Chapitre 05 : « Réponse humiliante »

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Chère Vanessa,

La prochaine fois que tu voudras te déclarer à quelqu'un, évite de passer par l'écrit.

Il se trouve que tu écris très mal et fait beaucoup trop d'erreurs pour une personne qui est censée avoir son bac en fin d'année.

D'ailleurs, je ne sais pas ce que tu fous ici, car même un enfant de primaire ferait mieux que toi.

A part ça, c'était bien vu comme idée. Ça me change des filles qui viennent me voir dans leur tenue fraîchement payer pour m'impressionner. Je suppose que je devrais te remercier de ce divertissement... Alors je te le dis, merci !

   Tout le monde pouffait de rire tandis que Carter bâillait d'ennui.

    — Regardez tout le monde ! Carter ne s'est même pas donné la peine de la lui signer, dit le mec en élevant le bras pour montrer la lettre à tout le monde. Attendez, encore mieux, il a corrigé sa lettre !

   Le jeune homme leva le bras et fit le tour de ces camarades, leur pointant les endroits où Carter avait apporté une correction à l'aide d'une ancre colorée ce qui suffisait à rendre les autres encore plus bruyants qu'ils ne l'étaient. Les personnes qui la critiquaient reprirent de plus belle.

   « Punaise j'ai failli y croire. »

   « Moi non, elle est bien trop moche. Je te l'avais dit. »

   « C'est ce que je disais, elle est trop conne, maintenant elle se tape la honte et elle s'affiche encore plus devant tout le monde. »

   « A sa place, je n'oserai plus mettre les pieds ici et je sauterai par-dessus le premier pont que je verrai. »

   C'était cruel de se dire que certaines personnes avaient si peu d'empathie pour les autres. Elles finissaient toujours par dire des choses blessantes et sales libérant leur méchanceté et leur aveuglement face au monde qui les entoure. C'est écœurant !

   Vanessa serra les poings en écoutant ce qui se disait.

   Quant à Carter, il assista à la scène sans jamais ouvrir la bouche. Il n'avait même pas pris la peine de tourner la tête pour regarder les gens qui l'entouraient et mettre fin à cette mascarade. Il se contentait seulement d'avoir les yeux rivés sur Vanessa pour observer sa réaction.

   Sous les hurlements et les huées des élèves, Vanessa restait rigide. Elle ne savait pas comment sortir d'ici. Quoi qu'elle décidât de faire, sa vie était fichue. Il n'y avait plus de retour en arrière possible et encore moins la possibilité de s'effacer. Tellement que même vouloir ne jamais rencontrer Carter de nouveau était devenu une chose totalement surréaliste.

   Dans cette impasse absolue, un garçon sorti de nulle part arracha la lettre des mains de l'imbécile qui faisait son malin. Il ramassa et rangea toutes les affaires de Vanessa étalées sur le sol et les mit dans le sac étalé sur le sol avant de crier à tout le monde :

   —  Vous trouvez ça normal de vous moquer d'elle comme ça ?

   Certains s'écartèrent pour lui laisser plus de place.

   — Vous trouvez ça normal que Carter l'insulte comme ça alors qu'elle s'est déclarée à lui ? Si c'est le cas, c'est que vous ne valez pas mieux que lui ! Vous vous êtes déjà imaginés et demandés ce qu'elle peut ressentir ? Vous là, dit-il en pointant du doigt un groupe de filles, je vous vois rire alors qu'il y a encore quelques temps, c'était vous que Carter envoyait balader. Au lieu de la soutenir, vous préférez critiquer et ouvrir votre grande bouche pour dire que si Carter ne sort pas avec vous, il ne sortira pas non plus avec elle.

   La tête baissée, Vanessa regarda sa main prise dans celle de cet inconnu qui était venu la sauver.

   Etant énervé par la scène qui se déroulait sous ses yeux, il avait agi de manière impulsive, ne contrôlant absolument pas ses réactions.

   — Bande d'idiots, dégagez d'ici.

   Pour s'assurer que tout le monde l'avait entendu, sa voix s'était faite plus forte.

   Le grand blond se tourna vers Vanessa.

   De ses yeux verts, doux et chaleureux, il serra encore plus ses doigts entrelacés à ceux de Vanessa.

   Par ce geste, il lui donna la force nécessaire qui lui manquait pour avancer avec lui car seule, elle n'aurait pas fait un pas.

   Il l'attira et l'entraîna avec lui. Juste avant qu'ils ne s'effacent des autres, il fit face à Carter et s'adressa à lui, lui disant sèchement :

   — Je t'avais dit d'arrêter tes conneries, Carter. Même si tu te fiches d'elle, s'il y a bien une chose sur laquelle elle a raison, c'est que t'es qu'un pauvre con !


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Coeur TurbulentWhere stories live. Discover now