𝑻𝒉𝒆 𝑮𝒉𝒐𝒔𝒕 𝑨𝒏𝒅 𝑴𝒆 •° ⁿᵒʳᵉⁿᵐⁱⁿ

0.6

Jaemin

Ces jeux vidéos sont vraiment intéressants. J'ai l'impression de connaître cet endroit, il m'est familier... Je suis sans doute déjà venu ici de mon vivant. Les jeux vidéos me passionnaient sûrement, car même en ce moment, je ressens une grande envie d'y jouer. Jeno pourrait peut-être en prendre un et l'essayer. Ça me permettra de voir.

Alors que je me retourne vivement pour parler à ce dernier, je vois un blond discuter avec eux. Comment se fait-il qu'il y ait déjà des clients de si bon matin ? Ils ne devraient pas se préparer pour le travail ou pour les cours ? C'est d'ailleurs quelque chose que je ne regretterais jamais.

Seulement... Ce client me semble familier. J'ai une impression de déjà vu mais, bien sûr, ça ne me revient pas parce que je ne me souviens de rien. Si ça se trouve, c'est quelqu'un que je connaissais lorsque j'étais encore en vie. Je deviens soudainement intrigué, car pour le moment, mis à part cette boutique, ce garçon est le seul indice dont je dispose sur ma vie. C'est la seule personne qui me semble familière depuis mon réveil.

• Tiens, je m'adresse à Jeno, c'est qui ce type ? Tu le connais ?

Cet imbécile m'ignore royalement. Et en passant, je vois bien les rougeurs sur son visage et sa gêne. Ce blond serait-il son coup de cœur ? Ou pire, son petit copain, directement ? Donc il serait gay. Je n'aime pas les gays. Quoique... Peut-être que j'étais aussi gay, moi. Je n'en sais rien. J'ignore tout et ça m'énerve. Une fois qu'on sera seuls, il me faudra discuter avec Jeno et éclaircir mes pensées...

•°•°•°•°•°•°•°•

• C'est malin, ça. M'avoir ignoré toute la matinée en disant être pressé pour le travail, et finalement se faire renvoyer dans sa baraque en même pas une heure.

- Tu pourrais te taire ? Ça m'aiderait beaucoup, il soupire.

Jeno est assis sur son canapé, télécommande à la main, et fait défiler les chaînes. Son collègue, Chittaphon apparemment, a insisté pour qu'il rentre chez lui. Par conséquent, on est de nouveau seuls dans sa maison. Et il est toujours aussi peu accueillant envers moi.

J'aurai aimé lui prendre cette télécommande des mains. Le seul problème c'est que, devinez quoi ? Je suis immatériel. Oh ? Vous l'aviez deviné ? Et bien félicitations.

• Jeno, j'aimerai qu'on parle.

- Et moi j'aimerai qu'un nouveau téléphone me tombe du ciel, ainsi qu'un milliard de dollars. Mais tu vois, on n'obtient pas toujours ce qu'on veut.

Si je pouvais attraper cette télévision, je la lui lancerai en pleine gueule. Juste parce que je ne peux rien lui faire, il en profite. Si au moins il devait rester vautré devant cet écran, il aurait pu jouer à des jeux vidéos, pour que tout le monde s'amuse.

• C'est important, j'insiste. Tu pourrais au moins m'accorder deux minutes. J'ai besoin de ton aide.

- T'es un inconnu et en cas de problème, tu ne peux rien me faire. Les ingrédients parfaits pour ne pas que je t'aide.

• Si tu m'écoutes, tu pourras te débarrasser de moi après.

Grâce à une force survenue de nulle part, il lance la télécommande sur le fauteuil à proximité et se tourne vers moi, soudainement intrigué.

- Tu as toute mon attention, il sourit faussement.

Avant de poursuivre, je lâche un long soupir afin de bien lui faire comprendre à quel point il m'exaspérait.

• Alors voilà... J'ai envie de mener l'enquête sur ma vie d'avant. Je veux en savoir plus sur moi.

- Tu rigoles ? Et à quel moment je me débarrasse de toi dans tout ça ?

• Quand on aura trouvé mon identité.

Son visage semble réfléchir et pourtant, je peux déjà voir son futur refus. Malgré le peu de temps que j'ai passé avec lui jusqu'à présent, j'ai plus ou moins cerné son caractère. Et il est loin d'être exemplaire.

- Non, il répond finalement sans me surprendre. Déjà parce qu'à cause de toi, je risque d'attendre encore plus longtemps pour avoir mon nouveau téléphone.

• Eh ! Est-ce que je t'ai obligé à discuter avec moi en public ?

- Non, mais c'est toi qui a entamé la conversation !

• Et est-ce que je t'ai obligé de me répondre ?

On ne s'entendra jamais. Cependant, pour une raison que j'ignore, c'est la seule personne à me voir. Et par conséquent, lui seul peut m'aider à découvrir qui j'étais de mon vivant.

- Je ne m'embêterai pas pour toi, il affirme en portant à nouveau son regard sur la télévision. Tu ne peux pas me faire de mal.

• Très bien, c'est toi qui vois. Je peux pas te blesser, mais soit je te hante jusqu'à la fin de tes jours, soit tu m'aid-

- Mon choix est fait, il éteint la télé et se lève.

Tellement manipulable...

- Mais sinon, comment comptes-tu faire pour démarrer ton enquête ? il me demande.

• J'ai déjà ma première piste. Et ça tombe plutôt bien parce que tu sembles connaître cette personne.