𝑻𝒉𝒆 𝑮𝒉𝒐𝒔𝒕 𝑨𝒏𝒅 𝑴𝒆 •° ⁿᵒʳᵉⁿᵐⁱⁿ

0.9

Ne me dites pas que... Jaemin... C'est moi !

Non, je ne pense pas. C'est tout bonnement impossible. Si c'était le cas, je ne devrai pas encore être mort. Ou alors, je le suis réellement, et ce n'est plus qu'un coma artificiel... Je ne me sens pas bien tout à coup... J'ai besoin de m'en aller... Je dois retrouver Jeno...

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• C'EST COMME ÇA QUE TU AIDES TON COPAIN ?

Je surprends Jeno jouer à un jeu vidéo en rentrant. Je croyais qu'il était censé aider son ami, mais ça ne m'étonne plus vraiment. Je suis prêt à y mettre ma main à couper, ce n'était qu'une maudite excuse parce qu'il s'était dégonflé en chemin.

- Roh mais qu'est-ce que tu fais là ? il soupire après avoir perdu sa partie suite à mon arrivée. Je croyais que t'allais y rester et ne plus jamais revenir. Comment t'as su retrouver ma maison ?

• À ton avis gros bêta ? Renjun est ton voisin. Et puis, t'es pas censé donner le double de ses clés à ton pote.

- Nan, c'était juste une excuse.

Qu'est-ce que je disais. Je commence à plus ou moins cerner ce personnage.

• Pourquoi ? je me mets à le narguer. Monsieur a soudainement eu peur que le type dans le coma se réveille suite à un baiser de Renjun !

Énervé, il prend un des coussins du canapé et me le lance. Sauf que... Vous connaissez la suite.

- Aucun rapport, il rétorque, je ne voulais juste pas me faire encore plus de mal, en voyant Renjun pleurer pour cet imbécile de Jaemin.

Dois-je me sentir blessé ? De toute façon, même s'il savait que c'était moi, il ne se serait tout de même pas gêné pour m'insulter. Mais avant tout, je dois confirmer mes craintes. Je dois emmener Jeno voir Jaemin, et lui seul peut me dire si c'est réellement moi ou non, comme c'est malheureusement la seule personne à me voir. Cependant, le convaincre n'allait pas non plus être une mince affaire.

• C'est pas important, je reprends en me massant les tempes. J'ai besoin que tu ret- Tu joues à Street Fighter ?

- Bah ouais... Tu connais ?

Pour lui, ce n'est peut-être rien, mais pour moi, cela veut dire beaucoup. Je me suis rappelé de quelque chose, et ça, ce n'est pas rien. Je suis donc bien capable de retrouver la mémoire. Je me souviens de ce jeu auquel Jeno est en train de jouer, je me souviens que j'y jouais souvent après les cours. Aish, j'ai envie de me souvenir d'un moment où je me regardais dans un miroir.

• Oui je m'en rappelle, je réponds en un souffle.

- Mais c'est bien, ça, Le fantôme, il fait mine de sourire. Tu te rappelles d'un truc en particulier. À part le fait que tu m'aies fait perdre contre Ken, je suis fier de toi.

Je me frappe le front. J'essaie de me rassurer en me disant que si vraiment je découvre que je suis le copain de Renjun, je partirai avec lui, et tant pis s'il ne peut pas me voir. Lui au moins, il sera agréable.

• J'ai un service à te demander, je poursuis en sachant d'avance son refus.

- Euh, héhé, non ! Tu ne sais faire que ça, me demander de l'aide ?

• Mais je ne peux rien faire ! Et puis, je te rappelle qu'on n'a pas encore découvert mon identité.

Comme pour me faire la morale, il se lève et croise les bras, les yeux ancrés dans les miens.

- Et moi, je te rappelle que j'ai déjà accepté, que nous sommes déjà parti chez Renjun pour mieux enquêter, mais que c'est TOI qui n'est pas entré.

Il marque un point. Je l'avais obligé à venir voir la maison de Renjun, mais c'est moi qui me suis dégonflé à ce moment-là. Parce que j'avais peur, et je pensais que, pour ne pas avoir de mauvaises surprises, il était mieux que je ne sache rien de ma vie d'avant.

• Et moi, je te rappelle que tu avais aussi décidé de voir Jaemin à l'hôpital, mais que tu as fui.

- BON ! Très bien. Dis-moi donc ce que tu veux.

• Je veux que tu retournes à l'hôpital voir Jaemin.

Il ne répond pas et semble réfléchir. Je sens déjà la moquerie venir.

- Parce que... Que... Tu penses que Jaemin... C'est toi ? Hahahaha !

Il vient d'exploser de rire, mais je m'y attendais. Je ne vois absolument pas ce qu'il y a d'improbable.

- Je sais que Renjun a de drôles de goûts en matière de garçons, mais pas au point que ce soit toi, son copain.

• AH OUAIS ? TU PARIES ?

- On peut parier ce que tu veux.

Bon, je ne suis pas vraiment sûr de mon coup, mais je préfère risquer pour lui faire ravaler ses mots. Je dois donc bien profiter de la situation.

• Si j'ai raison, je commence, tu seras à mes ordres toute une journée, et on ira voir Renjun. Tu lui diras que tu peux me voir, et tu lui demanderas de te parler de moi, pour que j'en sache plus.

- Très bien, par contre, si moi j'ai raison, tu partiras de ma vie à tout jamais.

• Ça marche.

Dans les deux cas, je me sens satisfait. Mais je penche plus sur le fait que ce soit moi qui aie raison, parce que je veux connaître toute la vérité. Et je ne sais pas pourquoi, mais au fond de moi, je sens que Renjun me manque.

- Je sens que je perds mon temps, je l'entends soupirer.

Alors là, je vais lui clouer le bec cet après-midi.