Chapitre 8 : « Nouvelle amitié »

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   Pourquoi fallait-il à chaque fois qu'une bêtise dans ce genre lui arrive ?

   Vanessa resta au sol pendant un instant, ne voulant pas faire face à Carter. Lui prouver qu'il avait raison était la dernière chose qu'elle voulait.

   Carter haussa les sourcils et se pinça l'arrête du nez. Il s'agenouilla devant elle. Dégageant une mèche de son visage et la regardant de ses prunelles marrons, il lui souffla deux mots :

   — Fille stupide.

   Il se releva et souffla d'exaspération.

   Warren s'apprêta à lui sauter dessus une nouvelle fois, mais le voyant faire, Vanessa se releva et lui empoigna les mains. Elle ne saurait dire d'où lui était venue cette force, mais elle avait su l'arrêter à temps et c'était tout ce qui comptait.

   Cet affrontement devait s'arrêter maintenant avant que ça ne vire encore à la catastrophe.

   Lentement, elle fit déplacer sa main sur le torse de Warren et le massa pour mieux le calmer. Le regard toujours rivé sur Carter, elle appréhendait sa réaction. Elle avait peur qu'il se fâche du comportement de son ami et qu'il agisse mal. Toutefois, Carter se contenta de serrer les dents. Il se positionna à la hauteur de Warren et murmura durement :

   — Je laisse couler Warren. Mais, la prochaine fois que tu me refais ce coup-là, je ne réponds plus de moi, pote ou pas. Et toi López, fille stupide ou tête de mule, dit-il en se retournant vers Vanessa pour s'adresser à elle, je déteste les idiotes dans ton genre. Elles me dégoûtent et m'hérissent les poils !

   Sur ces mots, Carter arrangea la manche de son sac à dos et s'en alla sans un coup d'œil en arrière.

   La foule regarda Vanessa et Warren et finit par se dissiper sur de nombreux chuchotements.

   Vanessa attrapa son sac et se mit à courir, voulant à tout prix s'éloigner de ce raffut. Même si tout le monde était parti, elle se sentait bien trop idiote à rester là, sans rien dire.

   Désemparé de son comportement, Warren lui courut après.

   — Attends Vanessa ! Vanessa, s'il te plaît, arrête de courir ! Tu vas te faire mal. Vanessa !

   Il la rattrapa et la tira à lui, la collant à son torse.

   Il passa sa main dans les cheveux de la jeune fille. Lui chuchotant des mots doux pour qu'elle se calme, comme la mère de Vanessa lui faisait.

   — Chut, chut. Là, là, c'est fini. Tu n'as plus rien à craindre.

   — J'en ai assez, je ne veux plus revivre ça. Hier matin encore, j'étais invisible et là, tout le monde se moque de moi et m'insulte.

   Elle pleura toutes les larmes de son corps, mouillant la chemise grise de son camarade, à tel point que sa morve se colla dessus.

   — Je veux m'en aller. Je veux partir loin de tout ça et ne plus jamais revenir.

   — Non, tu ne feras pas ça. En revanche, je vais t'amener chez toi. Durant tout le week-end, tu vas te reposer et puis, on en reparlera. Ne donne pas satisfaction à Carter.

   — Comment ne pas la lui donner ? Il vient de tout me prendre.

   — Non c'est faux, émit fortement Warren, un peu plus tôt j'ai vu la fille joyeuse que j'avais l'habitude de voir lorsqu'elle se réfugiait sur le toit, pensant qu'elle était seule. Si j'ai pu l'apercevoir, c'est qu'au fond elle y est toujours. Je veux revoir cette fille-là. Apprendre à mieux la connaître. Alors on va trouver un moyen de faire regretter à Carter ce qu'il vient de te faire et tout ça ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Allez, maintenant, je te ramène chez toi !

   Chose dite, chose faite ! Assise dans la voiture de Warren, Vanessa lui indiqua un emplacement où il pouvait se garer.

   — Je suis désolée Warren. Pour tout !

   — Tu ne devrais pas. Vanessa, tu es très forte, ne laisse pas les autres te convaincre du contraire. Encore moins, Carter.

   — Oui. Merci.

   Elle se força à lui sourire.

   — Bon, je vais y aller.

   — D'accord et n'oublie pas, repos après on parlera de comment gérer Carter.

   — Encore merci.

   Elle ouvrit la portière et la claqua derrière elle. Pas à pas, elle avança vers sa maison. Une fois à l'intérieur, elle déposa ses clefs et enleva ses chaussures.

   A peine rentrée dans le salon, le bruit de sa sonnette retentit. Elle revint sur ses pas et ouvrit la porte.

   — Warren ?

   Elle fronça des sourcils.

   — J'ai oublié de te passer mon numéro, au cas où.

   — Ah oui. Euh... bien sûr. Vas-y, rentre !

   Avant de l'installer, elle lui demanda s'il voulait quelque chose à boire.

   Son téléphone à la main et un verre de jus dans l'autre, elle revint s'asseoir près de lui.

   — Charmante maison, dit-il d'un air observateur.

   — Ah bon ? Tu trouves ? Moi, je la trouve laide, confia Vanessa.

   En effet, la vieille maison n'avait rien de charmant. A vrai dire, depuis que Lorenzo était parti, personne n'avait la tête à la décoration ni à l'entretient de la maison. Aujourd'hui, il y avait plein de travaux à faire. Pour Vanessa, c'était plus une porcherie qu'autre chose. Alors oui, il y avait de quoi s'étonner quand un mec comme Warren la trouvait à son goût.

   — Elle n'en reste pas moins charmante.

   — Si tu le dis.

   Dans un sourire, il lui dicta son numéro, buvant de temps à autre son jus. Elle attendit qu'il terminât pour rincer le verre et revenir devant lui.

   — Je suis désolée Warren mais je vais devoir te mettre dehors, dit-elle en riant nerveusement. Ne le prends pas mal mais je vais me reposer et essayer de me remettre de cette journée.

   — C'est normal. De toute façon j'étais juste venu te passer mon numéro. Franchement, n'hésite pas.

   — Hum, fit-elle en hochant la tête.

   Une fois seule, elle alla prendre une douche froide, à la rendre partiellement amnésique

   Puis, elle se mit au lit, pleurant jusqu'à s'endormir.

   Lana rentra pratiquement vers vingt-deux heures. Elle était partie directement dans la chambre de sa fille. La voyant déjà endormie, elle n'avait pas voulu la réveiller. Comme les mouchoirs étalés au sol, sa fille avait passé une terrible journée. 

 

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