[Chapitre 10]

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Les passants ayant vu l'incendie avaient appelé les pompiers. Ces derniers l'amenèrent à l'hôpital.

De ses analyses, ils avaient pu relever son identité et prévenu sa mère qui arriva très inquiète.

Lana s'était mise à culpabiliser. Elle pensait au fait qu'elle n'aurait pas dû se rendre au travail pour éviter que sa fille ne fasse une tentative de suicide. Ce qu'elle n'avait jamais eu le courage de faire après le départ de son ex-mari.

— Bonjour, madame Racentti, fit un homme dans la trentaine, vous êtes la mère mademoiselle Flores ?

— Oui.

Lana sécha ses larmes et essaya de se calmer pour prêter attention au médecin.

A la vue du visage de l'homme qui se tenait en face d'elle, elle savait que ça ne serait pas une bonne nouvelle, malgré qu'elle gardât espoir.

— Dites-moi juste que ma fille n'est pas morte.

C'était bien plus difficile pour elle de prononcer ces mots que de les penser. Mourir ? Oh non ! Hors de question. Elle refusait d'y croire. Vanessa était une battante alors elle devait continuer à se battre.

— Je suis désolée madame...

— Quoi, désolé ?

Lana leva la voix. Ses larmes coulèrent encore plus.

— Si vous n'êtes pas là pour m'annoncer la mort de ma fille alors pourquoi vous excusez-vous ? Vous n'allez tout de même pas me dire que vous l'avez tué, j'espère.

Plus elle parlait et plus elle pensait à des choses affreuses. Sa culpabilité ne fit que grandir. Comment allait-elle faire sans sa fille ? Elle qui ne l'avait jamais lâché. Elle qui l'avait rendu vivante.

Elle s'approcha de lui et commença à le frapper.

— Rendez-moi ma fille. Espèce de monstre. Rendez-moi ma fille !

Trop agitée pour lui, le médecin n'eut d'autre choix de lui injecter un calmant, la faisant perdre connaissance.

Quelques heures plus tard, Lana se réveilla, légèrement assommée.

Dans un silence lourd, rempli de malheur, elle essaya de se relever ; en vain.

Après une éternité passée à compter les gouttes de sérum, le médecin qu'elle avait rencontré plus tôt, pénétra dans la chambre.

— Comment vous sentez-vous, madame ? Fit-il dans le plus grand des calmes.

— Comment voulez-vous que je me sente après ce que vous venez de me faire ?

Elle le regarda avec des éclairs dans les yeux, toujours en ayant l'envie de l'étriper.

— Je l'ai fait pour votre bien madame Racentti.

— En quoi est-ce pour mon bien ? Je vais porter plainte contre vous dès que je sortirai de cet foutu hôpital et vous verrez si c'est pour le bien de qui.

Sur la colère, Lana retrouva la force qui lui manquait et se leva, volant de nouveau sur le médecin, tombant dans un bruit sourd sur le sol.

— Maintenant, vous allez me dire ce que vous avez fait de ma fille.

Les poings atterrissaient comme un torrent de pluie sur le corps du jeune homme.

— Calmez-vous madame, dit-il après avoir réussi à attraper les poignets de Lana.

— Non je ne me calmerai pas. Je veux ma fille maintenant.

—Si vous ne vous calmez pas, je vous remets sur sédatif.

Coeur TurbulentWhere stories live. Discover now