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GERARD SOURIT en entrant dans sa chambre. Sur un cintre, juste en face de lui, était accroché son pull pour le concours. Et comme chaque année, son but était de gagner.
Le FC Barcelone et le Real Madrid apparaissaient toujours comme des rivaux. Club rivaux, joueurs rivaux. Bien sûr, il arrivait que les médias disent que c'était juste un show, qu'ils s'entendaient très bien en réalité, surtout les joueurs réunis en équipe nationale--particulièrement les Espagnols. Et cétait vrai.
Mais une fois par an, il y avait une vraie compétition entre les joueurs des deux équipes : c'était le jour du concours du pull le plus moche.
Le nom expliquait assez bien de quoi il s'agissait : ils devaient choisit lequel d'entre eux portait le pull de Noël le plus moche dans la pièce.
Les quatre dernières années, c'était Gerard qui avait gagné le concours, et bien sûr, il voulait gagner une cinquième fois.
Il l'enfila et ne perdit pas plus de temps, quittant sa maison. Cette année, le concours se passait chez Suarez, qui ne vivait pas loin--c'était mieux que quand c'était à Madrid. Il n'aimait pas cette ville, de toute façon. Il arriva parmi les derniers, et il prit le temps de dire bonjour à tout le monde--et de juger leurs pulls en même temps.
-Hey, depuis quand tu participes au concours ? demanda-t-il à Lionel, qui faisait toujours semblant de ne pas entendre quand ils en parlaient dans les vestiaires.
-Jamais, Luis m'a juste fait remarquer que c'était de la nourriture gratuite, Lionel haussa les épaules, et Gerard rit.
Il soupira en entrant dans la cuisine. Il avait vu tout le monde sauf une personne, et il savait qu'il serait là. Il ne s'était toujours pas remis d'avoir perdu l'année dernière.
-Ramos, toujours aussi proche de la poubelle que possible, dit-il quand il le vit concentré sur son téléphone.
Le madridista le regarda, un sourcil haussé. Mais ils arrêtèrent tous les deux de trouver une réponse sanglante quand ils virent leurs pulls respectifs.
-Comment...
-J'y crois pas.
-Tu m'as suivi, Ramos ?
-Tu veux dire que tu m'as suivi. J'ai trouvé ce pull dans une petite boutique de Malaga et le monsieur a dit que c'était le seul comme ça.
Gerard secoua la tête. Hormis la couleur, leurs pulls étaient identiques.
-Il m'a dit la même chose. Il s'est clairement moqué de nous.
-Le rouge ne te va pas, de toute façon, marmonna Sergio, et Gerard rit.
-Parce que tu crois que le bleu foncé te va ? Est-ce qu'il faut que je te rappelle que c'est la couleur de mon club ? Blaugrana, ça te dit quelque chose ?
-On ne parle pas de foot là.
-Pourquoi ? Parce que perdre ce concours te rappelle que tu n'arrêtes pas de perdre el clasico aussi ?
-Je vais gagner.
-Je ne pense pas. Ça fait quatre ans que je gagne, tu ne vas certainement pas gâcher ma série de victoire. Je veux faire une manita.
-Eh bien, que le meilleur gagne, Piqué.
🎄
-Est-ce que tout le monde a voté ? demanda Jordi, regardant l'urne.
La plupart d'entre eux répondirent positivement, tandis que les retardataires cherchaient du papier et des stylos pour le faire.
-T'as voté pour qui ? Sergio demanda à Isco.
-Geri.
-Quoi ?! Pourquoi tu me trahis comme ça ? C'est moi, ton coéquipier !
-On vote pour les pulls, Sergio, pas pour la personne qui le porte. En plus, Geri aussi est mon ami.
Sergio continua de marmonner que c'était injuste, mais il n'eut pas plus le temps : Marcelo et Coutinho se levèrent pour compter les votes.
-Pourquoi c'est deux Brésiliens cette année ? Raphaël demanda.
-La règle, c'est un joueur de chaque club, ça ne dit rien sur les équipes nationales, Luis haussa les épaules.
Ils commencèrent à compter les votes, et de façon peu surprenante, c'est Gerard qui gagna.
Ils mangèrent le gâteau de célébration en se moquant les uns des autres de leurs pulls--il y en avait un plus moche que les autres, ce qui ne voulait pas dire que les autres étaient beaux.
Gerard soupira quand il remarqua que Sergio était seul, et s'assit à côté de lui avec son assiette sur les genoux.
-J'ai voté pour toi, dit-il, et Sergio fronça les sourcils.
-Pourquoi ?
-Parce que la couleur de ton pull est moche, ce qui l'élève au rang de plus moche.
Sergio leva les yeux au ciel.
-C'est pas super convaincant mais bon.
-Tu irais à un rendez-vous avec moi ? demanda soudainement Gerard, et Sergio rit.
-T'as fumé ? Je suis Sergio Ramos, tu te souviens ?
-Oui ou non ? il insista.
-D'où vient cette idée exactement ? On se déteste.
-Les médias veulent que tout le monde pense qu'on se déteste parce que c'est bon pour La Liga, la rivalité et tout ça. Mais on sait tous les deux que c'est faux.
-D'accord, Sergio sourit, j'irai à un rendez-vous avec toi.
Ils portèrent exactement les mêmes pulls au rendez-vous.
