[Chapitre 29]

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Vanessa n'avait plus de doute. Carter parlait bien d'une fille. Personne ne pouvait parler d'un membre de sa famille avec tant d'ardeur. Et cette fille lui avait brisé le cœur. Elle le poussait à continuer à l'aimer toujours plus. Mais... est-ce qu'il voudrait changer ses sentiments envers elle ?... Vanessa doutait. Déjà qu'elle pensait que le cœur de Carter n'était fait que de pierre... Maintenant, elle ne savait pas si elle devait être contente qu'il arrivait à être amoureux ou en colère de savoir qu'il en aimait une autre... D'autant plus qu'elle ne savait pas ce qui ferait changer son amour pour elle...

Vanessa pensait à Carter qui était là. Avec elle. Elle se devait donc de tout faire pour qu'il réussisse à l'aimer, elle. Lui donner tout ce que cette fille n'avait pas su lui offrir.

Rapidement, elle se leva et courut dans la chambre du jeune homme.

Ce soir, il semblait d'humeur à s'ouvrir. A se confier. Il lui avait remonter le moral alors qu'il était parti tout triste, aux bords des larmes. C'était à son tour maintenant de l'aider à se sentir mieux. Qu'importait ce qu'il adviendrait. C'était leur soirée. Rien ne la gâcherait.

Lorsqu'elle pénétra dans la chambre, le néant l'enveloppa. Seule la forte respiration de Carter lui parvint aux oreilles.

Vanessa alluma la lumière.

Un rapide coup d'œil dans la pièce, elle le vit assis au milieu du lit. Le dos contre le sommet de celle-ci, il avait la tête baissée. Les bras tendus, ils étaient en retenus sur ses genoux pliés. Il n'avait même pas pris la peine de regarder dans sa direction. On aurait dit qu'à la vitesse où la porte était ouverte, il savait déjà qu'elle allait faire éruption dans son antre.

Lentement, pas après l'autre, Vanessa arriva à sa hauteur. Elle prit le temps de le détailler. Elle ne l'avait jamais vu dans un état pareil. Elle ne se serait jamais permis de l'imaginer, d'ailleurs.

Quelques secondes après, elle s'accrocha à son cou. L'encerclant de ses bras, elle colla sa tête à la sienne.

- Ne soit pas comme ça, elle finit par dire. S'il te plaît, ne sois pas triste. C'est de ma faute. Je suis désolée. Je n'aurai pas dû m'emporter à propos mon père. Je t'ai blessé. Excuse-moi.

Voilà qu'elle se retenait de pleurer avec lui. Ça n'aurait rien arranger. Si elle voulait le consoler, elle devait arrêter de chouiner à la moindre des choses.

- Pardon. Pardon. Pardon.

Ce n'était pas pour que Vanessa s'empêcherait de sans cesse murmurer des excuses. Elle culpabilisait de l'avoir rendu malheureux. Si c'était pour le voir de cette manière, elle aurait avalé toutes ses émotions le temps du dîner. Ensuite, elle aurait eu la liberté de les exprimer au moment voulu.

Dorénavant, ils étaient deux à souffrir. Deux à souffrir d'un amour perdu qui ne laissait qu'un goût amer. Un goût de regret et de remords. Un goût amer remplit de si jamais.

Elle ne pouvait pas le laisser comme ça, pleurant de cet amour dont il était prisonnier.

- Carter, je t'aime.

Il releva sa tête rompant leur étreinte.

Vanessa s'assit sur ses jambes, face à lui. Elle apporta ses mains sur les bras du lycéen qui ne cessait de la fixer.

- Je t'aime, tu m'entends.

Elle se redressa, se mettant sur ses genoux.

- Que m'importe si ce que je fais te met en colère. Que m'importe si demain, tu te réveilles et que tu recommences à m'ignorer. Que m'importe si mon amour t'étouffe. Que m'importe si je dois souffrir aujourd'hui, demain et les autres jours à venir...

Vanessa se rapprocha et d'une main, elle lui redessina les traits de son visage endurci.

- Moi, je t'aime. Je t'aime bien au-delà de ces limites que tu t'imposes, Carter.

A la seconde où elle termina sa phrase, elle passa sa main derrière son cou et colla brusquement ses lèvres aux siennes.

Voyant l'absence de réceptivité de Carter, Vanessa mordit sa lèvre inférieure, le poussant à gémir, ouvrant la bouche par la même occasion. Elle en profita pour y glisser sa langue, se pressant encore plus contre lui. Carter céda, répondant au baiser avec la même fougue.

Entrechoquant leurs dents, Carter attrapa la tignasse de Vanessa pour approfondir leur baiser. Il l'entraîna avec lui sur le lit.

Toujours collée l'un à l'autre, Vanessa se retrouva en califourchon sur lui. Elle se sépara de lui, reprenant son souffle.

Carter en profita pour libérer sa queue-de-cheval. Les cheveux de Vanessa tombèrent en cascade, prenant fin sur le buste du jeune homme à moitié allongé sous elle. Elle posa une main sur le ventre de ce dernier, prenant appui sur lui. À l'aide de l'autre, elle dégagea les mèches qui lui barraient le visage et dit à moitié essoufflé :

- Carter, je t'aime vraiment et qu'importe ce qu'il adviendra, je ne te lâcherais pas !

Il prit le temps de bien la détailler. Puis, il l'attira de nouveau à lui.

- Je sais !

Une nouvelle fois, leur bouche se chercha et reprit leur danse.

Vanessa s'enfichait pas mal des conséquences que ces actes allaient avoir, demain où à l'instant d'après. Pour le moment, elle voulait juste guérir son cœur brisé.

Carter lui avait donné la force de continuer à l'aimer. Il lui avait donné une raison de plus de rester à ses côtés. Elle était confiante. Déterminée. Elle se retrouvait barricader à affronter quiconque viendra lui prendre son homme.

Vanessa se convainquait par les doutes qu'elle m'était sur les sentiments de cette fille. Car, pour elle, si cette fille aimait réellement Carter, jamais elle ne l'aurait abandonné. Encore moins d'une façon si lâche. Cette fille n'avait pas le droit de réduire son cœur en miette ! Elle aurait dû se battre. Se battre pour lui, car il valait tous les sacrifices du monde.

Rien que d'imaginer avoir Carter rien que pour elle, la faisait frémir davantage sous ses caresses. Vanessa ne demandait que ça... Tenir le tenir dans ses bras. Le caressé. L'embrassé. Lui dire « Je t'aime » mainte et mainte fois sans compter. Sans peur de le perdre, car il serait à elle. Comme en cet instant précis... Le rêve !

Vanessa frissonna.

Elle se serra contre lui, s'abandonnant totalement.

Elle était heureuse !

Pour l'instant, Vanessa se satisfaisait de ce qu'elle avait. Elle se réjouissait de ce moment. Demain, elle se mettrait plus sérieusement à lui faire comprendre que ses mots n'étaient pas à prendre à la légère. Que c'était une promesse. Une douce et belle promesse. Il serait à elle ! Elle serait à lui ! Heureux ! Ce n'était certainement pas cette fille qui viendrait changer les choses... Elle avait définitivement perdu sa place. A l'instant où elle l'avait quitté !

Ne disait-on pas : « Qui part à la chasse perd sa place » ?!...

Ne disait-on pas : « Qui part à la chasse perd sa place » ?!

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⏰ Last updated: Jul 22, 2019 ⏰

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