[Chapitre 24]

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— Non, dénota-t-elle, je viens d'arriver. Désolée de vous interrompre, mais Preston m'a demandé de venir vous chercher, car le serveur attend vos commandes.

— D'accord ma chérie.

Carter observait Vanessa sans rien dire.

A présent, qu'allait-elle faire ?

Sur ces pensées et sans prendre conscience de ses mouvements, il empoigna le bras de la jeune fille.

Choqués, ils ne bougèrent pas. Vanessa les yeux grands ouverts, et lui, sourcils foncés, se demandant bien pourquoi il s'était empressé de l'empêcher de la laisser partir. Certainement par pitié son état.

Elne, étonnée, prit conscience de ses soupçons, Vanessa les avait bel et bien entendue. Mais surtout, elle était contente que derrière le masque de son fils, son cœur tendre s'y trouvait toujours. Elle n'espérait pas moins.

— Bon les jeunes, je vous laisse discuter entre vous. Je commence à avoir faim, mais ne tardez pas.

Elne ne perdit pas plus et boosta chemin vers son mari et son amie.

Dès qu'Elne fut disparaître de leur champ, Vanessa tira pour se libérer, mais Carter serra encore plus sa prise.

— Tu veux quoi, Carter, elle émit, la voix complètement cassée.

— Tu ne vas rien dire ?

Toujours les sourcils relevés, il attendit qu'elle soit hors d'elle. Rien ne vint.

— Tu veux que je te dise quoi ? Dit-elle plus fermement. J'ai bien compris que tu ne m'aimais pas, mais tu n'étais pas obligé de jouer au salopard.

— Vanessa, je veux que tu comprennes que je ne peux pas te donner ce que tu attends de moi.

— Merci de me le dire, c'est très charmant de ta part. Maintenant, laisse-moi partir.

— Non. Attends...

— Attends rien du tout, Carter, elle hurla en pleure. Tu crois que c'est un choix ? Ben non ! Moi non plus j'aurai voulu ne pas tomber amoureuse de toi. Encore moins, habiter avec toi... me rendant la vie plus difficile, mais les choses sont ainsi faites. Tu n'y peux rien. Je n'y peux rien. Alors c'est bon, murmura-t-elle par la suite, la voix tremblante, arrête de me torturer. S'il te plaît, Carter. Je t'en supplie.

Carter lâcha son bras. Abasourdi, il ne savait pas s'il devait la consoler ou laisser la situation telle qu'elle.

Clignant des yeux, il la vit partir en courant. Finalement, c'était mieux ainsi. Ça lui évitait de devoir faire un choix totalement impossible.

Carter hocha la tête, dans un « Oui, c'est mieux ainsi. » avant de passer sa main dans ses cheveux. Il emboîta les pas de Vanessa. C'était forcément un mal pour un bien. Le mal, c'était maintenant, le bien suivrait forcément après, peut-être même dès son passage de la porte du restaurant.

Installé à une table près d'une fontaine à eau, chacun se fiait à son assiette, les adultes dans une discussion pour le moins cultivant et les jeunes, dans un silence mort. De temps à autre Carter rivait son regard sur Vanessa qui ne mangeait pas. Elle s'amusait avec son assiette et restait dans ses pensées sans prêter attention à ce qui l'entourait. Même les éclats de rire de leur mère ne la conquirent pas. Finalement, il n'aurait pas dû lui dire la vérité à sa mère avant de manger. A présent, elle allait certainement s'affamer et c'était la dernière chose qu'il voulait. Il fallait qu'il évite cette situation. Déjà qu'elle avait voulu se tuer par le feu et maintenant, c'était la faim.

Coeur TurbulentWhere stories live. Discover now