Chapitre 04 : « Eclat de lumière et lueur d'espoir »

249 38 47
                                    

   Carter ne pipa mot et se contenta de la regarder ramasser ses affaires.

   Quant à Vanessa, elle vit juste les basquettes de la personne qui ne bougeait pas d'un poil. Alors elle hurla encore plus :

   — Non mais en plus même pas tu ne t'excuses pas ! continua-t-elle. Pauvre con, on est encore le matin et je ne suis pas d'humeur pour me prendre la tête avec toi.

   — Pauvre con, vraiment ? Pourtant, ce n'est pas ce que j'avais lu dans ta lettre.

   La voix de Carter résonna de toute part ; spécialement en elle.

   S'insultant, Vanessa mordit d'abord l'intérieur de sa joue puis la lèvre inférieure.

   C'était une blague ?

   Elle releva tout doucement la tête. Des chaussures, elle remonta jusqu'à sa main où elle y vit son sac à dos pendu. Prenant appui sur son genou, elle se mit debout, les jambes tremblantes.

   Une énorme blague !

   Se concentrant un peu plus, elle comprit réellement où elle se trouvait.

   Les bruits, qui s'étaient estompés, avaient repris de plus belle. Elle entendit encore plus de vacheries qu'elle ne le voudrait, comme :

   « Ce n'était pas elle qui a fait sa déclaration et avait pris la fuite hier. »

   « Encore une idiote qui craque pour Carter. »

   « Elle vient de l'insulter ou je rêve ! Est-ce qu'elle en a réellement conscience même ? »

   « Carter est quand même gentil, il est parti la voir. Moi à sa place, je jetterai son sac et je demanderai à ce qu'on la dégage du lycée. »

   « Elle est trop conne ! »

   Les larmes de Vanessa se mirent à couler avant même qu'elle ne les arrête.

   « Voilà qu'elle se met à pleurer. »

   « Elle le fait exprès ou quoi ? »

   « Maintenant, elle veut qu'il la prenne en pitié ! Pff, pathétique ! »

   « Il se peut qu'elle croie qu'elle va le conquérir en jouant à la fille malheureuse. »

   « Si c'est le cas, elle est vraiment plus conne que je ne le pensais. »

   Les sanglots de Vanessa redoublèrent.

   Malgré tout, elle se ressaisit rapidement, ne voulant pas se laisser atteindre de cette manière. Elle ferma de nouveau les yeux un bref instant pour se concentrer et chasser tous ces parasites qui lui grillaient les neurones. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle les plongea dans les prunelles de Carter et oublia de nouveau tout ce qui l'entourait. Étant trop intenses pour elle, elle posa son regard ailleurs, cherchant par la même occasion, un moyen de le fuir. Comme à son habitude.

   — Vanessa López, dit Carter en lui tendant son sac.

   Prenant son courage à deux mains, Vanessa le remercia tout en le détaillant.

   Carter se retourna et se mit à marcher. Il enfonça ses mains dans ses poches. Mais aussitôt, il s'arrêta et sortit des papiers. Il pivota de nouveau pour se tourner vers elle et tendit sa main à l'intention de la jeune fille.

   — Tiens, j'allais oublier.

   Tout le monde fut choqué de son geste accompagné de cette phrase. C'était hallucinant, irréaliste. Sans aucun doute, ils n'y croyaient pas. Que pouvait-il bien avoir à lui dire ? Ou plutôt à lui écrire. Carter n'allait pas répondre à ses avances... Si ? Cette pauvre fille banale ne pouvait pas sortir avec lui.

   Si les garçons étaient restés stupéfaits, les filles, elles, étaient en train de bouillonner. Elles se disaient trop jolies pour que Carter les rejette et qu'il ne garde que cette Vanessa sortit tout droit de nulle part.

   De son côté, la principale concernée eut un bug avant d'oser sécher ses larmes et de se mettre à sourire.

   Finalement, les miracles existaient bel et bien !

   Vanessa s'imaginait aussitôt revenir au lycée dès le lendemain matin, ses doigts entremêlés à ceux de Carter pour bien faire rager les autres.

   — Ben tu le prends, dit Carter d'un ton sec, à force de patienter.

   Il poussa sa main vers elle.

   Face à cette insistance, Vanessa se mit à avancer vers lui, un grand sourire aux lèvres.

   — Je crois que je ne m'attendais pas à une réponse si vite de ta part, murmura Vanessa en prenant la lettre.

   Elle bascula d'un pied sur l'autre.

   — A vrai dire, après ce qui s'est passé hier, je n'aurai pas du tout cru avoir de réponse, tout court.

   Carter se contentait seulement de la fixer.

   — C'est maintenant que je dois la lire ? demanda Vanessa.

   Il hocha de la tête.

   — A voix haute ?

   Il hocha une nouvelle fois.

   Avec un grand sourire, Vanessa déplia le papier avec douceur, prenant soin de ne pas le froisser et encore moins le déchirer. Elle se mit à lire attentivement ce qui était écrit.

   Au fur et à mesure de sa lecture, son sourire disparut. Elle laissa ses affaires tomber. Ses larmes menacèrent à nouveau de couler, mais elle prit sur elle pour ne pas lui donner la satisfaction de la voir dans cet état encore une fois.

   Tout le monde autour d'elle patientait.

   On n'entendait plus les nuisances de toute à l'heure, on n'entendait d'ailleurs plus aucun bruit.

   A force d'impatience, et du fait que personne ne bougeait, un garçon que Vanessa ne connaissait pas, eut l'audace de lui prendre le papiers des mains. Il se mit à lire, haut et fort afin que tous ses camarades l'entendent. C'est ainsi que les autres se libérèrent de cette attente infernale.

 C'est ainsi que les autres se libérèrent de cette attente infernale

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Coeur TurbulentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant