Coeur Turbulent

[Chapitre 12]

Lentement et silencieusement, elle se rapprocha de sa fille et la prit dans ses bras. Cette fois-ci, Vanessa n'y vit pas de refus et se laissa aller sur sa mère.

En temps normal, Lana aurait sûrement réagi de manière irrationnelle. Qu'importait si ça l'aurait blessée. Aujourd'hui, tout était différent. Elle apprenait à redéfinir les choses et à comprendre ce qui l'avait échappé. Alors, une simple mise au point était tout ce dont elles avaient besoin.

— Je suis désolée ma chérie. Pardonne-moi, je t'en prie mon amour. Je suis désolée de ne pas avoir été présent plus tôt. Je suis désolée de t'avoir laissée si seule. Je suis désolée de ce qui t'est arrivé. Mais mon amour, je suis là maintenant et je ferai tout pour que tu te sentes bien.

Jamais elle aurait pensé que sa fille pouvait s'imaginer ces horreurs. Qu'avait-elle fait ? Comme allait-elle la réparer ? Elle avait vraiment perdu les pédales. Lana n'était plus ce qu'elle était lorsqu'elle était encore au lycée. Elle n'avait pas été la bonne mère qu'elle se fictionnait à être pour ses enfants. Sa fille !

Faiblement, elle lui dit :

— Tu n'es pas un monstre, tu es la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. Tu es ma fille, tu ne m'horripiles en aucun cas ! C'est moi qui culpabilise parce que je me tiens responsable de ce qui t'est arrivé. Je n'arrête pas de me dire que si je ne t'avais pas délaissé, rien de tout ça ne se serait produit.

Vanessa s'agrippa à sa mère. La serrant plus fort que tout. Elle voulait la sentir contre elle, sentir que sa vie valait la peine d'être vécue. Qu'il fallait qu'elle saisisse la seconde chance qu'elle avait.

— Je suis désolée maman, je ne voulais pas... je ne voulais pas que ça arrive... Je te demande pardon.

— Oh ma chérie.

Lana la serra aussi forte que le fit sa fille.

Mère et fille restèrent ainsi pendant des longues minutes.

Elle s'excusait chacune à leur tour. Voulant réellement se faire pardonner pour mieux aller de l'avant.

Cette situation était malheureuse, c'était vraie... mais leur lien ne faisait que de s'affermir. Elles en avaient besoin. Il y avait trop de tension pour qu'elle n'éclate un jour. Le mauvais jour, mais c'était quand même.

Lundi matin, accompagnée de sa mère, Vanessa se rendit à l'hôpital pour savoir si elle pouvait se faire greffer.

Le médecin lui avait fait un bilan complet. Examinant les possibilités de contaminations et déterminer les éventuelles interventions à avoir. Grâce aux soins que Lana lui avait procurer sur le conseil de Darius ; alias, le docteur Azaley, la greffe lui était accessible.

Dans l'après-midi, elle avait eu droit à son opération, qui dura des heures. Pour un résultat époustouflant.

— Madame Racentti, l'opération est maintenant terminée, dit le docteur Azaley. Elle est en salle de réveil.

— Ô Grand, merci ! Merci docteur.

Lana le prit dans ses bras, tremblante de joie et de la pression redescendait peu à peu. Elle se détacha de lui sur une note plaisante :

— Ne vous ai-je pas dit de m'appeler par mon prénom.

Elle lui fit une tape sur les épaules.

— Tu veux vraiment que je mette ne colère contre toi. C'est pas possible ça. Je t'ai déjà dit de m'appeler Lana. Je risque de vraiment me fâcher un jour.

Ces semaines, passées à faire des allers-retours dans l'enceinte de l'hôpital pour avoir les ordonnances de sa fille, les avaient rapprochées. Elle se permettait de se détendre avec lui pour rebaisser le poids que cette situation lui mettait sur les épaules. Oubliant quelquefois sa vie bordélique.