[Chapitre 17]

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Se laissant aller dans une euphorie absolue, elle retrouva Lana assoupie sur la table.

Elle lui passa les bras autour du petit corps de sa mère. Ravie de lui montrer sa sérénité.

— Ma chérie, tu es là ?

Elle se redressa, la voix complètement endormie.

— Oui, maman.

Vanessa déposa un baiser sur son front accompagnée des gestes doux et alla ranger son sac.

Lana, heureuse de la voir ainsi, espérait qu'elle le serait d'autant plus après ce qu'elle avait à lui dire.

— Il faut qu'on discute, ma chérie.

Vanessa stoppa tous ses mouvements.

Lana n'allait pas tout même pas lui faire part d'une de ces nouvelles susceptible d'effacer son bonheur. Pour une fois, elle se sentait heureuse...

— Oh ! Elle se retourna violemment vers sa mère. Si c'est pour m'annoncer un truc qui gâcherait mon humeur, tu peux le garder.

Vanessa sortir rageusement des habits pour les ranger par la suite. Elle allait et venait dans la pièce dans le seul but de la fuir.

Juste pour aujourd'hui, pourvue que rien ne vienne la bousiller. Par pitié, juste le temps d'une journée.

— Non, non, ma puce. T'en fait pas. C'est plus une bonne nouvelle.

Un t-shirt à la main, elle souffla et ferma les yeux un court instant. Elle se retourna alors vers sa mère avant d'aller s'asseoir sur le lit, le dos redressé.

— J'ai appelé mon amie de longue date, aujourd'hui.

— Ton amie ? Je croyais que tu n'en avais pas ?

Sa mère rit de bon cœur.

— Oui mon amie. Mais c'est pas le plus important, elle fit un mouvement de balayage de la main. Je lui ai demandé si elle pouvait nous héberger le temps que j'achète quelque chose de mieux.

— Héberger ? Mais pourquoi ? On est bien ici.

Vanessa fronça des sourcils ne comprenant pas ce virement de situation. Pourquoi si soudain alors qu'elles y vivaient depuis l'incendie ?

— C'est Darius qui m'a conseillé.

— Qui est Darius ?

Pourquoi changer maintenant alors qu'elles avaient pris le train-train de la vie quotidienne ? Clairement, Vanessa ne le sentait pas. Sûrement le refus de tout recommencer... Elle aurait aimé rester encore longtemps se terrer dans cette petite chambre.

— Franchement Vanessa, ce n'est pas le plus important. Mais bon, si tu veux tout savoir, c'est ton médecin et il m'a dit qu'un environnement moins opprimé serait bénéfique pour ton rétablissement.

— D'accord.

Quand il s'agissait de son rétablissement, elle ne cherchait plus midi à quatre heures, juste savoir la fin. Elle allait simplement regretter cette pièce. De toute façon, qu'est-ce que ça lui coûterait d'aller vivre chez l'amie de sa mère ? Rien de bien terrible, en tout cas.

— C'est quand on part ?

— Ce soir ! On avait convenu pour 18h, mais tu n'étais pas encore rentrée. Et comme je ne pouvais pas te joindre, j'ai dû lui envoyer un message la prévenant de notre retard. Fais ta valise. Tu prends le minimum, le reste, on reviendra les récupérer après, on a suffisamment perdu du temps comme ça.

Lana, ayant déjà sa valise faite, laissa sa fille faire la sienne et appela un taxi.

À peine une demi-heure plus tard, le taximan attendait devant la vieille boulangerie.

Coeur TurbulentWhere stories live. Discover now