Chapitre dix-sept

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- Putain, Matt, tu dates !

Le brun écarta les bras quand il vit la blonde arriver rapidement vers lui. Ils ne s'étaient quasiment pas parlés du week-end et Matteo devait bien avouer qu'elle lui avait un peu manqué.
Même s'il n'était pas vraiment démonstratif habituellement, il laissa Alexia se serrer contre lui quelques secondes.

- Alors, c'était bien la campagne ?

Matteo fit retomber ses bras de chaque côté de son corps et haussa les épaules.

- Ouais, c'était sympa.

Matteo ne comptait pas s'attarder sur sa réponse. Ce week-end avait été reposant et très agréable mais maintenant qu'il était revenu, il se sentait de nouveau aussi mal que quand il était partit. Il essayait de ne pas le montrer mais Alexia le connaissait par cœur. Il savait que ça allait être compliqué à cacher.

Mais pour le moment, elle ne releva rien et se contenta de sourire. Elle passa son bras dans le dos de Matteo et posa le sien sur son épaule avant de commencer à marcher vers leur amphithéâtre.

- C'était cool de revoir ton père ? demanda-t-elle.

- Euh ouais.

Alexia leva finalement les yeux vers le brun, les sourcils froncés. Son sourire avait rapidement diminué face à l'attitude de Matteo.

- Ça va ?

Le brun évita son regard et haussa simplement les épaules.

- Oui, pourquoi ?

- Je sais pas, t'es pas bavard.

Matteo ne répondit rien.
Il avait réussi à mettre de côté ce qu'il s'était passé avec le châtain ce week-end. Mais revoir Alexia lui faisait rappeler ce moment et il se sentait mal de rire avec elle alors qu'il avait embrassé son copain quelques jours avant. Et il se sentait mal de lui cacher ça, mais il ne pouvait simplement pas lui dire.

- T'inquiète, ça va, assura-t-il avec un sourire.

- Si tu le dis.

Sans plus parler, ils allèrent en cours. Et la journée se déroula de cette manière, ils se parlaient, rigolaient mais Matteo restait assez distant. Il savait qu'Alexia l'avait remarqué, mais elle ne relevait pas.

Le soir arriva vite et ils se quittèrent avec une simple bise. Matteo savait que la blonde ne comprenait pas son comportement et que cela l'attristait, mais il n'arrivait pas à agir normalement. Il se sentait vraiment coupable. Beaucoup plus qu'il ne l'aurait imaginé.

Il rentra rapidement à pied jusqu'à chez lui. Une fois arrivé, il salua sa mère et monta directement dans sa chambre, où il s'affala sur son lit.
La tête dans l'oreiller et les bras écartés sur le matelas, il ferma les yeux et soupira de soulagement d'être enfin seul. Enfin, ce fut sans compter la porte de sa chambre qui s'ouvrît pour laisser apparaître sa mère.

- Matteo, on a quelqu'un à dîner ce soir, le prévint-elle en se baissant pour ramasser des chaussettes qui trainaient.

Le brun leva sa tête de l'oreiller pour pouvoir parler distinctement.

- Qui ça ? marmonna-t-il.

- Un collègue.

- Arrête de toucher à mes affaires, soupira Matteo en la voyant s'approcher de son bureau.

- Ce n'est même plus une chambre, c'est une porcherie.

Malgré ces mots, sa mère reposa ce qu'elle tenait sur son bureau et se tourna vers lui.

- Je le connais ? demanda le brun.

- Qui donc ?

- Bah ton collègue.

- Oh, non. Mais il ne devrait pas tarder alors évite de trop traîner.

Matteo regarda sa mère sortir de sa chambre et souffla. Il ferma ses yeux quelques secondes et les rouvrit, sachant pertinemment que s'il ne bougeait pas dans les prochaines minutes, il finirait par s'endormir.
Alors il se leva de son lit et descendit rapidement les escaliers pour rattraper sa mère.

- Au pire, tu peux dire que je suis pas là ? Je reste dans ma chambre, promis je ferai pas de bruit, tenta le brun en allant dans la cuisine où sa mère se trouvait.

- Matteo, soupira-t-elle.

- Quoi ? Tu lui as dit que je serais là ?

- Je ne lui ai rien dit du tout, ça s'est fait à la dernière minute.

Matteo posa ses mains sur le comptoir, l'air décidé.

- Alors parfait ! Je sors pas de ma chambre, j'ai même pas faim de toute façon.

- Matteo, je sais pas...

- Oh allez, s'il te plaît ! Je me sens pas d'être poli et bien élevé ce soir, soupira-t-il.

Sa mère se tourna vers lui, arrêtant ce qu'elle était en train de faire.

- Bon ok, lâcha-t-elle finalement.

- Cool, merci !

- Mais tu ne sors pas quand il sera là, ce serait très malpoli.

- T'inquiètes pas, je vais aller me coucher.

Sa mère acquiesça et le brun posa un rapide baiser sur sa joue avant de disparaître. Il était étonné que sa mère accepte, mais content. Il n'était vraiment pas déterminé à passer une soirée ennuyante avec un inconnu. Il ne savait même pas ce qu'il venait faire ici, sa mère n'avait pas pour habitude d'inviter ses collègues à la maison. Mais il ne se posa pas plus de question et rejoignit rapidement sa chambre.

Là-bas, il se mit rapidement en jogging et, comme plus tôt dans la soirée, il s'affala sur son lit. Il mit en route, sur son ordinateur, un épisode de série, et prit son portable. Dessus, il regarda rapidement ses réseaux sociaux.
Sur Instagram, il remarqua une photo où il était identifié. Il était sur un canapé avec Noah, Aron et Antoine à ses côtés. Cette photo avait été prise lors de la dernière soirée, et pourtant il n'en avait aucun souvenir. Ils avaient tous un sourire bête et défoncé sur le visage, mais le brun trouvait cette photo marrante.
Il regarda les personnes identifiées et alla d'abord sur le profil d'Antoine pour le suivre. Comme tout bon nouvel abonné, il regarda rapidement les quelques photos qu'il possédait avant de retourner en arrière.

De là, il hésita à cliquer sur le profil du châtain. Mais quand il le fit, il soupira en voyant qu'il était en masqué. Et il ne comptait certainement pas s'abonner. Il ne voulait pas avoir affaire à lui, même sur les réseaux.

Matteo reposa son portable à côté de lui, se concentrant plutôt sur l'épisode qui avait commencé sur son ordinateur.

Best mistakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant