Kingdom Hearts III Another Destiny: Tome 1: Les Pierres des Prophètes

22: Eclats de Vérité, partie 2

« ...tu t'es juste cassé, comme ça ? » demanda Riku, alorsque son corps tremblait sous l'effort nécessaire à ne pas frapperSora en plein visage.

Enguise de réponse, Riku n'obtint que du silence et il finit parlever la tête afin de confronter le regard de Sora. Celui-ci neregardait que le sol, les larmes aux yeux, alors qu'il semblait seretenir de dire quelque chose d'autre. Énervé, Riku le questionnaun peu trop sèchement :

« t'asautre chose à me dire ? ».

Inspirantd'un grand souffle, Sora leva ses grands yeux bleus – emplis delarmes qui refusaient de couler – et fixa Riku avec un airdésespéré : « Tu devrais me frapper Riku. »

Entendantces paroles, Riku ressentit son cœur se resserrer et son sangbouillir par la même occasion : une étrange combinaison desentiments, il devait l'admettre.

Perturbé,et ne sachant que faire de ses émotions tourmentées, il frappa.

Soratomba à terre, la lèvre inférieure fissurée, alors qu'il semassait la mâchoire. Le jeune homme aux cheveux d'argent regardason ami se relever en silence, regrettant quelque peu son acte, maispréférant la colère à une autre émotion qu'il refusaitd'extérioriser. Une fois debout, les regards des deux garçons secroisèrent à nouveau. « Démonte-moi la gueule » étaitinscrit dans ces yeux aux couleurs de l'océan. Riku ne savait pascomment réagir. Son ami se comportait de manière étrange.Finalement, il comprit ce que Sora faisait.

Rikus'avança à nouveau vers son ami devenu masochiste, le poing levé.L'élu ferma les yeux et attendit un impact, qui ne vint jamais. Aulieu de cela, Riku avait saisi son ami d'enfance par le col ets'était approché de son visage en sifflant à travers ses dents.

« Tuveux que je te fasse mal c'est ça? » confirma Riku sur unton dégoulinant de sarcasmes. Pourquoi ? Tu aimerais que« le grand frère de la fille que t'as abandonné »te tabasse? Pourquoi je devrais faire ça ? »

Faceà cette question, Sora, rétrécissant à vue d'œil alors qu'ilfermait les yeux de honte, ne répondit pas. Cela ne fit qu'inciterRiku à continuer sa tirade, avec plus de véhémence encore.

« Tu préfères la douleur physique à tes remords ?! Vas-y, fuis commeun lâche ! T'est vraiment le plus gros imbécile du monde, etfranchement, j'ai pas envie de te donner une issue! Et pourquoi ceserait à moi de le faire, espèce d'abruti ! Merdequoi ! Depuis le début....depuis qu'elle est arrivéedans nos vies, tu l'as aimée ! Dès le premier instant !Je le savais, elle le savait, tout le monde le savait!! »

Rikuse tut un instant, sentant qu'il haussait trop la voix et qu'ils'approchait potentiellement d'une hystérie peu caractéristique.Il souffla un bon coup et, lâchant enfin le col de Sora qui avaitvisiblement envie de disparaître, continua plus calmement.

« Jet'ai provoqué, encore et encore » Continua Riku avec unefroideur maîtrisée « Tu n'as jamais rien fait. Pourtant jesavais que tu le voulais ; et je voulais que toi et ma sœursoyez heureux. Je pensais que tu pourrais la rendre heureuse et jepensais....que tout les trois, nous serions... » La voix deRiku mourut dans sa gorge.

Ilretint ces paroles, car il refusait de les prononcer à haute voix :Une famille. Il avait une étrange conception de ce terme, etil le savait. Il ne se souvenait pas de son dernier repas à tableavec ses parents, mais ce n'était pas grave. Il savait que Sora etKairi seraient toujours là pour lui : ses deux amis, safamille, les deux personnes les plus importantes pour lui. Submergépar ses pensées, Riku se rendait bien compte qu'il devait avoirl'air parfaitement fou à présent. Il se sentait si ridicule danssa déception déplacée que son autodérision augmentaexponentiellement, jusqu'à éclater en un petit rire ironique etfroid.