[Chapitre 15]

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Il s'arrêta.

Elle s'avança jusqu'à sa hauteur et prit son regard d'assassin.

Avoir son dos lui apportait beaucoup plus de courage et lui prouvait qu'elle avait raison de réagir comme elle comptait le faire.

— Qu'est-ce qui te rend tout-puissant ? Qu'est-ce qui te fait croire que tu domines les autres ? Qu'est-ce qui te fait croire que tu pouvais me traiter comme tu le fais ? Hein, quoi ?

Vanessa s'en foutait royalement de ce que les autres pouvaient penser. En ce moment, elle venait de prendre la plus grande décision de sa vie. Elle voulait juste, pour une fois, dire ce qu'elle pensait de tout ce cirque. Ce qu'elle pensait de cette hiérarchie non-légitime.

— D'accord pour toi, on est tous des abrutis... mais, tu penses que jouer l'arrogant et montrer ta supériorité en te moquant des autres ou en les ignorant comme bon te sembles, te rend plus désirable ? Tu penses que tu vaux beaucoup mieux que nous, n'est-ce pas ?

Carter se retourna très doucement pour entendre la suite.

Pendant un cours instant, elle fut déstabilisée. Elle s'attendait à ce qu'il restât dos à elle, le temps qu'elle lui balançait ce qu'elle avait sur le cœur. Mais là, devoir supporter son regard rendait la tâche plus compliquée qu'elle ne lui paraissait. Néanmoins, elle gardait tout son cran et décidait de continuer son monologue. De toute façon, au point où elle était, elle ne se demandait plus ce qui pourrait lui arriver de pire.

— Tu penses que parce que tu es beau, riche et surdoué en tout que tu peux faire ça ? Tu penses que parce que je t'aime, que tu as de beaux yeux charmeur, que tu es grand en plus d'être fort et d'avoir un joli sourire, que tu m'ensorcelles...

Elle arrêtait son récit dès lors qu'elle prit conscience de sa bêtise. Elle qui pensait que rien de pire ne pouvait lui arriver... c'était raté.

Merde ! Et puis merde ! Qu'est-ce que je racontais encore ?

La minorité de filles, qui commençait à l'entrevoir comme la seule personne à pouvoir remettre Carter sur le qui-vive, venait de voir leur espoir s'envoler. A présent, elle pensait simplement que Vanessa avait perdu les boules. Qu'elle était réellement folle.

Le reste — des personnes présentes — se mettait à se parler et à se regarder, l'air totalement éberlué par cette fille. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait chez elle, ça dépassait l'évidence.

Vanessa, venant de se rendre compte de sa gourde, essaya de se rattraper tant bien que mal.

— Hum... ce que je voulais dire c'est que, tu n'es pas si parfait et encore moins meilleur que les autres.

Carter tira ses lèvres dans un sourire moqueur.

— Beau, grand, surdoué... mais aussi imbécile, con, arrogant... Mais alors, il faut savoir. Tu ne peux pas me dire, je t'aime et deux secondes plus tard, me dire que tu me détestes en me crachant toute la rancœur que tu as envers moi.

— Ce n'est pas l'important, reprit-elle aussitôt. Tu dois juste savoir que même si je me retrouve à la rue, jamais, jamais, j'accepterai quelque chose venant de toi. Je n'ai pas besoin de ton aide.

Son courage était aussitôt retombé.

Dans un excès de détresse, à la recherche d'une aide, elle tourna la tête à droite, puis à gauche, elle s'aperçut seulement le comportement moqueur des autres. Elle se traita de tous les noms. Elle, qui avait commencé à se féliciter lorsqu'elle avait débuté ses propos, venait de redescendre de plusieurs étages. Finalement, peut-être qu'elle était vouée à perdre face à lui. C'était certain désormais, ses camarades avaient leur preuve de sa débilité ! Néanmoins, ne voulant pas les laisser l'écraser, elle reprit de plus belle sa défense :

Coeur TurbulentWhere stories live. Discover now