas un ?
-J'ai pas envie. Être un adulte, c'est pas marrant.
Elle secoua la tête, souriant.
-Le café m'aide à rester éveillée.
-Tu sais, j'ai lu l'autre jour que manger une pomme aide plus à rester éveillé que de boire du café.
-Wow, merci d'avoir partagé ton savoir.
-Je vais faire comme si ça n'avait pas l'air ironique. Pourquoi tu as besoin de rester éveillée ?
-J'écris un livre, dit-elle, et il sembla soudainement très intéressé.
-Vraiment ? Genre, un roman ?
-Ouais, dit-elle, un roman policier, pour être plus précis.
-Trop bien ! Je te dérange parce que tu ne peux pas écrire pendant que je parle, réalisa-t-il, et elle rit.
-C'est rien. Tu es la première personne qui s'intéresse à mon projet, en fait.
-T'en as pas parlé aux bonnes personnes, alors.
-Ouais, hocha-t-elle la tête tristement. Juste mes parents et mes soeurs.
-Ils ne te soutiennent pas ? demanda-t-il, surpris. Sa famille était toujours derrière lui, et il ne pouvait pas imaginer sa vie s'ils avaient été contre ses projets.
-Non. Ils pensent...que c'est juste une distraction. Qu'en fait, je ne sais pas écrire. Et que je ne serais jamais publiée.
-Ils ne peuvent pas savoir sans lire.
Elle sourit.
-Je ne peux qu'être d'accord. Je ne sais pas si je serais publiée et peut-être qu'ils ont raison et que ça n'arrivera jamais. Mais je veux essayer.
-Je ne sais pas non plus, mais j'espère que oui juste pour qu'ils aient tort, sourit-il, et elle se mordit la lèvre.
-Tu veux lire le premier chapitre ?
-Oh, t'es pas obligée, il secoua la tête, surpris, et elle secoua la tête à son tour.
-Non, je pense que j'aurais besoin...de conseils ? Si ça te dérange pas, bien sûr.
Il hocha la tête et elle tourna son ordinateur pour qu'il puisse lire. Elle attendit patiemment, regardant ses mains. C'était un inconnu, mais s'il n'aimait pas, elle ne saurait pas où se mettre.
-J'aime bien, vraiment, il releva la tête vers elle. Mais je pense que cette phrase, il tourna l'ordinateur pour qu'ils puissent tous les deux voir l'écran, n'est pas super claire. Qui est Ophélie ?
-C'est la fille du policier. T'as raison, c'est pas clair. Merci.
-Il y a autre chose, laisse-moi me souvenir...
Ils passèrent la dernière heure à parler du livre. Ils corrigèrent le premier chapitre, puis le suivant. Elle lui expliqua l'intrigue, et il lui donna son avis, qui l'aida beaucoup. Elle ne pensait pas que le point de vue de quelqu'un d'autre pouvait lui être aussi bénéfique. Le café et le chocolat chaud étaient froids et complètement ignorés. C'était le dernier de leurs problèmes.
🎄
Quand Houssem entra dans le magasin, ses pieds le menèrent vers le rayon des romans policiers sans même qu'il ait besoin d'y réfléchir. Il sourit quand il vit le titre de ce livre qu'il avait aidé sa petite-amie à trouver. Il prit le livre dans ses mains. Il ne pouvait pas être plus fier d'elle qu'en ce moment.
-Elle l'a fait, souffla-t-il, regardant son nom sur la couverture. Il l'ouvrit et fronça les sourcils en voyant son prénom sur la première page.
« À Houssem, qui m'a aidé et a cru en moi. Te rencontrer dans ce café bondé est la meilleure chose qui me soit arrivée. Parce que j'ai réalisé mon rêve grâce à toi. Je t'aime. »
