Pour ma petite, queenpembe, qui me réclame Dembouz, la Bretagne et des crêpes dps tjr.
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ALEXIA SOUPIRA quand elle arriva au rayon des bougies. Elle faisait son shopping de Noël, et une de ses amies avaient demandé spécifiquement des bougies. Le truc, c'est qu'elle n'y connaissait rien en bougies.
Elle soupira une seconde fois et prit une bougie pour la sentir avant de froncer les sourcils. Ça ne sentait pas bon.
Comment était-elle supposée choisir entre toutes ces odeurs ? Devait-elle en prendre trois au hasard et faire comme si elle avait choisi avec attention ? Après tout, c'était juste un cadeau, pas une question de vie ou de mort.
Elle reposa la bougie sur l'étagère et essaya de trouver un vendeur pour l'aider. Peut-être qu'il pourrait l'aider en la conseillant.
Mais quand elle tourna la tête, elle fut obligée de mettre sa main sur sa bouche pour ne pas crier : Ousmane Dembélé était lui aussi en train de sentir des bougies. Dans le même magasin qu'elle. Dans le même rayon qu'elle.
Comment était-ce possible ?
Elle essaya de rester calme et prit une autre bougie pour la sentir, mais elle n'eut pas le temps de le faire parce que tout à coup, les lumières s'éteignirent.
-Oh merde, merde, merde, merde...elle entendit la voix d'Ousmane, et elle fronça les sourcils.
-Pas la peine de paniquer, c'est juste une panne d'électricité.
-J'ai peur du noir.
-Wow, t'as une veilleuse à Clairefontaine ?
-Comment...? souffla-il. De quoi vous parlez ?
-Laisse tomber, je te connais, Ousmane.
-Comment vous savez que c'est moi ? On est dans le noir complet et je suis noir.
-Je t'ai vu quand il y avait encore de la lumière.
-Pourquoi vous ne m'avez pas dit bonjour ? Je suis sympa. Et j'ai peur. Très peur. Et quand j'ai peur je parle et parle et p--
-Ousmane.
-Distrayez-moi !
-Ça sonnait pervers mais d'accord, dit-elle en s'asseyant. Assieds-toi. On va pas rester debout tout ce temps.
-Tout ce temps ? Qu'est-ce que vous voulez dire par "tout ce temps" ? C'est l'histoire de quelques secondes, n'est-ce pas ?
-Oui oui, bien sûr ! assura-t-elle, mais elle n'en avait aucune idée.
Il ne répondit rien et s'assit à côté d'elle. Elle soupira, ne sachant pas quoi dire.
-Qu'est-ce que tu fais ici ?
-J'achète des bougies.
Elle leva les yeux au ciel même s'il ne pouvait pas la voir.
-T'as pas une tête à aimer les bougies, Ousmane.
-C'est sûrement parce que les bougies sont pour ma mère.
-Aw, trop mignon !
-Et toi ? Attends, c'est quoi ton nom ?
-Bah, ça dépend. Parce que j'aimerais bien me marier avec toi un jour. Ou avec Timothy Weah. Ou avec--
-Tu veux te marier avec tout le monde, donc.
-Bah...je veux dire, je peux pas, c'est la France quoi. Je m'appelle Alexia au fait. J'achète des bougies pour une amie mais je trouve qu'elles puent.
-Moi aussi, honnêtement.
-Comment tu vas choisir ?
-Au pif, dit-il, et elle rit.
-Pourquoi tu ris ?
-Pour rien, dit-elle, et il y eut quelques minutes de silence. Tu veux une crêpe ?
-Quoi ? demanda-t-il.
-J'ai des crêpes dans mon sac. T'en veux une ?
Elle ne pouvait pas le voir, mais il secoua sa tête.
-T'es vraiment spéciale.
-J'prends ça comme un compliment.
-Est-ce que tu vas aller raconter aux médias que j'ai peur du noir ?
Alexia rit.
-Pourquoi je ferais ça ?
-Tu pourrais gagner de l'argent. C'est une peur ridicule.
-J'ai pas besoin d'argent, j'ai des crêpes dans mon sac. Et on contrôle pas nos peurs.
-De quoi t'as peur ?
-Des insectes.
Ousmane éclata de rire.
-Arrête de dire ! marmonna-t-elle, essayant de le frapper.
-Arrête de faire des mouvements vifs avec tes bras, ça m'fait peur !
-C'est le karma, dit-elle, et quand elle toucha enfin son visage, les lumières se rallumèrent. J'ai gagné ! s'exclame-t-elle avant de se lever, et Ousmane sourit.
-Je croyais que t'étais comme ça juste parce qu'on était dans le noir, mais j'avais tort.
-Oh, je suis toujours comme ça, haussa-t-elle les épaules, et il hocha la tête.
-Je vois. Hey, il y a un rayon où ils font des crêpes artisanales, je venais toujours ici quand je jouais à Rennes. Tu te joins à moi ?
Elle fronça les sourcils, le regardant.
-Et les bougies ?
-Revois tes priorités, Alexia. D'abord, les crêpes, ensuite, les bougies.
-T'as raison, hocha-t-elle la tête avant de le suivre.
Jamais elle n'avait imaginé qu'un jour, elle mangerait des crêpes avec Ousmane Dembélé au lieu de faire son shopping de Noël. Pourtant, c'était en train d'arriver. Et après ça, ils essayèrent de leur mieux de choisir des bougies qui ne sentaient pas trop mauvais avant d'échanger leurs numéros et de partir.
Alexia n'osa pas lui envoyer de message.
Le jour de Noël, elle reçut un message d'Ousmane lui souhaitant un joyeux Noël rempli de crêpes.
