Kingdom Hearts III Another Destiny: Tome 1: Les Pierres des Prophètes

33: Faiblesses et affinités, partie 4

Sorasortit de sa cabine en déplaçant manuellement le panneau en métalde sa porte sur le côté. Il marcha tel un zombie en direction destoilettes : il était encore tôt, il voulait en profiter pourretourner dormir une heure ou deux. De retour dans le couloir, tandisqu'il marchait à peine droit, il fit un détour dans la cuisine afinde se désaltérer. Il avait comme une étrange impression. Commes'il sentait une présence inquiétante dans la pièce... il regardachaque coin sombre, mais Iwako n'y était pas ; à cette heure là,elle devait enfin avoir réussi à fermer l'oeil. Il se dit quec'était peut-être son imagination qui lui jouait des tours...lorsqu'il sentit quelque chose bouger dans son dos.

Ilfit volte face, la keyblade apparutdansson poing, et la gerbe d'étincelles qu'elle produisit lui révélaalors quelque chose de surprenant, de déroutant et quelque part,d'effrayant. Il se frotta plusieurs fois les paupières dans l'idéede vérifier s'il était victime d'une hallucination, puis il partiten trombe dans le couloir menant aux autres cabines et frappafrénétiquement à celle d'Iwako et Hayate en murmurant de manièreangoissée :

«Iwa... Iwako...Iwako... ? »

Aprèsquelques tentatives infructueuses, le garçon obtint enfinl'attention de son amie qui apparut dans l'encadrement de sa porteentre-baillée.

«Sora est-ce que ça va ? S'inquiéta-t-elle après un bâillement. Tuas une mine épouvantable... »

«Il faut que tu voies ce que j'ai vu... » lui dit Sora en essayant delui prendre la main pour joindre le geste à la parole, ce qu'ellelui refusa d'un soufflet.

«Je sais marcher toute seule, très cher, siffla-t-elle entre sesdents. Et ça a intérêt à être urgent, parce que... »

«C'est urgent », la coupa Sora en repartant en courant dans lecouloir, la magicienne en chemise de nuit noire sur les talons.

Parvenudevant l'entrée du salon, Sora fit signe à Iwako, avec un doigtdevant les lèvres, de ne plus faire de bruit. Et il lui chuchota :

«Sois prête. Ça va te faire un choc. »

«Tu commences sérieusement à me faire souci Sora... » admit lajeune femme dont les yeux verts brillaient tels ceux d'un chat dansla demi obscurité du vaisseau.

Maislorsqu'elle passa la tête par l'encadrement de la cloison, son beauvisage aux traits fins perdit ses rares couleurs et elle se plaqua lamain contre la bouche, sans voix.

«Tu vois ce que je vois ? » Murmura Sora perplexe.

Devanteux, le tableau le plus improbable du monde siégeait, telle unestatue dramatique, sur le sofa du salon : Riku était paisiblementendormi, sur le dos, ses cheveux argentés

tombantsde manière chaotiquement belle sur son visage sculpté, tandis queson bras gauche touchait la terre d'un seul doigt. Et surlui(et non pas àcôtédelui), dormant tel un chat, Hayate était lovée contre le torse dujeune homme, sa joue couverte de taches de rousseur poséedélicatement sur l'un des pectoraux de Riku et ses lèvres rougeslégèrement entre-ouvertes en un sourire serein.

Soratenta un regard en direction d'Iwako, et il se rendit compte quel'air pétrifié et abasourdi de la magicienne devait parfaitementreflétersespropres sentiments :

«Il s'est passé quoi cette nuit ?! » chuchota-t-il d'un ton plusangoissé qu'il ne le voulait.

«Aucune idée... murmura la jeune femme dont les yeux verts brillaientde nervosité. Ils ont l'air...paisibles? »

«Hayate t'aurait pas dit quelque chose sur Riku ? » Voulut savoirl'adolescent curieux.

«N...! S'étrangla à moitié la jeune femme en exhorbitant ses yeux enamandes. Oui ! mais Non ! Enfin... tu n'as pas à savoir tout cequ'on dit en privé non plus ! Je refuse de répondre à cettequestion ! »