Kingdom Hearts III Another Destiny: Tome 1: Les Pierres des Prophètes

17: Déséquilibre, partie 2

Rikuétait en train mettre en ordre ses vêtements dans la seconde cabinedu vaisseau gummi. Il avait gardé tous les habits qu'il avaitporté depuis son départ de l'île, il y a de cela deux ans. Sacollection représentait une sorte de monument, et en regardant cesdivers articles vestimentaires qui l'avaient accompagné lors deson apprentissage, un sentiment, entre la mélancolie et lanostalgie, l'envahit. Oui, il le ressentait comme ça. Il avaitcommis des erreurs, mais il les avait acceptées : dans sapuérilité, il avait fait des choix, les avait regrettés, s'étaitbattu pour les redresser et ce parcours avait fait de lui la personnequ'il était à présent. D'une étrange manière, il était fierd'avoir pu changer, d'avoir réussi à devenir une personnemeilleure et d'avoir grandi. En effet, il se sentait plus mature etplus posé qu'autrefois. Alors que plus jeune son calme n'étaitqu'une apparence bien entretenue, il le sentait désormais dans soncœur. Évidemment, sa dette n'était pas encore payée – elle nele serait pas avant la fin de Xehanort- mais il avait espoir. Sesamis et ses alliés étaient tous des personnes exceptionnelles, enlesquelles il avait une confiance absolue. Plus jamais il ne lesdécevrait. Plus jamais. Il se l'était promis...

Avecun soupir il se redressa, décidé à rejoindre Sora dans le salonpour parler des choses qu'ils avaient découvertes durant leursvoyages respectifs, lorsqu'un cri assourdissant retentit.Reconnaissant la voix de son ami d'enfance, il sortitprécipitamment de la chambre en poussant la porte coulissante (avecun peu trop de violence).

Maisqu'est-ce qui pouvait faire hurler Sora comme ça... ?!

« Sora,une attaque... ?! »

SaKeyblade à la main, prêt à riposter, Riku se stoppa net : lascène devant lui le laissa perplexe et il se figea, croyant à undélire. Sora, avec un bout de mozzarella coincée dans les cheveux,fixait avec dépit la fille étrange aux cheveux roses qui luisouriait de travers, pendant que celle aux cheveux bleus braillait àgenoux devant un bout de jambon tombé au sol.

« Maisque... » dit-il en les regardant en silence, alors qu'un réeldéluge de cris, gloussements et de lamentations envahi les lieux.

Ilse contenta dans un premier temps d'observer, interdit. Puissoudainement, les lamentations se changèrent en rire et une profondeeuphorie emplie la pièce, alors qu'il restait là immobile, commeinvisible à leurs yeux. Riku fut pris d'un malaise, le cœur commepris dans un étau... C'est en les observant qu'il se renditcompte de quelque chose de déconcertant: il avait été si tendu cesderniers temps, qu'il en avait oublié de rire. Mal à l'aise, ilvoulut partir lorsque son regard en croisa un autre. La fille auxcheveux bleu nuit se leva doucement, essuya ses larmes et alla verslui sans briser le contact visuel.

« Cejambon est immangeable maintenant, dit-elle en soupirant, quepenses-tu d'une lasagne ? »
Vu l'air sérieuxqu'elle affichait, sa remarque paraissait si parfaitement insolitequ'elle laissa Riku, qui s'était immédiatement tendu à sonapproche, sans voix. Il se reprit rapidement cependant et lui lançaun regard antipathique en guise de réponse.

« Quoi ?Tu n'aimes pas la viande ? Je peux la faire végétarienne,mais Sora et Haya risquent de piquer une crise... »

Elleafficha un sourire étrange, comme si elle se moquait de lui, ce quiirrita Riku.

« C'estquoi ce cirque ? On est senser sauvé le monde vous savez ?»dit-il froidement en fronçant les sourcils.

Surces paroles, le sourire de son interlocutrice s'effaça.

« Ah.Et bien Monsieur le héros, je ne vous arrête pas »lâcha-t-elle sèchement.

Puiselle se retourna, ses longs cheveux ondulés fouettant avecprécisions le visage du jeune homme.