[Chapitre 19]

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Offensée, ses yeux se transformèrent en une arme massive, prête à l'assassiner. Pourquoi elle se cassait la tête avec lui aussitôt le matin ? De toute évidence, avec lui, ça serait jamais autrement. A présent, fallait qu'elle redescende de ses nuages et se décide à convaincre sa mère à trouver une nouvelle maison, le plus vite possible !

— Crétin, elle cria en plein milieu de la rue, tu ne peux pas faire un effort. Fait au moins semblant d'être touché ou d'être flatté que je t'aime depuis trois ans. Je ne sais pas moi, revêtue-toi de ton masque d'adorable petit garçon et sois aimable avec moi, pour une fois de ta vie.

— Pourquoi je le serai ? A ce que je sache, je ne t'ai rien demandé.

— Tu es sérieusement entrain de me dire ça Carter, mais tu t'entends parler. Hier encore...

— Hier encore quoi ? Dis-moi Vanessa, à quel point es-tu stupide de croire que ça serait autrement ? Qu'es-tu encore allée chercher dans ta tête-de-moineau ? Ne me dis pas que c'est à cause du pari ? Non certainement pas ! C'est plutôt ce que j'ai stipulé, n'est-ce pas ?

Voilà qu'il s'amusait à jouer aux questions-réponses. C'était dans ces moments-là que Vanessa pensait à le tuer. Quelquefois, elle aurait aimé que son amour fût un amour malveillant pour mieux le torturer et lui montrer ce que ça faisait de se sentir opprimer dans ses sentiments.

— Je pensais que tu te serais rendue compte que je l'avais fait pour que tu te la fermes. (Il rit.) N'as-tu pas conscience de ta capacité ? Crois-tu réellement en être capable. Sais-tu que pour cela, tu devras prendre en compte tous les élèves du lycée. Par conséquent, tu aurais une chance sur les mille sept autres ! Te sens-tu toujours capable de me démontrer que tu peux me surpasser. Tu peux toujours décliner l'offre, hein. Je te laisse l'occasion rêver de le faire. Il n'y a que toi, moi, ici, présents.

Carter, qui l'avait devancé, revint à sa hauteur et pencha vers elle. Il la fixa pendant un instant de ses yeux rieurs avant de reprendre son sérieux et plonger sa tête dans le cou de Vanessa. Il renifla son odeur et remonta jusqu'à son oreille, frappant son souffle contre sa peau mate. Elle n'osait pas bouger de peur d'y mettre fin. Elle se contentait de frémir à chacun de ses passages.

— A quel point es-tu amoureuse de moi, Vanessa ? Jusqu'où es-tu prête à aller pour me l'exprimer ? A quoi es-tu paré pour me montrer qu'effectivement, tu tiens à moi ?

Se redressant, il embrassa la joue de la jeune fille. Il reprit sa posture de départ, l'air de rien.

Vanessa, tiraillée par ses émotions, était paralysée sur place.

Elle savait à quoi s'attendre, ça oui. Du moins, elle avait une petite idée. Mais de là ? Elle ne savait plus quoi penser. Plus quoi dire. Plus quoi faire. Le temps s'était estompé. Plus rien n'existait autour d'elle. Plus rien n'avait d'importance ! Elle voulait juste revivre le moment où il lui avait déposé ce baiser. Cet endroit qui contenait encore la chaleur de ses lèvres.

Les émotions étaient tellement fortes qu'elle s'était mise à pleurer. Elle ne savait pas si c'était parce que Carter la narguait ou parce qu'elle nageait dans le bonheur. Elle voyait très bien qu'il prenait son pied à lui faire du mal et revenir comme une fleur. Il avait tellement de comportements contradictoire qu'elle n'arrivait plus à suivre.

Vanessa secoua la tête et se trémoussa lorsqu'elle le vit lever les yeux et poussa un juron pour tourner le dos. Elle aurait tout de même voulu lui coller une baffe, juste pour qu'il ressente un minimum, le mal qu'il lui infligeait.

Elle lui emboîta le pas et le contourna, lui bloquant le passage avant de cracher :

— Quel gâchis ! Fallait que je tombe sur toi, une personne qui me déteste pour je ne sais quelle raison. Pourquoi mon cœur n'avait pas su choisi Warren. Ma vie aurait été bien plus simple. Lui au moins, il sait s'y prendre avec les femmes, crétin !

Coeur TurbulentWhere stories live. Discover now